L'héritière répudiée par mon mari
img img L'héritière répudiée par mon mari img Chapitre 3
3
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
Chapitre 11 img
Chapitre 12 img
Chapitre 13 img
Chapitre 14 img
Chapitre 15 img
Chapitre 16 img
Chapitre 17 img
Chapitre 18 img
Chapitre 19 img
img
  /  1
img

Chapitre 3

Point de vue d'Éliane :

Damien m'a vue. Ses yeux se sont écarquillés, et il a immédiatement repoussé Séraphine, ses mains tombant de ses épaules. Il a fait un pas vers moi, son visage un mélange de choc et de quelque chose qui ressemblait à de la culpabilité.

« Éliane ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » Sa voix était empreinte d'une fausse inquiétude qui m'a donné la chair de poule.

Je n'ai rien dit. Je suis juste restée là, laissant l'air froid de la nuit remplir mes poumons, laissant le silence s'étirer entre nous. La vue de mon immobilité, de mon absence totale de réaction, semblait le déstabiliser. Il a hésité, son pas s'est arrêté.

C'est à ce moment-là que Séraphine a bougé. Elle a glissé à ses côtés, enlaçant son bras de manière possessive.

« Oh, regarde, c'est ton petit cas social », a-t-elle ricané, ses yeux me parcourant avec mépris. Puis son expression a changé, se fondant en une innocence fragile. Elle s'est tournée vers Damien, sa voix tremblante. « Damien, elle nous suit, n'est-ce pas ? Elle est jalouse. S'il te plaît, fais-lui comprendre. »

Elle s'est accrochée à lui, pressant son visage contre sa poitrine comme si elle cherchait protection contre moi.

« Séraphine », ai-je dit, ma voix plate et morte. « La ferme. »

Le regard de pur mépris que je lui ai lancé a dû faire mouche. Elle a tressailli, puis son visage s'est décomposé, et elle a fondu en larmes.

« Tu vois ? » a-t-elle sangloté contre sa chemise. « Elle est si cruelle avec moi. »

Les bras de Damien se sont refermés autour d'elle, la serrant fort. Il m'a foudroyée du regard par-dessus sa tête, son expression se durcissant. « Ne pousse pas le bouchon, Éliane. »

La douleur, vive et familière, m'a transpercée. Ce n'était pas seulement ce moment. C'était tous les moments qui avaient précédé. Je me suis souvenue du lycée, quand Séraphine Dubois et ses amies avaient fait de ma vie un enfer. Elles m'avaient coincée dans les vestiaires, m'avaient déshabillée et avaient pris des photos, tout ça parce qu'Alexandre de Martel, le garçon discret d'une famille puissante, m'avait montré un instant de gentillesse. Le souvenir de leurs rires était une cicatrice sur mon âme.

Et je me suis souvenue de Damien, des années plus tard, me tenant dans ses bras alors que je pleurais sur ces vieilles blessures. Il avait embrassé mes cicatrices et m'avait promis, sa voix un grondement sourd de fureur protectrice : *« Je les ferai toutes payer pour ce qu'elles t'ont fait, bébé. Jusqu'à la dernière. »*

Maintenant, il tenait mon bourreau dans ses bras, la protégeant de *moi*. Il n'avait pas seulement oublié sa promesse. Il était tombé amoureux de la personne même qui m'avait marquée à vie.

Il a mal interprété mon silence, le prenant pour de la culpabilité. Il a soupiré, un son las et excédé. « Monte dans la voiture, Éliane. On parlera à la maison. »

Séraphine a relevé son visage strié de larmes de sa poitrine. « Oui, monte », a-t-elle dit, sa voix dégoulinant d'une fausse douceur. Elle s'est avancée vers moi, et en passant, ses doigts se sont enfoncés cruellement dans mes côtes. « On a tellement de choses à se dire. »

J'ai reculé d'un coup, un hoquet de douleur m'échappant.

C'est tout ce dont elle avait besoin. Utilisant mon mouvement comme catalyseur, Séraphine a trébuché en arrière de façon théâtrale, poussant un petit cri comme si je l'avais poussée de toutes mes forces.

La tête de Damien s'est redressée d'un coup. Ses yeux, froids et furieux, se sont rivés sur moi. Il a instantanément supposé le pire. Il a instantanément supposé que c'était de ma faute.

            
            

COPYRIGHT(©) 2022