Sa Luna volée, son regret ultime
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Chapitre 3

Cléa PDV :

Le souvenir de notre cérémonie d'union était gravé dans mon esprit avec la clarté de la honte. Je me tenais devant la meute dans les fourrures blanches traditionnelles d'une nouvelle Luna. Adrien était à mes côtés, sa main dans la mienne, mais ses yeux balayaient la foule. Alors que l'Ancien chantait les rites anciens, se préparant pour l'acte final et liant - la Marque - un sanglot étouffé résonna dans la salle silencieuse.

Fiona. Elle se tenait au premier rang, également vêtue d'une robe blanche, des larmes coulant sur son visage. Elle ouvrit un Lien mental à tout le monde, sa voix un gémissement désespéré et enfantin. « Adrien, tu m'abandonnes ? »

Il se figea. Ses crocs se sont rétractés. La meute entière regarda son Alpha hésiter, déchiré entre son destin et son obsession. Ce fut son Bêta, Philippe, qui rompit finalement le charme. Philippe s'avança, le visage un masque de détermination sombre, et escorta de force la Fiona en pleurs hors de la salle.

Ce n'est qu'alors qu'Adrien acheva la cérémonie. Il la bâcla, sa morsure maladroite et superficielle. La marque sur mon cou était si faible qu'elle était à peine visible, le symbole pathétique de son cœur partagé.

Notre nuit de noces fut une farce. Je l'attendis dans nos appartements, mais il passa toute la nuit sur le balcon, son esprit lié à celui de Fiona, calmant sa crise d'hystérie. Il n'entra qu'au lever du soleil, les yeux épuisés. « C'est juste une petite louve innocente et brisée, Cléa », avait-il expliqué. « Elle ne comprend pas. »

Au début, j'ai eu pitié d'elle. Vraiment. J'allais même avec Adrien lui rendre visite, lui apportant des herbes médicinales rares de mon jardin personnel pour apaiser son esprit de louve « fragile ».

Mais la pitié se mua rapidement en suspicion. Le chagrin de Fiona ne ressemblait pas à du chagrin. Il ressemblait à de la possession. Ses yeux, chaque fois qu'ils se posaient sur moi, étaient remplis d'une hostilité froide, non dissimulée. Elle ne me voyait pas comme une Luna à respecter, mais comme une rivale à abattre.

L'illusion finale se brisa une nuit d'orage. Adrien était en patrouille à la frontière quand il me contacta par lien mental, sa voix empreinte d'inquiétude. « La louve de Fiona est de nouveau instable. Elle a une forte fièvre. Peux-tu aller voir comment elle va ? »

Bien sûr. J'étais la Luna attentionnée et compréhensive. Je sellai mon cheval et chevauchai sous la pluie torrentielle jusqu'à la petite maison isolée que la meute lui avait fournie.

Je trouvai sa porte non verrouillée. La pièce n'était pas la chambre d'une infirme fragile. C'était un repaire de luxe. Des bouteilles de vin vides et des assiettes de nourriture coûteuse jonchaient les tables. Et Fiona elle-même se prélassait près du feu, non pas en robe de malade, mais dans une nuisette en soie si fine qu'elle en était presque transparente.

Quand elle me vit debout dans l'embrasure de la porte, trempée, son visage se décomposa. Ce n'était pas le regard d'une louve malade reconnaissante de l'aide. C'était la déception pure et simple d'une séductrice dont la cible n'était pas venue au rendez-vous.

À cet instant, je sus. Elle n'était pas malade. Elle n'avait jamais été malade. Elle attendait mon Alpha. Mon âme sœur.

            
            

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