Le Vin Amer de la Trahison
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Chapitre 2

Le silence du couvent a été brisé par un appel de Louis-Victor. Sa voix était tendue, impérieuse.

« Les bébés sont nés. Des jumeaux. Tu dois rentrer à Paris. Maintenant. »

Ce n' était pas une demande. C' était un ordre.

« Ma famille t' attend. Nous devons présenter un front uni. »

Un front uni. L' ironie m' a fait mal.

L' appartement de ses parents dans le 16ème arrondissement était glacial. Ma belle-mère m' a à peine regardée.

« Éléonore, » a-t-elle dit, sa voix coupante comme du verre. « Un homme de la stature de Louis-Victor a besoin d' héritiers. C' est la vie. Tu dois accepter ces enfants. Pour préserver ton nom, ton statut. »

Mon beau-père hochait la tête, le regard dur. Pour eux, j' avais échoué. Chloé avait réussi.

On m' a conduite dans la chambre. Chloé était assise dans un fauteuil, l' air triomphant, un bébé dans chaque bras. Louis-Victor se tenait près d' elle, protecteur. Une famille parfaite.

Je suis restée à la porte, une étrangère dans ma propre vie.

Chloé m' a regardée avec un sourire innocent.

« Tiens, Éléonore. Tu veux le prendre ? C' est un garçon. »

Elle m' a tendu le petit paquet. J' ai hésité.

Au moment où mes mains allaient toucher le bébé, elle a laissé échapper un petit cri et a lâché l' enfant.

Le bébé n' est pas tombé loin, juste sur les coussins moelleux du fauteuil. Mais il s' est mis à pleurer.

« Mon Dieu ! » a hurlé Chloé, les larmes aux yeux. « Éléonore, comment as-tu pu ? Tu es jalouse ! Tu veux faire du mal à mon fils ! »

Louis-Victor s' est précipité. Il a ramassé le bébé, le berçant, puis s' est tourné vers moi, le visage plein de fureur et de déception.

« Sors d' ici. »

Ses parents sont entrés, alertés par les cris. Le regard de ma belle-mère était plein de mépris.

« Nous savions que tu ne le supporterais pas. Va-t' en. »

Bannie. Humiliée.

Je suis retournée à notre appartement. Il était vide. Mes affaires, mes vêtements, mes livres... tout avait disparu. Remplacés par des jouets pour bébé et des vêtements de femme que je ne connaissais pas.

C' était fini. Il m' avait effacée.

J' ai pris mon téléphone. J' ai écrit un message à mon avocat.

« Lancez la procédure de divorce. Immédiatement. »

            
            

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