Chapitre 5 04:La décision !!

Je m'étirai à plusieurs reprises avant de me lever du matelas. Je venais tout juste de sortir d'un long sommeil. Je saisis mon téléphone et constatai qu'il était déjà vingt-trois heures. Waouh, j'avais vraiment dormi ! Il allait à présent être difficile de retrouver le sommeil.

Je me rendis au salon, car j'entendais les voix des filles qui provenaient de là.

__ Salut, dis-je en prenant place sur le canapé.

Elles étaient devant une série.

__ Tu as bien dormi ? dit Kesia.

__ Oui, carrément.

__ Il y a des pâtes sautées, dit Ronya.

C'est à ce moment précis que je sentis mon ventre émettre un drôle de bruit. Je me levai pour me diriger vers la cuisine, me servis et revins dans le salon pour manger.

__ Alors ? me lança Kesia avec des mimiques.

Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas de quoi elle parlait.

__ La discussion avec Jackson, renchérit-elle.

Hum !

__ Tu as même retenu son prénom, dis-je, choquée.

__ Zappe ça, ce n'est pas la question. Alors, raconte.

__ Non mais lâche-lui les bottes, tu veux bien ? dit Ronya, agacée par tant d'insistance.

Kesia leva les mains en signe d'abandon, puis se reconcentra sur la série. Je poussai un soupir et repris tranquillement la dégustation de mon plat sans daigner répondre à sa question. Nous regardâmes la série ensemble jusqu'à ce qu'elles aillent se coucher, me laissant seule devant l'écran. À ce moment-là, mes pensées se dirigèrent tout droit vers cet homme à la silhouette imposante et séduisante... et son fameux contrat. Cinq cents millions de dollars, c'était énorme. Cette somme permettrait de faire beaucoup de choses, comme Kesia le répétait si souvent.

__ Ce rendez-vous m'aidera à y voir plus clair, dis-je en soupirant, la tête posée dans ma main, toujours assise devant la télévision.

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Le soir du jour suivant...

Je fouillais dans ma garde-robe, indécise face à la tenue que je devais porter pour ce rendez-vous.

__ Ceci t'ira parfaitement : ce jean bleu nuit taille haute, avec un crop top blanc, des escarpins blancs et un sac dame de la même couleur. Je pense que ce serait chic, dit Ronya en déposant le tout sur le lit.

Je regardai l'ensemble. Elle avait raison, c'était élégant.

__ Tu vas où déjà ? dit Kesia.

__ Rencontrer Jackson, ton crush, répondis-je.

Elle afficha un sourire éclatant. Je levai les yeux au ciel.

__ C'est plutôt le tien, répliqua-t-elle.

__ Pourtant, c'est toi qui affiches toutes tes dents dès qu'on prononce son prénom, rétorquai-je.

__ J'espère que tu regardes l'heure, lança-t-elle.

Je jetai un regard à l'horloge murale. Il me restait à peine trente minutes avant vingt heures, et je ne m'étais même pas encore lavée. Merde ! Je filai droit dans la douche sous les rires moqueurs de mes amies.

Au final, j'étais prête... avec trente minutes de retard. Le chauffeur était déjà là, je le savais parce que son patron m'avait écrit pour me signaler qu'il m'attendait au bas de mon immeuble depuis 19h50. Moi, je n'avais vu le message qu'à 20h30, juste avant de descendre. Je tombai des nues.

__ Le chauffeur est là depuis quarante minutes, dis-je, étonnée, en leur montrant le message.

Elles éclatèrent de rire.

__ Qui avait fixé l'heure du rendez-vous ? demanda Kesia.

Je soupirai...

__ Laisse-moi deviner, c'est notre chère amie toujours en retard, déclara Ronya en riant de plus belle.

__ Ce n'est pas la peine avec vous. En tout cas, à plus, dis-je en prenant la porte.

__ Bye pupuce, et bonne chance, lancèrent-elles.

Bonne chance ! Je n'étais pas certaine d'en avoir besoin.

Je descendis. Une fois en bas, j'aperçus la voiture et le chauffeur debout à côté.

__ Bonsoir, mademoiselle. Mlle ROLLINS ? dit-il.

__ Exactement, répondis-je.

Il me sourit, se tourna, m'ouvrit la portière arrière, puis se décala pour me laisser monter. Après cela, il referma la portière, contourna le véhicule et prit place au volant avant de démarrer. Je sortis mon téléphone pour passer le temps.

__ Mademoiselle, nous sommes arrivés, dit-il au bout d'un moment.

Je levai la tête de mon écran et regardai devant moi. Une immense villa se dressait, splendide vue de l'extérieur. Je me demandai à quoi pouvait bien ressembler l'intérieur. Certainement somptueux.

__ Après vous, mademoiselle, dit le chauffeur en m'ouvrant la portière.

Hum ! Il a un chauffeur galant, me dis-je en descendant du véhicule.

__ Merci, balbutiai-je.

__ Je vous en prie. Suivez-moi, je vais vous conduire auprès de M. ANDERSON, dit-il en prenant les devants.

Je le suivis, mais, curieusement, je commençai à ressentir une légère nervosité sans pouvoir en expliquer la raison. Après quelques marches, il ouvrit une très belle porte vitrée et nous entrâmes. Il avança vers un canapé où un homme était assis, de dos. Jackson, je présume.

__ Bonsoir, Monsieur Anderson. Mlle ROLLINS est là, annonça le chauffeur.

L'homme se retourna à ces mots, et nos regards se croisèrent.

__ Merci, tu peux disposer, dit-il à l'intention du chauffeur.

Ce dernier s'éclipsa aussitôt. Jackson se tourna de nouveau vers moi et me sourit. Un sourire auquel je ne pris pas la peine de répondre.

__ Toujours aussi difficile, avec ce visage fermé, Mlle ROLLINS, dit-il en me fixant.

Je ne répondis rien.

__ Prenez place, je vous en prie, dit-il en m'indiquant un canapé.

__ Pas trop tôt, dis-je en avançant pour m'asseoir.

Il sourit.

__ Que souhaitez-vous prendre ? Du jus, des sucreries, du vin ou du whisky ?

Je fronçai les sourcils lorsqu'il mentionna la dernière boisson. Je suis personnellement une grande amatrice de vin.

__ Du vin, je vous prie, répondis-je.

__ Avec ou sans alcool ?

Il blague, j'espère.

__ Si je vous dis sans alcool, vous en trouverez ? Vous êtes en train de me dire que vous avez du vin sans alcool chez vous ? À moins que je ne me trompe et que nous ne soyons pas chez vous.

Il esquissa un sourire. Apparemment, il raffole des sourires en coin. Je le remarque.

__ D'abord oui, nous sommes bien chez moi. Ensuite non, je n'en ai pas, comme vous l'avez deviné. Mais je peux vous en commander sans aucun souci. C'est votre choix, donc je me plierai à vos désirs.

Il n'arrivera pas à me déstabiliser avec sa galanterie. Je me le répète dans ma tête.

__ L'alcool ne me dérange pas, finis-je par dire.

__ Parfait. Un instant, dit-il en se levant.

Il s'approcha d'un coin bar et revint avec du vin et deux verres.

__Je pensais que le grand et unique fils de la famille ANDERSON avait des servantes à sa merci comme bon lui semble, dis-je sur un ton moqueur.

__Si je le voulais, j'en aurais, mais à quoi me serviraient-elles ? J'ai bien des employées pour l'entretien de la maison, mais pour la cuisine et autres tâches du genre, je m'en occupe personnellement. Et puis, je suis rarement ici. Je suis plus souvent entre deux avions que dans cette villa.

Je lève les yeux, comme pour prendre note. Il esquisse un sourire.

__Quoi ? je lance.

__Apparemment, vous n'aimez pas les hommes constamment entre deux avions.

__Il ne s'agit pas ici de mes préférences en matière d'hommes. Donc, vous savez cuisiner, c'est bien cela ?

__Exactement. Et bien mieux que certaines femmes. J'espère que vous ne faites pas partie de ce lot.

__Et concernant ce contrat, quel serait exactement mon rôle ? je demande, ignorant volontairement son sous-entendu.

__Vous jouez le rôle de ma femme. Nous sommes mariés depuis un an et...

J'écarquille les yeux.

__Une minute. Vous comptez y parvenir comment ? Je veux dire...

__Je sais, je sais. J'ai les bras longs, si vous voyez ce que je veux dire. Un faux acte de mariage daté d'un an, ce n'est pas bien compliqué. Mais ce n'est pas là que se situe notre véritable problème, dit-il en se levant, son verre de vin à la main.

__Ah bon ? Où se situe-t-il alors ?

__Écoutez... reprend-il en reprenant place devant moi, le regard plongé dans le mien.

__Vous êtes mon épouse depuis un an. Et comme je suis constamment entre deux avions, nous n'avons pas encore eu le temps de rendre visite à ma famille...

__Excusez-moi, mais votre famille ne trouvera-t-elle pas cela étrange que vous vous soyez marié sans les avertir au préalable ?

__Oui et non. Ils savent que je fais toujours les choses à ma manière. Et de toute façon, s'ils veulent une seconde cérémonie de mariage, cela ne posera aucun problème. L'argent est là pour être dépensé.

Je suis sidérée. Certains ont vraiment de l'argent au point de ne plus savoir quoi en faire. Je déglutis difficilement, le fixant, perplexe.

__O-K-A-Y, finis-je par dire en articulant bien chaque lettre.

__Donc je continue. Vous êtes madame ANDERSON depuis un an, et vous êtes en master ? Licence ? Que faites-vous, s'il vous plaît ?

__Je viens de terminer le Master 1 en commerce international, je réponds.

__Parfait. Vous aspirez à devenir une femme d'affaires reconnue à l'international, donc vous avez poursuivi vos études après notre mariage. Nous devons incarner le couple idéal devant mes parents et mes sœurs. Je vous préviens, ils sont extrêmement fouineurs, donc aucun écart ne sera toléré.

__Je dois... je dois...

__Allez-y, je vous écoute.

__Je dois également... faire papa et maman avec vous ?

Il me regarde, interloqué.

__Papa et maman ? Que voulez-vous dire ? Soyez plus claire, Bella.

Franchement, fait-il exprès ou quoi ?

__Je veux dire... je fais un geste de la main pour mieux expliquer.

Il me dévisage un instant avant d'éclater de rire.

__Mais franchement... Vous n'êtes pas une enfant, Bella. Vous voulez savoir si nous aurons des relations sexuelles, c'est bien cela ?

__Exactement.

__Mais il suffisait de le dire. Non, cela n'arrivera pas.

Je pousse un soupir de soulagement. Me voilà plus sereine.

__Il n'y a aucun risque que cela se produise, dit-il avec une assurance déconcertante.

Il est tellement confiant que cela m'étonne. Je ne peux donc pas l'attirer ? Ne suis-je pas une belle femme, avec des formes séduisantes ? Que signifie ce « aucun risque » ? Je le fixe, pensive.

__Comment pouvez-vous en être aussi sûr ?

Il me fixe à son tour.

__Je veux dire... dormirons-nous dans des chambres séparées ?

__Bien sûr que non. Dans la même chambre, et même dans le même lit si possible, dit-il en riant.

__Voilà ! Alors, comment pouvez-vous être aussi sûr de ne jamais avoir envie de moi durant ces trois mois, dans la même chambre ? je dis, une peur au ventre.

Il pouffe de rire.

__Aimeriez-vous que cela arrive ? dit-il d'une voix très sensuelle, le regard profond.

__Non, bien sûr que non. Ce n'est pas pour moi que je pose la question.

__Alors ce sujet n'a plus lieu d'être, conclut-il tout simplement.

Je décide de ne pas insister davantage.

__Alors ? Vous acceptez ? dit-il en plongeant ses magnifiques yeux dans les miens.

Je déglutis, submergée par une appréhension soudaine.

__Votre famille... comment est-elle ? Vos sœurs, votre mère, votre père... ?

__Bella, calmez-vous. Ils sont comme vous.

J'écarquille les yeux. Comme moi comment ?

__Comment cela, comme moi ?

__C'est-à-dire que vous vous entendrez parfaitement avec eux, ne vous inquiétez pas.

Son sourire détendu à cette phrase ne me plaît guère.

__Alors ? Vous acceptez ? répète-t-il une seconde fois.

Pourquoi ne pas accepter ? Vu ce que j'y gagne... Être simplement sa femme pendant trois mois, sans contact physique, et avec une belle-famille supposée agréable... Je ne perds rien.

__Mlle Bella, vous...

__Oui, j'accepte, je lance en levant mes yeux vers lui.

Un large sourire illumine aussitôt son visage.

__Parfait. C'est parfait, dit-il tout joyeux, en poussant des papiers dans ma direction, accompagnés d'un stylo.

Je le regarde.

__Le contrat. Signez après lecture, dit-il en se dirigeant vers le bar, tout joyeux.

J'espère que je ne suis pas en train de commettre une grave erreur, me dis-je, en signant les documents après lecture, le cœur lourd.