Chapitre 3

"Cinq choses," a dit Antoine. "Cinq dernières faveurs."

Amélie a soupiré. "Et après, tu signes ?"

"Après, je signe."

Elle a accepté. À contrecœur. Qu'est-ce que c'était, cinq petites choses, comparé à la liberté ?

Première faveur : l'accompagner à une vente aux enchères caritative. Musée d'Orsay.

"Tu es sûr que tu veux te montrer avec moi ?" a-t-elle demandé, en regardant ses vêtements simples. "Tu n'as rien de plus... présentable ?"

Antoine n'a pas répondu.

Dans la voiture, Amélie s'est approchée de lui.

Elle a ajusté sa cravate. Un geste inattendu.

Les gens les regardaient. Le couple Moreau-Dubois.

Antoine a senti son cœur battre plus vite. Un espoir idiot.

Il voulait acquérir une petite aquarelle. Un artiste méconnu du XIXe siècle.

Les enchères ont commencé. Antoine a levé la main.

Puis une autre main s'est levée. Celle d'Amélie.

Elle a surenchéri. Encore et encore.

Elle a remporté l'aquarelle.

Elle s'est tournée vers Lucas Valois, présent "par hasard".

"Pour toi, mon cher. Pour compléter ta collection."

Lucas a souri, un air suffisant. Il a regardé Antoine avec mépris.

Le visage d'Antoine était impassible. Mais à l'intérieur, quelque chose s'est brisé.

Il s'est levé. Il est parti. Sans un mot.

Amélie l'a suivi, furieuse.

"Qu'est-ce qui te prend ? Tu es malade ou quoi ?"

Elle l'a attrapé par le bras dans le hall.

"Tu gâches tout !"

Antoine s'est dégagé doucement.

"Laisse-moi."

Il est rentré seul.

Le lendemain, Amélie l'a appelé. Impatiente.

"Alors, la prochaine corvée ?"

Sa voix était pleine d'irritation.