Chapitre 3

Le chaos a commencé.

Les deux femmes se sont jetées sur mon laboratoire portable. Elles ont renversé les flacons, brisant le verre fin sur le parquet. Des essences qui valaient des fortunes, des créations uniques, se sont mélangées en une odeur cacophonique et insupportable.

Mon cœur s' est serré. C' était plus que du parfum, c' était mon âme qu' elles détruisaient.

Elles ont attrapé mes carnets, l' héritage de ma famille. Les pages jaunies, couvertes de l' écriture de mon arrière-grand-mère, ont été arrachées, piétinées par leurs talons aiguilles.

« NON ! » ai-je crié, essayant de me relever.

Brenda a tenté de récupérer un carnet.

« Laissez ça ! Vous ne savez pas ce que vous faites ! »

Cécilia l' a regardée avec un dégoût glacial. Elle a saisi un coupe-papier en argent massif posé sur le bureau.

Son geste a été fulgurant.

Elle a planté le coupe-papier dans la gorge de Brenda.

Il n' y a pas eu de cri. Juste un son horrible, un gargouillement. Le sang a jailli, maculant le visage stupéfait de Cécilia.

Brenda s' est effondrée, les yeux grands ouverts, fixant le vide.

Le temps s' est arrêté. Le silence est tombé, lourd, poisseux. Les deux amies de Cécilia ont reculé, le visage blême d' horreur.

Mais Cécilia, elle, n' a montré aucune peur. Une lueur de folie brillait dans ses yeux. Elle a essuyé le sang sur sa joue avec le dos de sa main, puis m' a regardée.

« C' est de ta faute, » a-t-elle murmuré.

Elle s' est tournée vers ses gardes du corps.

« Maintenant, occupez-vous d' elle. Défigurez-la. Je ne veux plus jamais qu' un homme la regarde. Et après... amusez-vous. Elle aime séduire, non ? Montrez-lui ce que c' est. »

Les deux hommes se sont approchés, leurs visages impassibles. La peur m' a paralysée. Je ne pouvais plus crier. Je ne pouvais plus respirer.

C' est à ce moment-là que la porte s' est ouverte à nouveau.