La Vengeance de Juliette : Une Seconde Chance
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Chapitre 1

Je me souviens de chaque détail de ma première vie, surtout de la fin. La douleur, la trahison, la haine. Alan Moore, mon ami d'enfance, celui que j'aimais plus que tout, a tout orchestré.

Il m'a accusée d'une agression sexuelle qu'il avait mise en scène. Il a ruiné ma réputation. Le harcèlement en ligne a été si violent que mes parents, brisés par la honte, se sont suicidés.

En prison, il est venu me voir. Il m'a montré la vidéo de leur agonie, filmée par ses soins. Un sourire mauvais sur les lèvres.

« C'est de ta faute, Juliette. Tu n'aurais jamais dû essayer de m'empêcher d'aller à cette fête. »

Mon cœur, déjà fragile, n'a pas supporté. Il le savait. C'était son coup de grâce.

Et puis, je me suis réveillée.

Le soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre d'adolescente. J'ai regardé mes mains, jeunes, sans les cicatrices de la prison. Mon cœur battait, mais il battait.

La porte s'est ouverte. C'était Alan. Le même Alan, arrogant et beau, avant que tout ne bascule.

« Juliette, tu es enfin prête ? On va être en retard. Carole nous attend. »

Il parlait de sa fête d'anniversaire. La fête qui devait avoir lieu la veille du bac. La fête qui a été le point de départ de ma descente aux enfers.

Dans ma première vie, je l'avais supplié de ne pas y aller. Je savais que Carole, sa nouvelle petite amie, voulait le faire rater ses examens pour le garder pour elle. Alan m'avait ri au nez, m'avait traitée de jalouse. J'avais alors prévenu ses parents, qui l'avaient enfermé. Il avait réussi son bac, mais Carole était morte dans un accident de scooter cette nuit-là. Et il m'avait tenue pour responsable.

Cette fois, je n'allais pas faire la même erreur.

Je lui ai offert mon plus grand sourire, un sourire que je n'avais pas eu depuis des années.

« Bien sûr, Alan. Je suis prête. Allons-y. »

Son visage a montré une surprise évidente. Il s'attendait à une dispute, à des larmes.

« Vraiment ? Tu ne vas pas me faire une scène ? »

« Pourquoi ferais-je ça ? C'est ton anniversaire. Amuse-toi bien. »

Je savais ce qui allait se passer. Je savais que Carole allait mourir. Je savais qu'Alan allait rater son bac. Mais cette fois, ce ne serait pas de ma faute. Ce serait son choix.

Il a souri, visiblement soulagé et un peu méprisant.

« Finalement, tu deviens raisonnable. »

Alors qu'il se tournait pour partir, il s'est arrêté, comme si une idée venait de lui traverser l'esprit. Il s'est retourné vers moi, un air suspicieux dans les yeux.

« Attends une seconde. Tu es sûre que tu ne vas pas appeler mes parents dès que j'aurai le dos tourné ? »

Je n'ai rien dit, gardant mon sourire calme.

Il a fait un signe à ses amis qui attendaient dans le couloir. Ils sont entrés, l'air menaçant.

« Pour être sûr, on va juste garder ça. »

Il a attrapé mon sac, a sorti ma convocation au bac et mon téléphone.

« Alan, qu'est-ce que tu fais ? Rends-moi ça ! »

« Juste une précaution, Juliette. Tu les récupéreras demain matin, après la fête. »

J'ai essayé de reprendre mes affaires. Dans la bousculade, un de ses amis m'a poussée. Alan tenait ma convocation. Il l'a regardée, puis m'a regardé, un éclair de cruauté dans les yeux.

Et il l'a déchirée. Lentement. En deux.

Les morceaux de papier sont tombés au sol. Le symbole de notre rêve commun, l'École Polytechnique, réduit à néant.

Il s'attendait à ce que je m'effondre, que je pleure, que je le supplie.

Mais il a vu quelque chose de nouveau dans mes yeux. Pas de la tristesse. Pas de la peur. Juste un calme glacial.

            
            

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