Chapitre 6 Chapitre 6

PDV Christiana

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En sortant des toilettes , j'essayais de me composer un visage calme. L'eau glacée sur mes joues n'avait pas suffi à éteindre ce que Steven avait réveillé en moi. Mon cœur battait encore vite... trop vite. Mais je ne voulais pas lui montrer. Pas à lui. Pas après tout ça.

Et là .

il était là . adossé au mur juste en face.

Croisant les bras, il me lança, avec ce ton moqueur :

- Je savais pas que tu t'y connaissais en amour. T'as bien joué la comédie, là-bas.

piquée

- C'est toi qui parles de comédie ? Alors que tu te caches derrière ton masque de froideur depuis le début ?

Il haussa les épaules, l'air détaché.

- Peut-être. Mais au moins moi, je fais pas semblant d'être ce que je ne suis pas. Pas besoin de vêtements luxueux ou de fausse attitude. Moi, je suis juste... moi.

- Alors tu préfères me voir fragile, pauvre, et perdue ? Tu préfères m'humilier ? Je dis la vois tremblante

Il se redressa et son regard devint plus dur.

- Non, je préfère te voir *vraie*. Mais apparemment, ça, c'est trop te demander.

Ses mots m'ont transpercée. C'était comme s'il me disait que je ne valais rien, que même mon amour n'avait pas d'importance parce que je n'étais pas "à la hauteur".

Je sentais mes yeux brûler.

Je l'aimais.

bordel.

Et lui, il me jetait des piques comme ça.

Je baissais les yeux, sur le point de répondre, quand yamina débarqua comme une tornade.

- Steven, mon amour ! Je te cherchais partout !

Elle se jeta à son cou.

Je restai figée.

Le cœur brisé .

la gorge serrée.

sans me lâcher du regard

- Ah, voilà quelqu'un qui ne se cache pas derrière des apparences.

Elle l'embrassa sur la joue .

lui caressa la nuque.

Lui, il ne la repoussait pas.

Il le faisait exprès. Pour me blesser. Et ça marchait.

Une larme roula sur ma joue. Juste une. Mais assez pour me trahir.

- Oh, elle pleure ? C'est mignon...

Steven la regarda brièvement, puis me fixa. Il y avait quelque chose, une faille dans ses yeux.

Il avait mal.

Je le sentais.

Mais il se taisait.

Il restait fier.

La voix basse je dis .

- Tu sais quoi, Steven ? Tu voulais voir la fille vraie ? Tu l'as vue. Et t'as préféré la détruire.

Sans attendre de réponse, je tournai les talons et partis en courant .

la gorge nouée .

la dignité en lambeaux.

---Bien sûr, voici *la suite du point de vue de Christiana*, avec émotion et tension :

Je marchais vite. Trop vite. J'avais le cœur en vrac. Une boule dans la gorge. Ce qu'il m'avait dit... ce qu'il m'avait montré... Ça m'avait fracassée.

Comment il a pu ?

Il savait.

Il savait que je l'aimais.

Et pourtant il m'avait laissée là, à souffrir, pendant que yamina s'accrochait à lui comme si j'étais invisible .

Je suis sortie du bâtiment. L'air frais m'a giflée.

Une larme.

Deux.

Impossible de les retenir.

Tu pleures Christiana ? Encore ? Oui. Et cette fois, c'était trop.

Je me suis assise sous l'arbre de la cour. Là où je rêvais de l'embrasser. Là où je me disais qu'un jour il me prendrait la main. Mais il m'a offert quoi ? Des reproches. Du mépris. Et une autre fille dans les bras.

- Il me déteste ou quoi ?... Pourquoi il me fait ça ?

Mais au fond, je savais :

Il était blessé lui aussi.

Il voulait que je sois moi.

Pas la fille déguisée en princesse.

Pourtant... il aurait pu me le dire autrement. Pas avec ce regard froid. Pas avec Yamina.

Soudain, une voix derrière moi.

- Je te cherchais.

C'était lui.

Steven.

Toujours aussi calme.

Toujours aussi fier.

Je n'ai pas tourné la tête.

- Pourquoi ? T'as pas Yamina ?

PDV Steven

Je l'avais vue partir. En courant. Une larme avait glissé sur sa joue. Cette larme... je ne l'oublierai jamais.

Je ne sais pas pourquoi ça m'a piqué. J'avais réussi à garder le contrôle jusque-là. À lui faire croire que je m'en foutais.

Que Yamina comptait.

Que son petit numéro ne me touchait pas.

Mais là, cette larme... non. J'ai quitté la cour sans rien dire à Yamina. Elle appelait mon nom derrière moi, je n'ai pas répondu.

Je savais où la trouver. L'arbre au fond du bâtiment. C'est là qu'elle allait quand elle voulait fuir. Ou rêver.

Je l'ai vue assise, le dos courbé, les mains croisées sur ses genoux. Elle avait l'air... brisée. J'ai senti un truc me serrer la poitrine.

Mais j'ai avancé sans le montrer.

Comme toujours.

Froid à l'extérieur.

Bouillant à l'intérieur.

- Je te cherchais.

Elle ne s'est même pas retournée. Sa voix était sèche :

- Pourquoi ? T'as pas Yamina ?

Je suis resté calme.

Froid.

Même si ses mots m'ont blessé.

Même si j'avais envie de lui dire que je m'en foutais de Yamina.

Mais non.

Ce n'est pas ce qu'elle devait entendre.

Pas maintenant.

Pas comme ça.

- Elle... elle compte pas.

Elle s'est levée.

Lentement.

Elle me regardait comme si j'étais un étranger.

- Tu crois que je suis un jeu, Steven ?

Je me suis rapproché, sans trop m'approcher.

Je voulais la sentir, mais pas la brusquer.

- Non. Mais toi, tu crois que t'as besoin de jouer un rôle pour être aimée.

Elle m'a regardé. Longtemps. Ses yeux me brûlaient presque.

- Et toi, t'as cru que me blesser me rendrait plus vraie ?

J'ai baissé les yeux une seconde.

Elle avait raison.

Peut-être.

Mais je n'allais pas m'écraser.

J'ai soufflé, et j'ai dit :

- Peut-être que j'ai eu tort. Mais j'ai eu peur que tu te perdes. Que tu t'oublies... pour plaire.

Elle m'a coupé net.

Elle m'a regardé, les yeux profonds, incertains, pleins d'un espoir que je n'étais pas prêt à saisir.

- Et si je changeais déjà... pour toi ?

Ces mots m'ont désarmé. J'ai senti mon cœur se contracter. J'aurais voulu la prendre dans mes bras, la rassurer, lui dire que je n'attendais que ça. Mais... je suis resté là. Silencieux. Figé.

Pourquoi tu parles pas, Steven ?! Pourquoi tu fais ça ?!

Elle s'est approchée, la voix cassée par l'émotion.

- Tu préfères me voir fragile, pauvre, perdue, c'est ça ? Tu préfères que je reste cette fille qui te court après pendant que toi tu joues les statues de marbre ?

Je sentais l'orage monter. Et moi... je restais muet. Par orgueil ? Par peur ? Je ne sais même plus.

Elle a haussé le ton, les yeux rouges :

- Tu sais quoi ? Figure-toi que je ne changerai pas. Pas pour un orgueilleux. Pas pour un sans-cœur comme toi.

A suivre....

                         

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