Chapitre 6 Appeler la police

Alice a jeté un regard furieux à Rachel en serrant les dents si fort qu'elles risquaient de se briser.

Ignorant la colère d'Alice, Rachel a dirigé son regard vers Andy.

« Puisqu'Alice ne veut pas appeler la police, Maître Torres, peut-être on devrait le faire ? »

Juste après avoir entendu ces mots, Caroline a dit : « Rachel, ne te mets pas en colère. Alice a fait une bêtise en prenant ton collier. On est famille. De plus, c'est ta petite sœur. Si la police vient ici et en fait tout un plat, les gens vont se moquer de nous. »

Caroline a baissé la tête, comme une mère aimable et attentionnée.

Rachel était déjà familière avec ce regard. Caroline était douée pour jouer à l'innocente, et ce côté d'elle a séduit Jack. C'était aussi la raison pour laquelle il a fermé les yeux sur sa fille, Rachel, en laissant Alice et Caroline la piétiner.

Rachel n'a pas répondu. Elle s'est assise calmement sur le canapé, les regardant fixement.

Elle était consciente que Caroline était plus difficile à gérer qu'Alice. Celle-là n'aurait jamais sollicité l'aide de Jack directement. En revanche, elle se montrait faible pour inspirer sa pitié, afin qu'il parle pour elle. Rachel connaissait son genre et a décidé de prendre son temps.

Après un long moment, Caroline a commencé à perdre patience en voyant que Rachel n'avait pas l'intention de parler. Une pensée malicieuse a traversé l'esprit de Caroline. Il y avait quelques jours, Alice lui avait dit que Rachel semblait se transformer en une personne différente. Elle n'avait pas cru à ses paroles à l'époque, mais à présent, il semblait que Rachel avait réellement changé ! Comment a-t-elle osé revenir ici et se donner des airs comme si la maison lui appartenait ?

Andy a brisé le silence. « Mademoiselle Bennet, j'ai appelé la police. »

« Rachel Bennet ! Comment oses-tu ? », a crié Alice, les yeux écarquillés.

« Pourquoi je ne le ferais pas ? » Rachel l'a dévisagée. A ce moment-là, elle dégageait une attitude décontractée.

« Tu... » Alice est restée sans voix et ses yeux sont devenus rouges de rage. Perdant son sang-froid, elle a ramassé le vase sur la table et l'a jeté sur Rachel.

Elle était si rapide que Caroline n'a pas pu l'arrêter. Caroline était choquée.

Si Rachel était blessée, la police penserait à coup sûr qu'Alice était fautive. Ils ne se soucieraient pas de la raison derrière ses actions.

Andy était horrifié de voir ce qui s'était passé. Il ne pensait pas qu'Alice blesserait Rachel de cette façon.

Inconsciemment, il voulait protéger Rachel. Cependant, il s'est souvenu des indications de celle-ci quand ils étaient en route, alors il a fait un pas en arrière, tout en sortant son téléphone.

Tout le monde dans le salon a retenu son souffle en regardant le vase voler vers Rachel.

Par contre, un sourire s'est dessiné sur le visage de Rachel.

Elle a attrapé un coussin sur le canapé avec lequel elle a saisi le vase à la volée, puis elle l'utilisait comme une catapulte pour rejeter la vase dans sa trajectoire initiale.

Chaque mouvement qu'elle effectuait se produisait en une seconde. Avant que personne ne puisse réagir, le vase a volé dans la direction d'Alice.

Celle-ci est instantanément devenue affreusement pâle.

« Ah ! », a-t-elle crié en se couvrant le visage par réflexe. Elle a titubé en arrière, sans se rendre compte qu'il y avait une étagère derrière elle.

Bang ! Bang ! Bang !

L'étagère est tombée et tout son contenu s'est renversé sur le sol et s'est brisé. Le bruit du fracas mêlé aux cris d'Alice a résonné dans tout le salon.

Jack et Caroline n'ont pas eu le temps de réagir. Effrayés par la scène, ils se sont empressés d'aller voir Alice en appelant leurs domestiques à l'aide.

Le salon autrefois tranquille était soudainement devenu chaotique.

Le visage de Rachel est resté serein. Elle s'est rassise pour regarder Andy, remarquant qu'il était lui aussi sous le choc.

« As-tu tout filmé ? »

En entendant cela, Andy a repris ses esprits. Avant qu'il ne puisse dissimuler sa surprise, il a hoché la tête en disant : « Oui. »

« Monsieur ! Madame ! » Viola est venue en toute hâte. « La police ! Ils sont là. »

Alice avait été frappée par une bouteille en verre tombée de l'étagère, et elle coulait à présent des larmes à cause de la douleur. En entendant cela, elle a mis sa douleur de côté et s'est accrochée au bras de Caroline.

« Maman... »

Le visage de Caroline s'est assombri. Elle a tapoté la main d'Alice pour la rassurer.

Devant la porte, deux policiers ont demandé : « Qui a appelé la police ? »

« C'est moi. » Andy a rangé son téléphone et a avancé d'un pas.

En voyant le désordre dans le salon, les policiers ont froncé les sourcils. « Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Alice a couvert son bras blessé et a désigné Rachel. « C'est elle qui a fait ça ! » Elle a saisi l'occasion pour lancer une accusation en premier. « Messieurs, cette femme a fait exprès de me jeter un vase. Regardez-moi ! Je suis blessée partout à cause d'elle ! »

Alice avait les cheveux en désordre et l'air ébouriffé, tandis que Rachel était assise là, saine et sauve. À première vue, on aurait cru qu'Alice disait la vérité.

En voyant la situation, les policiers ont tiré une conclusion rapide. On aurait dit qu'ils ne voulaient plus écouter la version de Rachel.

En remarquant le regard des policiers, Andy a dit : « Messieurs... »

« Messieurs », Caroline a interrompu Andy. Elle s'est approchée des policiers, en leur souriant avec modestie, telle une dame raffinée et indulgente d'une famille riche. « Il ne s'est rien passé. Ces deux filles ne faisaient que s'amuser. Merci pour le temps que vous avez pris pour venir ici. Laissez-moi vous dédommager pour le long trajet. Vous pouvez y retourner maintenant. J'espère que nous n'avons pas retardé votre travail. »

Au moment où elle parlait, Caroline a lancé un regard à Viola. De ce fait, Viola a compris l'ordre de Caroline, et a sorti de l'argent de sa poche pour le donner aux policiers.

En échangeant un regard entre eux, les policiers ont dit : « Nous n'allons pas accepter votre pot de vin. Merci de les remettre ! »

Ces paroles ont fait trembler Viola de peur.

Caroline a souri en s'excusant. « Oui, évidemment, Je ne voulais pas vous offenser. C'est très gentil de votre part de venir ici, mais c'est juste une petite querelle entre sœurs. Ce jeu stupide ne vaut pas votre précieux temps. »

« Juste une petite querelle entre sœurs ? »

« Non... » Alice voulait poursuivre son accusation quand elle a remarqué que les policiers allaient fermer le dossier.

Comment sa mère ne pouvait-elle pas savoir ce qu'elle pensait ? Mais ce n'était pas le moment ! Si cet incident devait éclater, Caroline aurait l'air ridicule devant ses amis.

Elle a lancé un regard à Alice du coin de l'œil, tout en gardant le sourire. « Oui, ces filles étaient juste coquines. »

« Eh bien, si c'est le cas... » La police pouvait se rendre compte que les choses n'étaient pas aussi simples. Cependant, Caroline a insisté sur le fait que les filles ne faisaient que s'amuser.

De toute façon, c'était une affaire familiale. Ils ne voulaient pas se tracasser pour ça.

« Messieurs, est-ce que je peux vous poser quelques questions ? » Rachel a subitement rompu son silence, s'est levée et les a regardés avec un soupçon de sourire.

« Rachel ! » Jack a soudainement pris la parole. « Arrête ça ! »