Ibrahima Thioye : Be my light and I'll be your shadow
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Chapitre 5 Chapitre 3 [Version finale]

_ Jamila ! Jamila ! Où es-tu ?

Nerveusement, Ibra qui avait eu le sentiment que sa sœur était en danger et avait blessé sa cliente du jour pour courir revenir à la maison était en train de fouiller la maison à sa recherche. Cuisine, salon, chambre, quasiment tout y était passé mais elle restait introuvable.

C'est donc avec les mains tremblantes et moites, le cœur tambourinant, qu'il ouvrit la porte de la seule chambre qui restait, celle de sa mère. Et là, ce fut le choc.

Par terre, à quelques pas de la porte, se trouvait en tenue d'Ève Jamila qui rampait cherchant difficilement à atteindre celle-ci. En l'entendant s'ouvrir, elle leva la tête et la main droite le laissant voir son visage tuméfié et en sang au point où ses yeux s'ouvraient à peine et son bras droit présentant des traces de brûlures.

_ I... Ibra ! L'appela-t-elle.

Il se reprit alors et courut chercher un drap pour l'en recouvrir dans l'intention de l'emmener à l'hôpital seulement pour découvrir les draps maculés de sang, énormément.

Son sang ne fit qu'un tour et mécaniquement, il se tourna alors pour pour voir le sang aller du lit jusque là où elle se trouvait, formant une flaque autour d'elle.

Elle saignait abondamment et de son entre-jambe, visiblement.

Sans plus réfléchir, Ibra qui avait définitivement fini de comprendre l'horreur qu'avait subi sa sœur prit la première chose qui lui passa par les mains, une couverture dont il l'enroula avant de la prendre dans ses bras, direction l'hôpital.

Celle-ci n'était pas loin de leur maison mais les moins de dix minutes qu'il mit à y parvenir, courant au mieux que possible tout en faisant de son mieux pour la maintenir éveillée en lui parlant, lui parurent de longues heures. De longues heures avant le terme desquelles, elle perdit connaissance.

C'est donc en criant à l'aide à s'en rompre les cordes vocales qu'il pénétra l'enceinte de l'hôpital, vite aidé par deux infirmières qui étaient dans les environs. Elle la conduisirent tout de suite aux urgences où elles furent rejointes par le médecin urgentiste de garde. Alors qu'elles s'activaient donc pour lui apporter les premiers soins, le médecin s'occupa de défaire la couverture pour tomber sur son corps qui le laissa sous le choc.

_ Oh mon Dieu !

Il la recouvrit aussitôt avant de se tourner vers les infirmières.

_ Elle respire ?

_ Oui mais les battements sont irréguliers et faibles.

_ C'est bien. Anna ! Bipez plutôt le bloc opératoire et dites-leur de se tenir prêt ! Je leur emmène une patiente qui doit être opérée d'urgence.

_ Coumba ! Appelez la police !

_ Pour signaler ?

_ Un cas de viol.

_ D'accord.

Le docteur appuya sur un bouton, occasionnant la mobilité du lit pour conduire Jamila au bloc opératoire. Ibra voulut le suivre mais il fut vite retenu par Coumba.

_ Laissez-moi ! Laissez-moi partir ! Je dois les suivre ! Jamila...

_ Du calme ! Tu dois juste rester répondre à quelques questions de la police et après, je t'emmènerai au bloc opératoire, promis.

_ ...

_Comment tu t'appelles ?

_ Ibrahima.

_ Ibrahima, la police arrive. Elle va te poser des questions sur...

_ Ma sœur. C'est ma sœur.

_ Elle va te poser des questions et après, tu pourras partir. D'accord ?

Ibra ne dit rien et se contenta de rester aux côtés de l'infirmière jusqu'à l'arrivée de la police à qui il dit tout, y compris les quelques traits de son assaillant que Jamila lui avait partagé sur le chemin dans sa tentative de la maintenir éveillée.

Une fois que l'interrogation prit fin, l'infirmière le conduisit au bloc opératoire devant lequel il fit tenu de rester.

Entre cent pas, rongeage d'ongles, prières maladroites, stress, anxiété, Ibra regardait nerveusement le temps passer mais pas de trace de médecin quand une il entendit résonner non loin une voix qu'il pouvait reconnaître parmi des milliers : celle de leur mère.

Elle parlait à la dame à l'accueil de l'étage. Sans réfléchir, il se leva et se dirigea vers elle pour lui mettre un coup de poing dans le visage, provoquant la stupeur.

_ Nous avions un accord ! Un putain d'accord ! Je fais le pute à laisser ces femmes assouvir leur fantasmes et désirs avec ma personne et tu laissais Jamila tranquille !

_ J... J'avais besoin de ma dose d'urgence et toi, tu tardais à venir ! J'ai donc accepté sa proposition.

_ Pour une dose ? Jamila est clairement entre la vie et la pour une dose ?

_ Il avait promis d'y aller doucement, ce connard !

_ Et... Et tu en parles aussi calmement... avec détachement... (En lui tournant le dos dans une tentative de se contenir)

_ Elle aussi est trop molle ! Une partie de jambe en l'air n'est rien de difficile. À son âge, j'enchaînais déjà les coups d'un soir !

Ces mots suffirent à réduire à néant les efforts d'Ibra pour se retenir. Il se retourna brusquement pour se jeter sur elle.

Alors assis sur elle, il se mit à lui administrer des coups. Toute sa colère, sa frustration, son angoisse, sa peur, son stress, y passèrent. Les coups s'enchaînaient à une vitesse monstre si bien que quand ils furent séparés par les éléments de sécurité, appelé par le personnel présent, incapable de le faire, elle cracha du sang, son visage méconnaissable et certaine d'avoir des côtes cassées. Elle n'était pas tirée d'affaire pour autant car Ibra qui n'en démordait pas échappa aux agents de sécurité pour lui foncer dessus alors qu'elle venait juste de se remettre debout à l'aide du personnel. Cette fois-ci, ce fut des coups de pieds qu'il lui administra.

Plus tenace, les agents de sécurité peinaient à le maîtriser quand la porte du bloc opératoire s'ouvrit. Les mains et habits en sang, il s'arrêta alors avant de courir s'enquérir de la situation épargnant sa mère qui prit ses jambes à son cou sans demander ses restes.

Trois médecin sortirent dont celui aux urgences qui échangea quelques mots avec ses camarades avant que ceux-ci ne s'en aillent. Seul, il s'avança vers Ibra tête baissée pour poser une main sur son épaule.

_ Je suis désolé. Nous avons fait de notre mieux mais le saignement était incontenable. Elle avait une hémorragie interne et externe.

Au même moment, les infirmières quittèrent la salle avec le corps recouvert de drap blanc. Il n'eût pas la force de leur demander de s'arrêter pour voir. C'était inutile. Sa sœur, sa seule raison de vivre, était partie, à jamais.

Ibra se laissa tomber par terre, en larmes.

_ Soyez fort ! Le reconforta le médecin avant de s'en aller.

Ibra resta tout de même dans cette position, brisé.

Seulement accompagné de l'ami qu'il s'était récemment fait, Mouhamed un mendiant comme il l'avait été, les yeux enflés, dans la même tenue que la veille, son dossier médical en main, Ibra regarda Jamila être mise sous terre malgré la pluie torrentielle qui tombait, imperturbable.

Même après que ce fut terminé, il ne bougea pas, immobile malgré les efforts de Mouhamed. Ce dernier finit par éventuellement s'avouer vaincu et alors qu'il s'apprêtait à le laisser seul, il parla.

_ Il ne me restait que cinquante mille pour avoir la somme nécessaire à l'envoyer étudier dans un internat à l'étranger. Je voulais qu'elle grandisse pure, loin de notre génitrice et de ce monde dans lequel j'étais plongé mais surtout qu'elle accomplisse son rêve de devenir médecin. C'était trop demander ? Dit-il.

_ Pas du tout. C'est juste que...

_ Mais par leur faute, elle est aussi horriblement morte. Mais ils me le paieront de leurs vies, c'est juré.

_ ...

_ Et je peux t'y aider.

Différente de la voix de Mouhamed, cette voix fit se retourner Ibra pour voir faire face à un homme imposant, tout vêtu de noir, le regard dissimulé par ses lunettes de soleil.

_ Qui êtes-vous ? Lui demanda-t-il.

_ Ibrahima Gaye, celui qui fera de toi l'Ibrahima Thioye qui aura toutes les ressources nécessaires à votre vengeance, toi et ta défunte sœur, répondit-il.

                         

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