Renaître de ses Cendres : La Revanche de l'Héritière du Vignoble
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Chapitre 3

À peine le liquide a-t-il touché ses lèvres que le spectacle a commencé.

Manon a lâché le verre, qui s'est brisé sur le tapis persan. Elle a porté ses mains à sa gorge, ses yeux s'écarquillant de terreur.

« Je... je ne peux plus respirer... » a-t-elle haleté.

Sa respiration est devenue sifflante, son visage a commencé à rougir.

Martine s'est précipitée vers elle, hurlant. « Mon Dieu, Manon ! L'allergie ! Elle est allergique aux sulfites ! Camille, qu'as-tu fait ? Tu essaies de la tuer ! »

Mes parents se sont levés d'un bond, le visage blême. Ma mère était sur le point de s'évanouir.

« Appelez une ambulance ! » a crié mon père.

Je suis restée parfaitement immobile, les bras croisés.

« Ce n'est pas la peine, » ai-je dit d'une voix forte et claire.

Tous les regards se sont tournés vers moi. La confusion luttait avec la panique sur le visage de mes parents.

« Camille, ce n'est pas le moment ! » a grondé mon père.

J'ai pointé la carafe sur la table.

« Manon, tu es une excellente actrice. Mais il y a un problème dans ton scénario. »

Je me suis approchée d'elle, qui continuait de suffoquer bruyamment.

« Comment peux-tu avoir une réaction allergique aux sulfites du vin... en buvant du simple jus de raisin ? »

Un silence de mort est tombé sur le salon. Même les halètements de Manon ont semblé moins convaincants.

J'ai pris la carafe et j'ai versé un peu de liquide dans un verre propre. Je l'ai tendu à mon père.

« Goûte, Papa. C'est du jus de raisin bio. Sans aucun sulfite. Je l'ai acheté ce matin au marché. »

Mon père m'a regardée, puis a pris le verre. Il a humé le liquide, puis en a bu une gorgée. Ses yeux se sont écarquillés.

Il s'est tourné vers Manon, dont le visage était passé du rouge de la suffocation au blanc de la peur.

« C'est du jus de raisin, » a-t-il dit d'une voix glaciale.

Martine a compris que le piège s'était refermé sur elles. Elle a immédiatement changé de tactique.

« Oh, mon Dieu, c'est de ma faute ! » s'est-elle écriée en se frappant le front. « Je suis tellement stupide ! J'ai oublié de vous dire... Manon est aussi terriblement allergique... aux raisins rouges ! C'est une allergie très rare ! Je suis désolée, j'ai paniqué, j'ai confondu avec l'allergie aux sulfites ! »

L'excuse était si mauvaise, si désespérée, que c'en était presque comique.

Ma mère, qui avait retrouvé ses esprits, l'a regardée avec un dégoût profond.

« Une allergie aux raisins rouges ? Martine, vous nous prenez pour des imbéciles ? »

« C'est la vérité, Madame, je le jure ! »

J'ai souri. « Vraiment ? C'est étrange. Parce que la semaine dernière, je vous ai vue toutes les deux au marché de Libourne. Et Manon mangeait une grosse grappe de raisin rouge avec beaucoup d'appétit. »

C'était un bluff. Je ne les avais pas vues. Mais à en juger par le visage de Martine, j'avais visé juste.

Elle est devenue livide.

Mon père n'a pas eu besoin d'en entendre plus. Sa patience était à bout.

« Martine, » a-t-il dit d'une voix qui ne tolérait aucune discussion. « Faites vos valises. Vous avez une heure pour quitter cette maison. Votre contrat est terminé. »

Martine a ouvert la bouche pour protester, mais le regard de mon père l'a fait taire.

Elle a jeté un regard furieux dans ma direction avant d'aider Manon, qui avait miraculeusement cessé de s'étouffer, à se relever.

« Quant à vous, Manon, » a poursuivi mon père, « nous devons éclaircir cette histoire de test ADN. En attendant, vous logerez dans l'aile des invités. Ne considérez pas cette maison comme la vôtre. »

Elles sont parties, la tête basse.

Mes parents se sont tournés vers moi. La suspicion avait remplacé la panique dans leurs yeux.

« Camille, comment savais-tu ? » a demandé ma mère.

« Je ne savais pas, » ai-je menti calmement. « J'ai juste trouvé étrange qu'une fille élevée dans la pauvreté connaisse notre millésime le plus cher. Et je n'aime pas qu'on me force la main. Servir du jus de raisin était une simple précaution. »

Ce n'était qu'une demi-vérité, mais c'était suffisant pour le moment.

J'avais gagné la première manche. Mais je savais que la guerre ne faisait que commencer.

                         

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