Au moment où la tension était à son comble, les phares d'une voiture de luxe ont balayé la cour du château.
Une Rolls-Royce Phantom noire s'est arrêtée en silence à quelques mètres de nous.
Le chauffeur est sorti et a ouvert la portière arrière.
Une femme en est descendue.
Éléonore. Mon épouse.
Elle portait une robe de soirée simple mais d'une élégance rare, qui mettait en valeur sa silhouette. Ses cheveux blonds étaient relevés en un chignon parfait. Elle dégageait une aura de puissance et de sérénité.
Le contraste avec la scène chaotique qui se jouait était saisissant.
Puis, une petite tête blonde est apparue.
« Papa ! »
Adèle, ma fille, a sauté de la voiture et a couru vers moi, ses bras tendus.
Je me suis accroupi pour la prendre dans mes bras. J'ai enfoui mon visage dans ses cheveux, respirant son odeur d'enfant. Toute la tension, toute la colère se sont évaporées.
« Mon trésor, qu'est-ce que vous faites là ? »
Éléonore s'est approchée, un sourire tendre aux lèvres.
« Adèle ne voulait pas dormir sans son bisou du soir. Et honnêtement, tu me manquais. »
Elle a posé sa main sur ma joue. Son contact était doux, rassurant.
Je me suis relevé, Adèle toujours dans mes bras, et j'ai embrassé ma femme. Un baiser plein d'amour et de gratitude.
Le monde autour de nous avait disparu.
Quand j'ai rouvert les yeux, j'ai vu Chloé. Elle nous regardait, figée, le visage livide.
Les quelques invités qui étaient sortis fumer chuchotaient entre eux. Ils avaient reconnu Éléonore. L'héritière de la plus grande maison de champagne de Reims. Une dynastie dont la puissance et le prestige éclipsaient de loin toutes les familles de vignerons de Bourgogne.
Le monde du Champagne face au monde du vin. Il n'y avait pas de comparaison.