Trahi, Mais Pas Vaincue
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Chapitre 2

L'appartement de Marc était impersonnel, un grand deux-pièces avec vue sur la ville. C'était propre, bien rangé, mais froid. Il n'y avait aucune photo de nous, aucune trace de notre vie commune.

« Installe-toi, je vais coucher Léa, elle est épuisée », a-t-il dit d'un ton faussement enjoué.

J'ai acquiescé sans un mot. Je l'ai regardé emmener notre fille dans la chambre. J'ai attendu d'entendre la porte se refermer.

Quand il est revenu dans le salon, il avait enlevé sa veste et desserré sa cravate. Il a essayé de me prendre dans ses bras.

« Chloé, qu'est-ce qui se passe ? Tu es bizarre depuis tout à l'heure. »

Je l'ai repoussé. Mon corps refusait son contact.

« Donne-moi ton téléphone. »

Ma voix était calme, glaciale. Il a été surpris.

« Mon téléphone ? Pourquoi ? »

« Donne-le-moi, Marc. »

Il a hésité, son regard a fui. Il a tenté une nouvelle approche, plus douce.

« Ma chérie, on va d'abord parler, d'accord ? Tu as l'air bouleversée. »

« Non. Le téléphone. Maintenant. »

Voyant ma détermination, il a soupiré et a sorti son téléphone de sa poche. Il me l'a tendu, comme s'il me tendait une grenade dégoupillée.

Je l'ai pris. Mes mains ne tremblaient pas.

L'écran s'est allumé. Il fallait un code. Sans réfléchir, j'ai tapé notre date d'anniversaire de mariage.

Le téléphone s'est déverrouillé.

Quelle ironie. Mon cœur s'est serré. Même dans sa trahison, il y avait des restes de notre vie.

Je n'ai pas eu besoin de fouiller longtemps. Mon instinct, ce sixième sens que toutes les femmes développent face à l'infidélité, m'a guidée. J'ai ouvert l'application de messagerie.

Un nom est apparu en haut de la liste. « Sophie R. ». Avec un petit cœur à côté.

J'ai cliqué.

L'historique des conversations s'étalait sur des mois. Des messages échangés tous les jours, à toute heure. Des « Tu me manques », des « J'ai hâte de te voir ce soir », des photos intimes.

Je faisais défiler l'écran, le pouce engourdi. Chaque message était une confirmation de ce que mon cœur savait déjà.

Les jours où il me disait être débordé par le travail, qu'il devait rester tard au bureau, il était avec elle.

Les week-ends où il prétendait avoir des séminaires, il était avec elle.

Ils parlaient de tout. De leur travail - elle était décoratrice d'intérieur, ils collaboraient sur des projets. De leurs envies. De leur avenir.

Un avenir où je n'existais pas.

            
            

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