Le flash des notifications illuminait mon visage, annonçant la fin de quarante-huit heures de travail acharné sur ma collection capsule, trois ans de ma vie. Je m' attendais au message de ma petite amie, Juliette.
Au lieu de ça, une publication sponsorisée de la plus prestigieuse école de mode de Paris m' a coupé le souffle : sur l' écran géant derrière la nouvelle recrue, Lucas Bernard, le frère de Juliette, se trouvait... mon travail.
Mes créations, mes croquis, tout était là, attribué à « son génie précoce ».
Le sang s' est glacé dans mes veines quand j'ai appris la vérité : Juliette avait volé mon projet pour lancer Lucas, me reléguant au huitième rang des contributeurs, juste après le photographe et une stagiaire inconnue.
Pire encore, elle avait falsifié ma signature pour recommander Lucas auprès de ma propre mentore, Madame Dubois, et me calomniait publiquement, me dépeignant comme un bourreau abusif.
Le rire moqueur de mes camarades résonnait : « Antoine Dubois, huitième auteur ? Félicitations, tu as fait un excellent café pour l' équipe de Lucas ! »
L'humiliation était totale.
Seul, brisé, sous la pluie, après avoir été banni de l' événement par Monsieur Martin, qui avait cru à la fable de Juliette, j' ai senti la fureur grandir en moi.
Elle m' avait tout pris : mon travail, ma réputation, mon avenir.
Mais son erreur, c' était de ne pas connaître la vérité sur moi.
Ma mère était au téléphone, sa voix calme mais ferme : « On arrive. »
Car ce qu'ils ignoraient, c'est que je ne m'appelais pas seulement Antoine Dubois... J'étais aussi Antoine Laurent, fils des titans de la mode.