L'épouse enceinte non désirée du Roi de la Mafia
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Chapitre 2

Point de vue d'Alix :

Mon cœur pesait comme du plomb dans ma poitrine alors que je quittais la galerie. L'air, épais de fumée de cigare et de l'odeur écœurante du parfum bon marché de Séréna, était suffocant. Je devais sortir. Je devais respirer un air qui n'était pas souillé par la trahison.

J'ai pris l'escalier de service, ma main traînant le long du mur de pierre froide, évitant la fête, évitant les regards apitoyés ou méprisants.

Alors que j'atteignais le bas des escaliers, une silhouette est sortie du couloir, me barrant le chemin.

Séréna.

Elle tenait une coupe de champagne, un sourire suffisant et victorieux sur ses lèvres parfaitement maquillées. « Alix. Je ne m'attendais pas à te voir ici. Tu ne devrais pas te reposer ? » La fausse inquiétude dans sa voix était comme des ongles crissant sur un tableau noir.

« Je partais justement », ai-je dit, ma voix plate. J'ai essayé de la contourner.

Elle s'est déplacée avec moi, me bloquant à nouveau. « Tu pars si tôt ? Mais la fête est pour nous. Pour mon fils. Ton futur beau-fils. »

« Il ne sera jamais mon beau-fils », ai-je dit, les mots froids et tranchants.

Son masque d'amabilité est tombé, remplacé par un rictus venimeux. « Oh, mais il le sera. Damien l'adore. Il m'adore. Il en a marre d'une femme froide qui ne lui accorde même pas la moindre attention. » Elle a fait un pas délibéré vers moi, sa voix baissant jusqu'à un murmure conspirateur. « Il m'a tout dit. Il va te rejeter. Demain. Devant tout le monde. »

Ses mots confirmaient la pensée que j'avais interceptée, mais les entendre de sa bouche était une nouvelle vague de douleur. Mon corps a vacillé, et j'ai tendu la main pour me stabiliser contre le mur.

« Je serai la femme du Patriarche », a-t-elle sifflé, ses yeux brillant de triomphe. « Et toi... tu ne seras rien. »

Le lien que je partageais avec Damien, le lien sacré qui connectait nos âmes, semblait être étiré jusqu'à son point de rupture. Une douleur aiguë et brûlante m'a traversée, si intense que ma vision s'est brouillée.

Juste à ce moment-là, au bout du long couloir, une silhouette a émergé de la salle principale.

Damien.

Les yeux de Séréna se sont tournés vers lui, et en un instant, toute son attitude a changé. Son rictus triomphant a disparu, remplacé par un regard de terreur écarquillée.

Avant même que je puisse comprendre ce qui se passait, elle a poussé un cri perçant. Sa main, celle qui ne tenait pas le champagne, s'est portée à son propre bras, ses ongles acérés s'enfonçant dans sa chair, faisant couler le sang.

« Non, Alix, s'il te plaît ! » a-t-elle hurlé, sa voix remplie d'une panique fabriquée. « Ne me fais pas de mal ! Je suis désolée ! »

Damien était là en un éclair, la vitesse de son mouvement témoignant du pouvoir qu'il commandait. Il ne m'a même pas regardée. Toute son attention était sur Séréna, ses mains prenant doucement son bras, ses yeux sombres de fureur en voyant les griffures sanglantes.

« Qu'as-tu fait ? » a-t-il grondé, son regard se posant enfin sur moi. Il était rempli de tant de haine que c'était comme un coup physique.

« Damien, je n'ai pas... »

« Silence », a-t-il ordonné.

Il a utilisé l'Ordre du Patriarche. Ce n'était pas un cri ; c'était un ordre bas, guttural, imprégné de son pouvoir, une force qui exigeait l'obéissance. Il m'a percutée, un poing invisible qui m'a volé mon souffle et a étouffé ma volonté. Mon corps s'est figé, ma bouche refusant de former les mots de ma défense. Ma propre âme, liée à la sienne, était utilisée comme une arme contre moi.

« Disparais de ma vue », a-t-il ordonné, sa voix tremblant de rage alors qu'il berçait Séréna contre sa poitrine.

Chaque instinct me hurlait de rester, de me battre, de lui faire voir la vérité. Mais l'Ordre était absolu. C'était une force physique, me poussant, me contraignant. Mes pieds ont commencé à bouger contre ma volonté, chaque pas une trahison angoissante de mon propre corps.

Mon loup intérieur, le cœur de mon être, gémissait de confusion et de douleur. Il était notre compagnon. Il était censé être notre protecteur. Pourquoi nous faisait-il du mal ?

« Damien, s'il te plaît », ai-je réussi à murmurer, les mots s'arrachant de ma gorge malgré la force qui me tenait silencieuse. « Je suis ta compagne. Je porte ton fils. »

Il ne m'a même pas regardée. Ses yeux étaient fixés sur Séréna, son expression s'adoucissant alors qu'il la réconfortait. « Pars », a-t-il dit, sa voix froide et finale. « Maintenant. »

Mon cœur ne s'est pas seulement brisé. Il a volé en éclats. Les morceaux se sont transformés en poussière à l'intérieur de ma poitrine.

Alors que je me tournais, forcée de m'éloigner par son pouvoir, j'ai murmuré une dernière chose, si bas que je savais qu'il ne l'entendrait pas par-dessus les faux sanglots de Séréna.

« Adieu, Damien. »

Chaque pas loin de lui était une agonie, son pouvoir un poids écrasant sur mon âme. Mais à chaque pas, la poussière de mon cœur brisé a commencé à se solidifier, non pas en amour, mais en quelque chose de dur, de froid et d'incassable.

De la glace.

            
            

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