Le Passé Ne Meurt Jamais : Son Retour Inattendu
img img Le Passé Ne Meurt Jamais : Son Retour Inattendu img Chapitre 3
4
Chapitre 4 img
Chapitre 5 img
Chapitre 6 img
Chapitre 7 img
Chapitre 8 img
Chapitre 9 img
Chapitre 10 img
Chapitre 11 img
Chapitre 12 img
Chapitre 13 img
Chapitre 14 img
Chapitre 15 img
Chapitre 16 img
Chapitre 17 img
Chapitre 18 img
Chapitre 19 img
Chapitre 20 img
Chapitre 21 img
Chapitre 22 img
Chapitre 23 img
img
  /  1
img

Chapitre 3

Amélie se précipita, les larmes aux yeux, et se pencha pour ramasser les morceaux brisés de son médaillon. Ses doigts tremblaient. C'était tout ce qui lui restait de sa grand-mère, de son passé.

Antoine s'approcha, son visage dur et froid. « Qu'est-ce que tu fais ? Tu fais une scène pour un vieux bout de ferraille ? Charlotte ne l'a pas fait exprès. »

Sa voix était pleine de reproches. Il minimisait sa douleur, la signification de cet objet. Pour lui, ce n'était rien. Pour elle, c'était tout.

« Ce n'est pas un bout de ferraille ! » cria presque Amélie, sa voix étranglée par l'émotion. « C'était à ma grand-mère ! Je l'avais vendu pour te soigner quand tu étais Léo ! »

Antoine parut décontenancé une fraction de seconde, puis son expression se durcit à nouveau. « Des histoires. Tu es toujours tellement dramatique. »

Il prit le bras de Charlotte. « Viens, Charlotte, ne prêtons pas attention à ce manque de tenue. »

La colère monta en Amélie, impuissante. Le sentiment d'injustice, de trahison, la submergeait. Il ne comprenait rien, ou refusait de comprendre. Il avait choisi son camp.

Antoine et Charlotte s'éloignèrent, la laissant seule avec les débris de son médaillon et de son cœur. Elle les regarda partir, Antoine ne jetant même pas un regard en arrière. L'abandon était total.

Elle serra les morceaux du médaillon dans sa main. Le métal froid coupait sa paume. La douleur physique était un faible écho de sa douleur émotionnelle.

Un souvenir lui revint. Un jour, alors qu'il était encore Léo, elle s'était coupée en cuisinant. Une petite entaille, rien de grave. Mais il s'était précipité, avait nettoyé la plaie avec une douceur infinie, avait mis un pansement avec une concentration presque comique. Il avait embrassé son doigt en disant : « Je serai toujours là pour soigner tes blessures, Amélie. »

Où était cet homme maintenant ? Comment avait-il pu devenir cet étranger cruel ? Le contraste entre le passé et le présent était une torture. Elle se sentait si seule, errant sous la pluie fine qui avait commencé à tomber sur Paris, comme si le ciel pleurait avec elle.

Amélie rentra à l'hôtel particulier, trempée et grelottante. Elle monta dans sa chambre, les morceaux du médaillon toujours serrés dans sa main. Elle les déposa délicatement sur sa table de chevet.

Elle se soigna elle-même, nettoyant la petite coupure sur sa paume. Elle se changea, enfilant des vêtements secs. L'épuisement la gagna. Un épuisement physique, mais surtout émotionnel.

Elle se glissa sous les couvertures, se roulant en boule. Elle voulait dormir, échapper à la tristesse profonde qui l'envahissait. Elle réalisa avec une clarté douloureuse que le Léo qu'elle avait aimé était mort. Vraiment mort. L'homme qui portait son nom, Antoine de Valois, était un fantôme, une illusion cruelle. Il n'y avait plus rien à espérer, plus rien à sauver. L'acceptation de cette perte était un poids écrasant.

Le lendemain matin, Antoine entra dans sa chambre sans frapper. Amélie était encore au lit, les yeux rougis par les larmes de la veille.

« Lève-toi. Nous partons pour la Bourgogne cet après-midi, » annonça-t-il d'une voix neutre. « Il y a un dîner de famille au château. Tu viens avec moi. »

Amélie le regarda, incrédule. « La Bourgogne ? Un dîner de famille ? Antoine, regarde-moi. Regarde dans quel état je suis. »

Il haussa les épaules, indifférent. « Tu as quelques heures pour te préparer. Je ne veux pas de discussion. C'est important. »

Il ne montra aucune empathie, aucune considération pour son état physique ou émotionnel. Elle était un objet qu'il déplaçait selon ses besoins, selon les convenances sociales de sa famille. Sa résignation se fit plus profonde. Se disputer ne servirait à rien. Elle était piégée, du moins pour encore quelques jours.

                         

COPYRIGHT(©) 2022