La jeune femme ne pouvait détourner le regard de ces deux beaux jeunes hommes, après tout, ils avaient tout pour eux. La richesse, la beauté, la jeunesse. Elle s'imaginait déjà un futur hypothétique avec l'un des deux.
Yowen et Rafael quant à eux, n'étaient pas ici pour ça. Ils étaient habitués aux regards aguicheurs des femmes, mais n'y prêtaient pas grand intérêt.
Yowen se fichait des femmes en général, pour lui c'était soit des croqueuses de diamants, soit il les trouvait ennuyeuses à mourir... Exception faite de sa rencontre d'aujourd'hui.
Actuellement, il recherchait juste le frisson du gain, non pas qu'il est besoin d'argent, ce qu'il aimait c'était parier et gagner. Qui n'aime pas ça ? Il restait quand même un être humain.
Quant à Rafael, concernant les femmes, son entreprise passait avant tout le reste, c'était un bourreau de travail, il n'était pas un génie comme son meilleur ami. Il avait dû travailler dur pour arriver là où il était. Il y avait un temps pour tout, il avait conscience qu'un jour, il devrait se marier et ce jour-là il voulait pouvoir tout avoir et pouvoir tout offrir à sa bien-aimée.
Il n'était pas non plus attiré par les jeux d'argent, c'était un homme beaucoup plus simple et sérieux que Yowen. Il était uniquement là pour accompagner et faire plaisir à son meilleur ami.
Le penthouse appartenait désormais à Yowen. En aillant investi dans le milieu des courses hippiques, il savait qu'il s'y rendrait régulièrement.
Il n'aimait ni le monde, ni partager. Quand il voulait quelque chose, il en prenait juste possession. Pour lui rien dans ce monde n'était inaccessible, il restait un homme d'affaires, tout avait un prix, et tout se négociait.
Yowen avait donc acheté le penthouse, comme certains achètent une plante verte.
Les deux amis se sont installés dans le fauteuil en cuir devant la fenêtre donnant sur le champ de courses. L'hôtesse, y a vu une occasion de marquer des points. Elle leurs a apporté une coupe de champagne tout en badinant, mais Yowen , perdait déjà patience ... Il était écœuré par son parfum et sa proximité.
Il lui a jeté un regard noir afin qu'elle s'éloigne. Femme ou pas femme, rien, n'y personne ne l'empêcherait de la jeter par la fenêtre si elle continuait. Elle osait gâcher le moment avec son ami.
Rafael voyant le regard noir de Yowen sur la pauvre fille à tout de suite compris ce qui se passait dans sa tête. Ne voulant pas que le moment tourne au drame, il a simplement souri et lui a dit :
« Excusez-moi mademoiselle, mais nous voudrions rester seul. Si nous avons besoin d'autre chose nous vous ferons signe. »
Elle a hoché la tête et s'est éloignée, visiblement déçue.
Yowen agacé par le comportement de son ami.
" Avait-il besoin de se rabaisser à parler à cette ennuyeuse femme ! "
A rajouté d'une voix froide, sans la regarder :
« Dehors, tout de suite !! »
L'hôtesse s'est mise à s'agiter face à la froideur et l'aura diabolique d'un si bel homme, prise de panique, elle ne s'est pas faites prier et a quitté le penthouse.
Yowen a tranquillement bu une gorgée du champagne, ça lui faisait un bien fou, la boisson qui coulait dans sa gorge, le calmait petit à petit. Il a ensuite appuyé sur un bouton à côté du fauteuil et une voix reconnaissable est sortie du haut-parleur.
« Oui Mr Oswald ? »
C'était Ian.
« Allez-y vous avez le feu vert ! »
Un coup de feu a retenti sur le champ de courses et les grilles des box se sont ouvertes. Il y avait cinq étalons, qui galopaient à vives allures. Les jockeys portaient des maillots de couleurs.
Rafael tout en buvant sa coupe de champagne, regarda du coin de l'œil son ami et remarqua qu'il était plus détendu. Il a alors demandé à celui-ci :
« Alors, dis-moi lequel est le tien, tu m'as parlé d'un nouvel investissement ? »
Yowen a levé le doigt puis a désigné le jockey qui était actuellement le numéro deux de la course, il portait un maillot à pois violets, il montait un magnifique étalon à la robe gris pommelé.
« Lui. »
La course était bientôt finie mais son cheval était toujours en seconde place, il ne comprenait pas comment c'était possible. Yowen avait investi plusieurs millions pour cet étalon, il avait fait ramener le cheval d'un des meilleurs élevages au monde, qui se situait à Dubaï.
L'homme qui lui avait vendu le pur-sang lui avait certifié qu'il venait d'une lignée des plus nobles, elle était composée uniquement de champions. Comme si cela ne suffisait pas il avait en prime engagé le meilleur jockey du Texas.
Voyant la ligne d'arrivée se rapprocher ... Le front de Rafael perlait de sueurs. Il savait très bien que son ami était un très mauvais perdant, il était impulsif et pouvait devenir dangereux. Il croisait les doigts pour que son jockey passe devant.
La course était finie et même si ça c'était joué à pas grand-chose. Le pur-sang de Yowen était deuxième.
Bam ! La bouteille de champagne a volé sur la fenêtre.
Yowen les yeux injectés de sang, était enragé ! Il se sentait trahi, trompé, humilié !! L'éleveur lui avait juré qu'avec ce cheval la victoire serait assurée.
" Ce n'est pas possible, comment ai-je pu perdre ?!"
Yowen est sorti en trombe du penthouse, se dirigeant vers les box. Les jockeys dessellaient leurs chevaux.
Rafael s'est mis à courir derrière son ami, ne sachant pas comment calmer Yowen.
« Yowen, ce n'était qu'une course, tu ne vas quand même pas t'en prendre à un cheval, qui plus est le tien ! »
Voyant que Yowen ne répondait pas et continuait à marcher comme un fou vers les écuries il a rajouté :
« Yo !! Mon pote ton étalon est encore jeune, il a juste encore besoin d'entraînement, après tout c'était sa première course. »
Yowen ne voulait rien entendre...
" Je ne suis pas un perdant, je ne serai jamais un perdant, la deuxième place ?! Pas pour moi ! "
Il lui est soudain venu une idée. Rafael n'avait pas tort après tout, ce n'était qu'un animal, il ne pouvait pas s'en prendre impunément à un cheval, qui plus est le sien ... Il en était propriétaire.
Yowen s'est alors dirigé vers le box du cheval gagnant tout en appelant son assistant.
Rafael voyant la direction qu'il prenait est devenu livide.
" Il ne va pas quand même pas s'en prendre au gagnant ?! "
« Ian ! Envoi une équipe à Dubaï, ce bâtard a osé me tromper, il m'avait juré que je gagnerai, il ne sait pas à qui il a affaire, il va s'en mordre les doigts. Brûle tout, et fais battre à mort le propriétaire !! »
« Et ... Et les chevaux ? »
Les chevaux eux n'étaient pour rien dans cette histoire, il est vrai que c'était uniquement de la faute de leur propriétaire.
Les yeux rivés sur un point invisible, Yowen réfléchissait... Il a finalement rajouté :
« Fais-en cadeaux à mes plus proches collaborateurs, récompense seulement les meilleurs ! »
Yowen a raccroché et repris sa marche rapide, il s'est arrêté net devant le propriétaire du cheval gagnant, qui était en train de féliciter son jockey.
Rafael était tétanisé...
" Que vais-je bien pouvoir faire s'il devient incontrôlable ?? "
Yowen n'a bizarrement rien fait. Il réfléchissait à la meilleure éventualité... Le propriétaire le fixait, dans l'attente de savoir ce que pouvait bien lui vouloir cet énergumène.
Dans l'esprit de Yowen tout allait très vite puis sans aucune raison, les beaux yeux verts de cette fille lui sont apparus, son sourire... Son corps. Il s'est immédiatement détendu. Il y pensait encore et encore depuis leur rencontre, il revivait ce moment avec beaucoup de plaisir.
Son cœur tambourinait dans sa poitrine, il a passé une main dans ses cheveux pour se donner une contenance.
" Bon sang quel sort m'a t-elle jeté ?! Qui est cette fille ?! Il faut vraiment que je le découvre..."
« Euh... Oui ? Puis-je vous aider ? »
Yowen est sorti de sa léthargie et s'est repris, il avait tout occulté pendant un bref instant. Il a fixé le monsieur grisonnant, il devait avoir une quarantaine d'année. La tension était palpable, Yowen regardait l'homme de haut avec dédain.
Rafael se retenait de respirer, espérant qu'il ne doive pas intervenir...
" Que puis-je faire de toute façon ?! C'est de Yowen qu'on est en train de parler... il faudrait une armée pour intervenir s'il décidait de mettre fin à la vie de cet homme. "
Contre toute attente, Yowen fixa l'homme et lui cracha juste :
« De quel haras provient votre cheval ?! »
L'homme abasourdi par les manières du jeune homme, n'a pas osé le reprendre. Il dégageait une aura meurtrière... Il a simplement répondu :
« Ce n'est pas vraiment un haras... Il provient d'un petit élevage se situant près de la baie de Galveston, il n'est pas très connu... Mais les chevaux qui naissent là-bas ont toujours été les meilleurs ! »
Yowen satisfait de l'information n'a rien ajouté, il a fait demi-tour et s'est dirigé d'un pas déterminé vers sa voiture.
Rafael était sidéré...
" Que vient-il encore de se passer ?! "
Ian voyant son patron se diriger d'un pas pressé vers la voiture et immédiatement sorti et lui a ouvert la porte. Vu son humeur, la moindre erreur pouvait être fatale.
Une fois les deux amis à l'intérieur, Ian a démarré la voiture, il a regardé son patron dans le rétroviseur attendant ses consignes.
« Dépose nous à la villa. Je veux que tu nous récupères à 19h, d'ici là, renseigne-toi sur un haras qui se trouve dans la baie de Galveston, ses informations sont cruciales donc il me les faut au plus vite. »
" Que peut-il bien avoir en tête encore ?! "
Ian ne comprendrait donc jamais son patron.
« Je vais faire mon possible Monsieur Oswald ! »
Rafael était resté silencieux tout ce temps. Yowen était son meilleur ami, il le connaissait depuis longtemps, il savait très bien comment fonctionnait les rouages de son cerveau, il avait été surpris de voir que finalement personne n'avait été blessé, ça se finissait souvent avec bien plus de casse et d'os brisés.
C'était une journée surprenante.
Rafael observait son ami pensif.
" Yowen doit être extrêmement de bonne humeur pour avoir gardé son sang-froid... "
Il ne l'avait jamais vu aussi calme après avoir perdu.
"La seule chose inhabituelle aujourd'hui, c'est cette rencontre entre Yowen et cette fille... Pourrait-elle être la raison du changement de comportement de Yowen ?? "
Rafael secoua la tête à cette idée...
" Impossible, il ne la connaît pas, et personne ne peut influencer Yowen , c'est absurde ! "
De l'autre côté de la ville, Kamilya sortait du salon de tatouage, elle était très satisfaite du résultat.
C'est un très bon artiste...
" Je reviendrais à Houston rien que pour me faire tatouer à nouveau par lui, c'est décidé. "
Kamilya avait été très étonné d'apprendre au moment de payer, que le jeune homme qu'elle avait rencontré plus tôt, avait déjà payé son tatouage.
" Comment pouvait-il savoir pour combien j'en aurais ? Je pensais que c'était un goujat machiste, me serais-je trompée ? Est-ce que c'est sa façon de s'excuser ?! "
Elle écarta très vite cette possibilité...
" Impossible, il se croit tout permis... Il a dû faire ça seulement pour m'agacer... Salaud ... Si nos chemins viennent à se recroiser, tu me le paieras ! "
Kamilya se sentait très mal à l'aise à l'idée qu'il ait payé pour elle. C'était un étranger.... Qui ferait une telle action ?
Décidément elle ne comprenait pas cet homme. Elle ne connaissait même pas son prénom, le seul échange qu'ils avaient eu n'était pas des plus agréable.
Kamilya remontait les rues de Houston tout en réfléchissant à un moyen de compenser cet acte, qui de son point de vue n'était que l'acte de charité d'un sale type.
C'était une femme indépendante, elle gérait ses dépenses et gagnait de l'argent depuis qu'elle était en âge de le faire. Harry et Anita, avaient déjà tellement fait pour elle... Ils lui permettaient de vivre à la ferme. En contrepartie elle les aidait pour toutes les tâches. Elle savait qu'ils n'étaient plus tout jeunes.
Pour Kamilya ce n'était pas un sacrifice, au contraire elle se sentait utile, elle avait un but.
En plus du travail à la ferme, elle travaillait dans une petite boutique d'antiquaire, ça lui permettait de payer ce qu'elle souhaitait s'acheter. C'était une fille simple, ses besoins n'étaient pas nombreux, mais elle ne voulait pas avoir à demander pour quoi que ce soit. Ni dépendre de qui que ce soit.
En prime, elle pouvait faire plaisir aux gens qu'elle aimait. Kamilya était une fille très généreuse, elle s'oubliait souvent.
Toujours dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué qu'elle était déjà arrivée devant l'appartement de son amie. Elle frappa à la porte, il y a eu de l'agitation de l'autre côté, puis la porte s'est ouverte et une fille s'est jetée dans ses bras.
« Kamilya! Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse que tu sois là ! Tu m'as tellement manqué... »