Chapitre 4

Le lendemain matin, je faisais ma valise. Chaque objet dans cet appartement me rappelait Lucas.

J'ai pris un sac poubelle et j'ai commencé à tout jeter. Nos photos, les cadeaux qu'il m'avait faits, les souvenirs de nos voyages.

En vidant un tiroir, je suis tombée sur un album photo que je n'avais jamais vu.

Je l'ai ouvert.

C'était des photos de lui et Manon. Des dizaines de photos. Au restaurant, en week-end, dans des parcs. Ils avaient l'air heureux. Amoureux.

La trahison n'était pas récente. Elle durait depuis des mois, peut-être plus. J'avais été aveugle.

J'ai jeté l'album dans le sac avec le reste. La douleur était toujours là, mais elle se transformait en une froide résolution.

La sonnette a retenti. J'ai hésité, puis j'ai ouvert.

C'était Lucas.

Il avait l'air fatigué, mais il essayait de sourire. Il tenait une petite boîte dans sa main.

« Chloé... Je suis désolé pour hier soir. J'ai passé toute la nuit à chercher quelqu'un pour la réparer. »

Il a ouvert la boîte. À l'intérieur, la broche de ma grand-mère semblait intacte.

Mon cœur a eu un soubresaut. Un instant, un stupide et minuscule espoir est né en moi. Peut-être qu'il regrettait. Peut-être qu'il tenait encore un peu à moi.

J'ai pris la broche.

Elle était froide. Trop légère.

Je l'ai retournée. Au dos, ma grand-mère avait fait graver une minuscule signature, presque invisible.

Elle n'était pas là.

C'était une copie. Une excellente copie, certes. Le métal brillait, la pierre était bien taillée. Mais c'était un faux.

Il n'avait pas passé la nuit à la faire réparer. Il avait passé la nuit à en faire faire une copie. Pour me tromper. Encore.

La rage a effacé toute trace d'espoir. Le désespoir m'a envahie. Il était incapable de changer. Incapable de la moindre sincérité.

J'ai laissé tomber la fausse broche sur la table.

« C'est une fausse, Lucas. »

Il a eu l'air surpris. « Quoi ? Non, c'est l'originale, je te jure... »

Au même moment, la sonnette a de nouveau retenti. C'était un coursier.

« Pli confidentiel pour Mademoiselle Chloé. »

Il m'a tendu une grande enveloppe rigide. Je l'ai prise. Sur le coin supérieur, il y avait le logo du conglomérat de Valois.

J'ai ouvert l'enveloppe. À l'intérieur, un document épais.

Contrat de Mariage entre Alexandre de Valois et Chloé Dubois.

Lucas a aperçu l'en-tête par-dessus mon épaule. Son visage s'est décomposé.

« C'est quoi, ça ? »