Rejetée par mon Alpha : L'Ascension d'une Luna de Silverwood
img img Rejetée par mon Alpha : L'Ascension d'une Luna de Silverwood img Chapitre 1
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Rejetée par mon Alpha : L'Ascension d'une Luna de Silverwood

Gavin
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Chapitre 1

Toute ma vie, j'ai cru que mon Alpha, Kaëlen, était mon âme sœur. Un don sacré de la Déesse de la Lune.

Mais la veille de mes dix-huit ans, il a présenté une autre louve, Séraphina, comme sa Luna. Il s'est servi d'un louveteau emprunté dans un complot cruel pour anéantir mon âme.

Quand des Rogues ont attaqué notre meute, un lustre en argent s'est décroché et a chuté vers nous. Kaëlen a bondi. M'ignorant. Sans un regard. Il a protégé Séraphina de son corps. Me laissant là. Prête à être écrasée.

Il ne s'est jamais retourné.

Plus tard, après m'avoir accusée à tort de l'avoir blessée, il a traîné mon corps meurtri jusqu'à un bassin d'eau glacée et m'a poussée sous la surface.

Alors que je luttais pour respirer, il s'est penché sur moi, sa voix un rugissement de commandement.

« Si tu la touches encore une fois, je te retirerai ton nom et je ferai de toi une Rogue. »

En voyant l'homme que j'aimais essayer de me tuer, le dernier de mes espoirs s'est finalement réduit en cendres.

Cette nuit-là, j'ai accepté une offre pour rejoindre la meute de Bois-d'Argent.

Puis, je suis allée à la forge et j'ai jeté dans les flammes chaque souvenir qu'il m'avait donné, regardant la fille qui l'aimait brûler et disparaître à jamais.

Chapitre 1

Point de vue de Célia :

L'odeur des pétales de lune et de la crème douce embaumait ma petite cuisine. C'était un arôme apaisant, que j'avais mis des semaines à perfectionner. C'était la veille de mon dix-huitième anniversaire, la veille de ma Première Transformation. Mais plus important encore, c'était la nuit où j'allais enfin offrir mon cœur, sous la forme d'un gâteau, à mon Alpha. À Kaëlen.

Ma louve, encore endormie en moi, ronronnait de contentement. Elle le savait, tout comme moi. Kaëlen était à nous. La Déesse de la Lune avait tissé nos âmes bien avant notre naissance. Je le sentais chaque fois qu'il passait près de moi, une attraction si forte qu'elle provoquait une douleur physique dans ma poitrine.

Je plaçai délicatement le gâteau fini dans une boîte de transport. Le glaçage avait la couleur d'un ciel de minuit, parsemé de délicats cristaux de sucre argentés qui scintillaient comme des étoiles. C'était parfait.

Mes mains tremblaient légèrement alors que je me dirigeais vers l'aile principale de la maison de la meute, où se trouvaient les bureaux de l'Alpha. Il travaillait toujours tard, gérant le vaste empire commercial qui était la façade publique de la meute de la Lune Noire, basée près de Lyon.

En approchant de son bureau, une odeur étrange me parvint. Elle était faible, mais indubitable. Du lait, du talc, et l'odeur douce et innocente d'un louveteau. Un très jeune. La confusion me gagna. Il n'y avait pas de nouveaux louveteaux dans la meute, à ma connaissance.

Je ralentis le pas, tendant l'oreille. La lourde porte en chêne de son bureau était légèrement entrouverte. Des voix s'en échappaient : le ton grave et autoritaire de Kaëlen, et la voix douce de son Gamma, Jax.

« Vous êtes sûr de ça, Alpha ? » demanda Jax. « Ça semble... cruel. »

Mon cœur se mit à battre la chamade contre mes côtes. Je me plaquai contre le mur de pierre froide, retenant mon souffle.

« C'est le seul moyen de lui faire comprendre », la voix de Kaëlen était glaciale, dépourvue de la chaleur que j'imaginais si souvent. « Elle doit voir que j'ai une compagne. Une famille. Alors elle finira par lâcher l'affaire. »

Un vide immense s'ouvrit dans mon estomac. Il parlait de moi.

Puis, une nouvelle pensée, fragile, effleura mon esprit. Ce n'était pas un Lien Mental complet, plutôt un murmure dans le vent, un effet secondaire de ma Transformation imminente. Mes sens s'aiguisaient, brisant des barrières dont j'ignorais l'existence.

*Le louveteau Rogue dort. Séraphina a bien fait d'en trouver un qui ne ferait pas de scène.* C'était la pensée de Kaëlen, claire comme de l'eau de roche dans ma tête.

*Séraphina est celle qu'il vous faut, Alpha,* lui répondit Jax, sa voix mentale pleine de loyauté. *Tout le monde le sait.*

La boîte à gâteau me parut soudain incroyablement lourde. Séraphina. La belle guerrière de haut rang qu'il avait toujours favorisée. Ils prévoyaient de mettre en scène une fausse famille, en utilisant un louveteau Rogue emprunté, juste pour se débarrasser de moi. Pour écraser mon espoir afin qu'il puisse être avec elle.

Et puis vint le coup de grâce, une pensée de Kaëlen si puissante, si chargée d'émotion brute qu'elle me frappa comme un coup physique. Son loup intérieur, une bête de légende, rugit dans mon esprit.

*SÉRAPHINA EST À MOI ! JE NE LAISSERAI PAS UNE OMÉGA FAIBLE ET PATHÉTIQUE DEVENIR MA LUNA !*

La boîte glissa de mes doigts engourdis. Elle heurta le sol en marbre avec un bruit sourd et écœurant. Le magnifique gâteau, mon cœur, mon espoir... tout était brisé.

Une douleur comme je n'en avais jamais connue me déchira. Ce n'était pas seulement mon cœur qui se brisait ; c'était mon corps. Mes os semblaient s'enflammer, se tordre, se briser. Ma vision se brouilla. La Première Transformation. Elle se produisait maintenant, déclenchée par la force pure de mon agonie.

Je ne pouvais pas les laisser me voir comme ça.

Ignorant la douleur fulgurante, je m'éloignai en titubant, ravalant un sanglot alors que je fuyais la maison de la meute et plongeais dans l'obscurité de la forêt environnante. Chaque pas était un supplice. Je sentis ma colonne vertébrale s'allonger, mes articulations se disloquer et se remettre en place dans de nouvelles positions inconnues. Un cri s'échappa de ma gorge, mais il sortit sous la forme d'un hurlement guttural et douloureux.

Dans le brouillard de l'agonie, un souvenir refit surface. J'avais dix ans, acculée par un loup Rogue. Kaëlen, alors adolescent, était apparu comme une ombre, éliminant le Rogue avec une efficacité brutale. Il m'avait trouvée en larmes, le genou écorché et saignant, et avait glissé une tablette de chocolat dans ma main. Son contact m'avait parcourue d'un frisson, et son odeur – pin et givre d'hiver – avait calmé mon âme terrifiée. C'était ce moment. Le moment où j'avais su.

Maintenant, ce doux souvenir était un poison, transformant mes entrailles en cendres.

La transformation s'acheva. Je m'effondrai sur le sol de la forêt, le souffle court et saccadé. Je baissai les yeux sur mes pattes. Elles étaient immenses, couvertes d'une fourrure aussi blanche que la neige fraîchement tombée. Un loup géant. Un loup blanc. Les légendes étaient réelles.

Un hurlement plaintif s'échappa de mes lèvres, un son de pur chagrin, sans fard. Mes nouveaux sens puissants captèrent le réseau de Lien Mental de la meute. Je me concentrai, luttant contre la douleur, et trouvai mon frère.

*Ronan,* envoyai-je, ma voix mentale rauque et brisée.

*Célia ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Je sens ta douleur !* Son inquiétude était une couverture chaude dans le froid.

*Je vais bien,* mentis-je. *Dis à l'Alpha... dis-lui que j'accepte l'offre d'étudier à l'étranger. J'irai sur le territoire de la meute de Bois-d'Argent. Je partirai dès que possible.*

Je coupai le lien avant qu'il ne puisse poser d'autres questions. Revenir à ma forme humaine fut tout aussi douloureux. Nue et grelottante, je regagnai en boitant ma petite maison en lisière des terres de la meute.

En entrant, un message résonna dans ma tête. Un message formel par Lien Mental de mon Alpha.

*J'ai trouvé ma compagne. Et notre enfant.* Le message était sec, professionnel. Une image fulgura dans mon esprit : une minuscule patte de loup poilue. *Ceci est une invitation à notre Cérémonie d'Union.*

Mes doigts se crispèrent en poings. Il n'avait même pas eu la décence de me le dire en face. Il officialisait les choses. Le mensonge. Toute la meute allait le voir.

Ma propre douleur n'avait plus d'importance. Seule la survie comptait.

Je pris une profonde inspiration, composant ma réponse, la rendant aussi creuse et obéissante qu'il me croyait être.

*Oui, mon Alpha.*

Puis, je me dirigeai vers la petite forge que mon père utilisait autrefois. Un par un, je rassemblai tous les souvenirs de Kaëlen. Le poignard d'entraînement qu'il m'avait offert pour mon seizième anniversaire. Une vieille chemise tactique à lui que j'avais volée dans la buanderie. L'emballage délavé de cette première tablette de chocolat.

Sans une seconde d'hésitation, je les ai tous jetés dans les flammes. Je les ai regardés brûler jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des braises incandescentes, les derniers vestiges d'une fille qui avait osé aimer un Alpha qui ne l'aimerait jamais en retour.

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