Chapitre 3

Le lendemain matin, c'était son anniversaire. Hugo l'a réveillée avec des baisers et un plateau de petit-déjeuner.

« Joyeux anniversaire, mon unique amour. »

Elle a senti son estomac se retourner. Il a ensuite passé un appel devant elle, à son assistante.

« Annulez tous mes rendez-vous aujourd'hui. Le défilé à Milan, la réunion avec les investisseurs. Tout. Aujourd'hui, je suis entièrement à ma femme. »

Son assistante a protesté au téléphone, mais il a été ferme. Le grand Hugo Veyron, sacrifiant des millions pour l'anniversaire de sa femme. Quelle belle histoire pour les magazines.

Leïla l'a regardé, le cœur vide. « Non, Hugo. N'annule pas. J'irai à ta place. »

Il a semblé surpris, puis un immense respect a brillé dans ses yeux. « Tu es sûre ? Tu es la seule en qui j'ai assez confiance pour ça. »

Il a accepté. Il pensait sans doute qu'elle voulait l'aider. La vérité, c'est qu'elle ne supportait plus d'être seule avec lui.

Pendant qu'elle était dans la voiture avec chauffeur, en route pour le premier rendez-vous, un écran dans la voiture s'est allumé. C'était un appel vidéo d'Hugo. Il était dans son bureau, et il la regardait avec une admiration non dissimulée.

« Tu es magnifique, Leïla. Tu me rends si fier. »

Puis il a ajouté : « J'ai commandé des pivoines blanches pour notre célébration ce soir. Tes fleurs préférées. »

La célébration n'était pas un dîner en tête-à-tête. C'était une grande soirée organisée par un magazine de mode en l'honneur d'Hugo. Tout le monde était là. On la félicitait pour avoir un mari si dévoué.

« Un homme comme lui, c'est une perle rare. »

Leïla pensait à autre chose. Elle réalisait que le vrai amour, ce n'était pas cette adoration publique, cet enfermement. Le vrai amour, c'était le sacrifice, la confiance, la croissance mutuelle. Hugo l'avait mise sur un piédestal, mais il l'avait transformée en une jolie poupée, une muse sans volonté propre.

Soudain, une jeune femme s'est approchée d'elle, accompagnée d'un investisseur important. C'était Chloé. L'investisseur s'est tourné vers elle.

« Madame Veyron, votre mari est un génie. Et vous gérez ses affaires avec une telle compétence. Vous formez un couple parfait. »

Avant que Leïla ne puisse répondre, Chloé a ri doucement. « Oh, monsieur, vous faites erreur. Je ne suis pas Madame Veyron. Leïla est sa femme. »

Puis, elle a levé sa main, où brillait la bague Cartier. « Moi, je ne suis que sa fiancée. Il m'a fait sa demande à Venise, la semaine dernière. »

Elle a regardé Leïla droit dans les yeux. « Il dit que je suis son véritable amour. Que les autres ne sont que des compromis. »

Le choc a paralysé Leïla. Chloé a alors fait un pas en arrière, heurtant volontairement un serveur qui passait avec un plateau de coupes de champagne. Le plateau s'est écrasé au sol dans un grand bruit.

« Oh, mon Dieu, je suis tellement désolée ! » a crié Chloé, l'air affolé. « Je suis si maladroite. Je suis surmenée en ce moment, je ne tiens plus debout. »

Les gens se sont précipités pour l'aider, pleins de sympathie pour cette jeune styliste si dévouée à son travail.

C'est à ce moment qu'Hugo est arrivé. Il a fendu la foule, le visage dur comme de la pierre. Il a ignoré Chloé et s'est planté devant Leïla.

« Qui a osé te toucher ? » a-t-il demandé, sa voix pleine d'une rage froide, comme si elle était sa propriété.