La Vengeance de la Cendrillon Oubliée
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Chapitre 1

Cela fait dix ans aujourd'hui que je suis liée à Bastien par un PACS.

Dix ans que je vis dans cette cage dorée, portant le nom de sa partenaire, mais traitée comme une chose sale.

Ce soir, il m'a ordonné de porter un parfum.

Un parfum bon marché, entêtant, qu'il a acheté lui-même.

"Ça te rappelle d'où tu viens, Amélie. N'oublie jamais."

Sa voix était froide, comme toujours.

Je l'ai regardé, lui, l'héritier de l'empire du luxe Dubois, si élégant dans son costume sur mesure.

Et moi, la descendante d'un héros de la Résistance, dont la famille n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Mon grand-père, sur son lit de mort, m'a fait promettre. Il a sauvé le grand-père de Bastien à la Libération, et cette union était le "paiement" d'une dette d'honneur.

Une dette qui m'a coûté ma dignité.

"Allons-y. Chloé nous attend."

Chloé. Son amour de jeunesse. La seule femme qu'il considère digne de lui.

Dans la voiture, il a accidentellement frôlé mon sac à main.

Il s'est arrêté, a sorti un mouchoir en soie, s'est essuyé les doigts avec dégoût, puis a jeté le mouchoir par la fenêtre.

Mon cœur s'est serré.

Dix ans de ce mépris silencieux.

Pourtant, je suis restée. À cause de la promesse. Et à cause d'un vague souvenir.

Un souvenir de Bastien, avant le PACS, qui m'avait souri une fois. Une gentillesse fugace qui m'a fait croire qu'il y avait peut-être quelque chose à sauver.

J'avais tort.

Nous sommes arrivés à l'Opéra Garnier. Un gala de charité prestigieux.

Le monde de l'élite parisienne. Un monde auquel je n'appartiendrai jamais.

Bastien m'a ignorée dès que nous sommes entrés, se précipitant vers Chloé.

Elle était resplendissante dans sa robe de créateur, un sourire cruel sur les lèvres.

"Bastien, chéri, tu es enfin là."

Elle m'a jeté un regard, un mélange de pitié et de mépris.

"Et tu as amené... ça."

Bastien a ri. Un rire qui n'a pas atteint ses yeux.

"Il faut bien sortir la Cendrillon de sa cuisine de temps en temps."

J'ai baissé la tête, sentant les regards des autres sur moi. Le parfum bon marché semblait crier ma pauvreté, mon illégitimité.

J'ai vu son père, Monsieur Dubois, nous observer de loin.

Il avait l'air inquiet. Il vit dans la peur constante que le passé collaborationniste de sa famille ne soit révélé.

Pour lui, je suis une sorte de talisman, une protection contre le karma.

Pour son fils, je suis le symbole de leur honte.

            
            

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