Renaître de ses Cendres : La Revanche de l'Héritière du Vignoble
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Chapitre 2

Le père de Manon, ou plutôt, le complice de Martine, a sorti un document de sa mallette. Il l'a posé sur la table basse avec un air grave.

Mes parents l'ont regardé comme si c'était une bombe. Dans ma vie précédente, ils avaient fondu en larmes. Cette fois, mon intervention les avait figés.

J'ai pris le document et l'ai parcouru calmement. Les chiffres, les pourcentages de compatibilité, tout était là. Un faux parfait.

« C'est... c'est impossible, » a murmuré ma mère, les larmes aux yeux.

Mon père a posé une main sur son épaule. Il m'a regardée, le visage plein de confusion et de douleur. « Camille, nous ne comprenons pas... »

« C'est simple, » ai-je dit en reposant le papier. « C'est une accusation très grave. Elle implique que notre famille a commis une erreur impardonnable il y a vingt ans. »

Manon a commencé à pleurer doucement. « Je ne voulais pas causer de problèmes... Maman m'a dit que je devais connaître mes vrais parents... »

Martine l'a prise dans ses bras. « Ma pauvre enfant. Nous avons vécu dans la misère pendant que d'autres profitaient de ta vie. »

Le même spectacle. La même manipulation.

J'ai regardé mes parents. « Maman, Papa. Je suis votre fille. Vous m'avez élevée. Vous me connaissez. Allez-vous croire un bout de papier apporté par une femme qui travaille pour nous depuis des années et qui n'a jamais rien dit ? »

Mon père a froncé les sourcils. Ma logique froide commençait à percer leur choc émotionnel.

« Camille a raison, » a-t-il dit. « Martine, pourquoi maintenant ? Pourquoi après tout ce temps ? »

Martine a bafouillé. « J'avais peur... Je ne voulais pas perturber la vie de Mademoiselle... Mais Manon est malade, elle a besoin de soins que je ne peux pas lui offrir... »

Un mensonge après l'autre.

Mon téléphone a vibré dans ma poche. Je n'ai pas eu besoin de le regarder. Je savais ce que c'était.

"Les Échos du Vignoble".

Je me suis excusée et je suis sortie sur la terrasse. J'ai ouvert l'application. Un nouveau message était apparu, visible seulement pour moi.

« La pauvre Manon est submergée. Elle n'a jamais connu le luxe. Elle rêve de goûter le fameux grand cru du Château Dubois, le "Cœur de Chêne 1998". Lui en offrir un verre montrerait ta générosité et apaiserait les tensions. Ce serait un premier pas vers l'acceptation. »

Le piège. Le même piège.

Dans ma première vie, j'avais obéi. J'avais servi le vin. Manon est gravement allergique aux sulfites. Sa crise d'allergie avait été si violente qu'elle avait été hospitalisée. J'étais passée pour une meurtrière jalouse.

Cette fois, j'allais leur servir une surprise.

Je suis rentrée dans le salon. J'ai affiché un sourire conciliant.

« Vous avez raison. C'est un choc pour tout le monde. Manon, tu dois être épuisée. Martine a raison, nous devrions faire un geste. »

J'ai regardé Manon. « J'ai entendu dire que tu aimerais goûter le vin du domaine. C'est vrai ? »

Un éclair de triomphe a brillé dans ses yeux, vite dissimulé par de la timidité.

« Oh... je n'oserais pas... C'est si précieux. »

« Ne sois pas sotte, » ai-je dit avec une fausse chaleur. « C'est la moindre des choses. Je vais chercher une bouteille de notre meilleur millésime. »

Je suis allée à la cave. J'ai pris une bouteille du "Cœur de Chêne 1998", mais aussi une bouteille de jus de raisin bio, pur, sans aucun additif, produit par un petit artisan local.

Dans l'office, j'ai soigneusement versé le jus de raisin dans une carafe en cristal. L'apparence était identique à celle du vin rouge.

Je suis revenue dans le salon, la carafe à la main.

« Voilà. Servez-vous, Manon. À ta santé. »

Je lui ai tendu un verre. Ses doigts tremblaient légèrement en le prenant. Elle m'a regardée, puis mes parents.

Elle a porté le verre à ses lèvres et a bu une petite gorgée.

            
            

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