L'Amour Après le Chaos
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Chapitre 2

Le choc de la vision fut brutal. Jean sentit le sol se dérober sous ses pieds. Antoine, de retour, non pas comme un invité mais comme le maître des lieux, le bras de Marie possessivement passé autour de sa taille. Ils riaient ensemble, un rire complice qui excluait le reste du monde, et surtout, qui l'excluait, lui.

Leurs regards se croisèrent. Le sourire d'Antoine s'élargit, plein d'une arrogance triomphante. Marie, quant à elle, ne montra aucune gêne, aucune surprise. Son expression se durcit, devenant froide et méprisante.

Elle fit alors un geste qui glaça le sang de Jean. Lentement, avec une précision cruelle, elle leva un doigt et le pointa vers un lot mis aux enchères, puis vers Jean, et enfin vers le ciel. C'était un geste connu des habitués des enchères, une déclaration de guerre silencieuse et impitoyable. "Pointé du doigt vers le ciel", cela signifiait : "Tout ce sur quoi il posera les yeux, je l'achèterai, quel qu'en soit le prix, juste pour le lui enlever." C'était une humiliation publique, une promesse de destruction.

Puis, sa voix, claire et tranchante, résonna dans le silence soudain qui s'était fait autour d'eux.

« Je suis là pour m'assurer que certains repartent les mains aussi vides qu'ils le méritent. »

Tous les regards se tournèrent vers Jean. Des murmures parcoururent l'assemblée.

« C'est Jean Dubois, non ? L'Œil d'Or... Il a l'air mal en point. »

« J'ai entendu dire que sa dernière affaire a été un fiasco total. Et sa femme est avec ce jeune artiste... Quelle déchéance. »

« Il paraît qu'il est ruiné. Que vient-il faire ici ? Espère-t-il trouver un trésor dans les poubelles ? »

Chaque mot était une gifle. Jean serra les poings, le visage impassible, mais à l'intérieur, la rage et l'humiliation le consumaient. Il était venu ici pour se battre pour sa mère, pour son honneur, et il se retrouvait piégé, exposé comme une bête curieuse.

Marie s'approcha de lui, son visage un masque de dédain.

« Tu te demandes pourquoi ton entreprise familiale est en train de couler, n'est-ce pas ? Pourquoi chaque investissement que tu as tenté s'est transformé en désastre ? »

Elle marqua une pause, savourant son effet.

« C'est moi. C'est moi qui ai tout organisé. J'ai vendu les actions rentables, j'ai investi dans des fonds pourris. Je voulais te voir à genoux, Jean. Te voir supplier. »

Le souffle manqua à Jean. Ce n'était pas de l'indifférence, c'était une cruauté calculée. Une trahison d'une ampleur qu'il n'aurait jamais pu imaginer.

Alors que le commissaire-priseur annonçait le début de la vente et demandait aux participants de présenter leur preuve de fonds pour obtenir une plaquette de mise, Jean s'avança vers le bureau d'enregistrement. Il présenta sa carte bancaire. L'employé la passa dans le terminal, fronça les sourcils, et la repassa.

« Monsieur, je suis désolé, mais votre fonds de garantie est insuffisant. Le minimum requis pour participer est de cinq millions d'euros. »

Le murmure dans la salle devint un bourdonnement moqueur. L'humiliation était totale.

Marie éclata d'un rire cristallin et cruel.

« Insuffisant ? Oh, mon pauvre Jean. Laisse-moi t'expliquer. »

Elle se plaça à côté de lui, assez près pour que tout le monde puisse entendre.

« Tu vois, les quelques millions qui restaient sur notre compte commun... je les ai trouvés un peu tristes, tout seuls. Alors je les ai utilisés pour quelque chose de bien plus amusant. »

Elle se tourna vers Antoine et lui caressa la joue.

« J'ai acheté à Antoine un nouvel atelier à Montmartre. Et une petite voiture de sport. Il le mérite tellement, n'est-ce pas ? Il a tellement plus de talent que toi. Toi, tu n'es qu'un détective raté. Tes jours de gloire sont terminés. »

Elle le regarda droit dans les yeux, son regard brillant d'une haine pure.

« Tu n'as plus rien, Jean. Tu es fini. »

            
            

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