J'expire la fumée sur son visage surpris et croise mes jambes. Merde pourquoi j'ai dit ça moi ? Je ne voulais pas être aussi direct. Là, il a compris que je le voulais, fichue bière !
À ma grande surprise, il sourit et se penche encore plus vers moi nos visages ne sont qu'à quelques mètres l'un de l'autre.
- je ne suis pas si délicieux que ça ma belle.
- prouve le moi dans ce cas.
Il sourit encore plus et recule, il contourne ensuite le comptoir et rentre dans une pièce. Des minutes passent mais il ne ressort pas, qu'est-ce qu'il fiche ? Je commence à m'impatienter, plusieurs minutes défilent et toujours pas sa tête en vue, ne me dites quand même pas qu'il m'a laissé en plan ici ? Je me lève prête à partir quand je le vois enfin arriver. Il passe derrière le comptoir et s'arrête en face de moi, sans même me lancer un seul regard, il prend un verre et commence à le nettoyer. Je ne sais pas pourquoi mais son expression a changée, il est froid par rapport à tout à l'heure je me demande bien pourquoi ?
- qu'est-ce que tu foutais ? Je t'ai attendu moi !
- d'un je n'ai aucun compte à rendre à une inconnue, de deux je te demanderai de baisser d'un ton et de trois je ne couche pas avec les gamines de ton genre.
Non mais je rêve ??? Il ose m'insulter juste parce que je l'ai posé une question ? Pour qui il se prend au juste ce con ? Je me relève furieuse et abat violemment mes mains sur la table, attirant l'attention de tous dans la pièce :
- comment oses-tu me parler de cette manière connard ! Pour qui tu te prends hein !?
Il continue de nettoyer les verres sans pour autant répondre. Il a réussi à me gâcher la fête ce connard...
...
Merde !
- tu sais quoi ? Va te faire foutre !
Je prends mon sac et quitte la fête sous le regard curieux des étudiants.
J'arrive à l'extérieur, et me met aussitôt en route pour la maison. J'aurais pu appeler Luke pour venir me chercher, même si c'est la dernière chose que je souhaite, mais ma batterie est morte. Il fait frais et je gèle à chier, ce petit bout d'habit que je porte ne m'apporte aucune chaleur, je pourrais même croire que je suis nu. J'avais pour intention de découcher à cette fête mais à cause de ce crétin, je ne pourrai plus. C'est pas parce qu'il est beau et bien potelé qu'il doit tout se permettre. Non mais il m'a traité de gamine, je suis autant majeur que lui ! ...
Bon il faut que j'arrête de penser à ça. Parlons d'abord de la situation dans laquelle je suis : il est 22h peut être même 23h...et je me retrouve seule sur une route déserte en pleine nuit à moitié saoule, Parce que croyez-moi je n'ai pas encore dessaoulé,... bref loin de chez moi avec pour seul vêtement une robe sexy et courte. Sérieusement je pourrais me faire attaquer à tout moment.
..........
Ça fait des heures que marche et mon pied me fait atrocement mal . Marcher avec des talons pendant des heures ça fait vraiment chier putain ! Je suis fatiguée en plus de ça, le trajet dans la voiture était plus rapide, là j'ai l'impression de marcher au ralenti. Je ne vois même pas le poteau qui indique l'entrée de mon quartier. J'ai encore une tonne de route à faire...
Tout à coup, je sens des phares derrière moi, mais sans y prêter attention, je continue à marcher c'est sûrement des étudiants de la fête qui ont enfin décidés de rentrer. Mais... j'ai l'impression que la voiture se rapproche de plus en plus de mon côté, car je ne la voit pas passer sur la route. Je me retourne quand tout à coup, elle fonce tout droit sur moi, j'ai juste le temps de me pousser avant qu'elle ne m'écrase. Je tombe lourdement sur mes fesses, putain ! Ça fait mal. Ces étudiants sont complètement tarés ! Ils ne m'ont pas vu ou quoi !?
La voiture s'arrête en face de moi, et trois étudiants en sortent, je crois bien qu'ils devaient être à la fête vu leurs tenues et leurs gueules bourrées.
Je me relève furieuse et les regarde à tour de rôle.
- vous êtes complètement malade ma parole !!
Ils se mettent à rire et celui du milieu prend la parole, d'ailleurs sa tête me rappelle quelqu'un...
- je vous avais bien dit que ces paires de fesses me disais quelques choses.
Mais bien sûr !
- tu es l'imbécile qui tripotait ma copine.
- insolente en plus de ça.
- vous avez faillis me tuer ! Bande de cons.
Le tripoteur s'approche de moi :
- tu vas payer pour ce que tu m'as fait !
Je croise mes bras et affiche un sourire moqueur.
- payer pour quoi ? Pour t'avoir poussé comme une merde ?
Ma réponse ne semble pas lui plaire puisque qu'il fronce les sourcils de colère, et le rire de ses amis juste derrière n'arrange pas trop les choses.
Finalement un sourire narquois apparaît sur ses lèvres :
- petite conne, tu vas venir avec nous.
- je peux savoir pour quelle raison ?
- tu verras bien.
- et si je refuse ?
- nous t'amènerons de force, c'est aussi simple que ça.
Je fais mine de réfléchir...
- hum...je ne serai pas contre un plan à quatre...attendez que je serre mes talons ensuite je suis tout à vous !
Je m'abaisse et retire mon sac que je dépose par terre juste à côté d'un gros caillou. Ces crétins pensent vraiment que je me laisserai faire et les suivrai comme un petit toutou. Je m'attaque ensuite aux talons, il faut que j'arrive à les enlever je pourrais me défendre avec ou plutôt les attaquer avec ! ...
Putain ! Ces fichus talons ne se détache pas et ça m'énerve...
...
Enfin !
- dépêche-toi ! Où je viendrai...
Je me lève brusquement et le lance le caillou en pleine face. Il se tord de douleur et place ses mains sur son visage où un filet de sang se met à couler. Ses chiens rappliquent et je leurs lances mes talons en pleine figures, ils se mettent aussi à crier. Je dois bien avouer que ces cours de baseball que m'a forcé à prendre ma mère a bien servi aujourd'hui, j'arrive même à lancer en pleine gueule, si c'est pas super ça !
Je ramasse rapidement mon sac et me met à courir à toute vitesse.
- merde ! Rattrapez-moi cette salope !
Je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie. Je suis essoufflée et déjà fatiguée, les petits cailloux me font mal au pied ! Mais je dois continuer, ils sont juste derrière moi, si je m'arrête on entendra parler de moi à la télé. Je serai sur la liste des autres filles disparues et ça, c'est la dernière chose que je souhaite.
Tout à coup une voiture noire me dépasse à toute vitesse. Il roule un peu loin avant de tourner brusquement pour se mettre en face de moi. Je m'arrête et passe sur le côté :
- te voilà enfin salope ! Tu vas regret...
La voiture redémarre, et fonce droit sur lui.
- ...eh ! Merde...
N'ayant pas le temps de se déplacer, il se fait violemment percuter, ce qui le fait tomber à terre. Et comme si ça ne suffisait pas, la caisse se remet a foncée sur Lui :
- attendez ! ...non !
En moins de deux, elle l'écrase. Ses amis qui regardaient la scène se mettent à courir complètement terrifier. Malheureusement pour eux ils reçoivent le même sort. Des craquements d'os et des cris de douleurs se font entendre, c'est insupportable ! Putain c'est inhumain d'écraser des personnes de cette manière sans une once de pitié, et si je reste plantée là, ce sera mon tour.
La caisse meurtrière fait marche arrière et viens se poster à côté de moi. Merde il est déjà trop tard je vais mourir !
La portière arrière s'ouvre. On dirait bien que le chef veut me tuer en personne, quel honneur !
Pourtant, personne ne semble vouloir sortir. Ils sont combien à l'intérieur ? Les vitres sont teintées en noire, peut être que c'est une voiture fantôme ??
Soudain une voix grave et sexy retentit à l'intérieur :
- monte je te dépose ma belle.
......
- hein !???