J'ai levé les yeux plein d'espoir, mais je n'ai vu que ma sœur attardée, Jenna.
Leanna lui caressait affectueusement les cheveux quand elle m'a désignée du doigt, le regard vide, en déclarant : « Elianna n'est pas possédée par un démon. Elle a juste des pulsions sexuelles incontrôlables et a besoin de quelques Alphas pour la 'calmer'. »
Ses paroles ont de nouveau glacé l'atmosphère.
« Qu'est-ce que tu viens de dire ? » , a rugi Nikolas en lui attrapant brutalement le bras.
D'un air innocent, elle s'est tournée vers lui pour répondre : « C'est seulement si tu trouves des loups-garous Alpha pour combler Elianna qu'elle restera avec toi. »
Ce n'était pas la première fois qu'elle me salissait ainsi.
Folle de Nikolas, ma sœur s'était déjà déshabillée devant un loup-garou vagabond pour se jeter dans ses bras. Mais au moment d'appeler à l'aide, elle avait crié : « Elianna, je n'oserai plus jamais parler à Nikolas ! » , avant de me supplier de la laisser tranquille.
Cette stratégie pour attirer l'attention de Nikolas n'a fait que s'intensifier après qu'il m'a tenue pour responsable. Elle en était même venue à se glisser nue dans nos bras en pleine nuit de noces, au milieu de nos ébats.
Et à chaque fois que je me mettais en colère, elle se jetait à mes pieds pour me supplier de ne pas la punir.
Convaincu que je la maltraitais, Nikolas s'était disputé avec moi à maintes reprises à ce sujet, allant même jusqu'à me punir pour elle.
Malgré la déception profonde que Jenna m'avait déjà infligée, ses paroles m'ont transpercé le cœur.
Les dents serrées, je lui ai demandé : « Qui t'a appris à dire ça ? »
Avant qu'elle n'ait pu ouvrir la bouche, Frank, le père de Nikolas, m'a giflé avec violence : « Elle a l'intelligence d'une enfant de six ans. Comment pourrait-elle mentir ? »
Leanna est venue à la rescousse : « Normal que les réserves de médicaments de la tribu diminuent sans cesse ! C'est toi qui volais les remèdes bloquant le lien mental ! »
À ces mots, Nikolas a paru vidé de toute force, et c'est à peine s'il tenait debout, soutenu par sa secrétaire.
Avant même qu'il ne puisse prononcer un mot, les gens se sont mis à me huer : « Cette Omega de bas étage ne mérite plus d'être Luna ! »
« Qu'on lui amène des voyous pour qu'ils la baisent. Une traîtresse qui a trompé son Alpha mérite ce châtiment ! »
Sous les injures de la meute, Nikolas s'est lentement agenouillé, les yeux injectés de sang, et ses mains ont serré mon cou : « Elianna... Moi qui n'osais même pas te toucher, et toi, tu jouais les putains à l'extérieur ? »
Je l'ai regardé avec un froid mépris : « Nikolas, je t'ai surestimé. Tu n'es qu'un crétin sans cervelle. »
Le regard meurtrier de Nikolas s'est posé sur moi, sa voix glaciale : « Effectivement, je suis un crétin de m'être laissé berner par toi. Puisque tu aimes tant la trahison, je vais exaucer ton désir ! »
Sur ce, il a ordonné à sa secrétaire de faire venir plusieurs gardes.
Je l'ai dévisagé, incrédule : « Tu es fou ? Si tu les laisses me toucher, je ne te le pardonnerai jamais ! »
Les yeux de Nikolas n'étaient que deux fentes rouges. Toute raison l'avait déserté.
Son regard venimeux m'a parcourue : « Une salope de ton niveau se fait baiser par un Alpha ou un Bêta, ça ne change strictement rien. »
Puis, s'adressant aux gardes derrière lui, il a lancé : « Allez-y. »
Personne n'a intervenu. Tous le voyaient comme un Alpha pitoyable, trahi par sa Luna.
À ces mots, plusieurs loups-garous se sont rués sur moi et ont commencé à déchirer mes vêtements.
Je me suis débattue de toutes mes forces, mais je n'ai réussi qu'à mordre leurs mains jusqu'au sang, ce qui n'a fait que les exciter davantage.
Pendant que je me débattais, Jenna et Leanna ont semblé échanger un regard complice.
Puis Jenna s'est approchée et a donné des instructions aux Bêtas qui me retenaient : « Vous vous y prenez mal. Elianna, elle, préfère être prise debout, coincée entre plusieurs. »
La respiration de Nikolas est devenue haletante. Il a frappé le mur près de ma tête, son regard suffisant à me tuer : « Tu as osé faire ces choses devant ta sœur ? »
La douleur de mes doigts brisés était presque insoutenable. Mais l'humiliation, sous les regards avides et insistants qui m'entouraient, était bien pire.
Alors que ma peau était exposée à l'air libre, un rugissement m'a échappé : « Je suis la fille du souverain des Lycans ! Si vous osez me toucher, les Lycans vous extermineront ! »
Le Bêta qui me maintenait m'a giflée violemment à plusieurs reprises.
La tête me tournait quand les rires moqueurs de Leanna ont retenti : « C'est ton père, ce fieffé joueur, qui est un Lycan ? Ou bien ta mère, cette bonne femme, Lycan ? »
Les amis de Nikolas ont ricané : « Pathétique ! Aucun loup-garou n'a jamais vu de Lycans, et toi, tu prétends être la fille de leur roi ? »
À peine ces mots prononcés, deux nouvelles gifles cinglantes m'ont frappée au visage. Cette fois, c'était Nikolas qui me les avait infligées.
Il m'a regardée avec froideur, comme pris d'une résolution définitive : « Je ne briserai pas le lien. Je veux que tu souffres de la même agonie que moi. »
Puis, s'adressant de nouveau à sa secrétaire : « Fais venir la presse. Je veux que les journaux de demain soient remplis de ses photos. »
Sous le feu des flashs des photographes, j'ai abandonné tout espoir et me suis résignée.
Alors qu'on s'apprêtait à m'arracher le dernier lambeau de tissu qui me couvrait encore, quelqu'un a violemment repoussé les loups-garous qui me soumettaient : « Que personne n'ose la toucher ! »