Chapitre 4 Une relation tendre

Après leur premier baiser sur la plage, Yakhara et Kader se rapprochèrent encore plus. Leur relation, bien que secrète, devenait de plus en plus intense. Ils cherchaient chaque occasion pour se retrouver, profitant de chaque moment ensemble pour se découvrir l'un l'autre et renforcer leur amour naissant.

Un matin, Kader invita Yakhara à le rejoindre dans un jardin botanique situé en périphérie de Dakar. C'était un endroit calme, loin de l'agitation de la ville, où la nature reprenait ses droits. Les arbres majestueux, les fleurs colorées et les sentiers ombragés créaient une atmosphère apaisante, presque magique.

Yakhara arriva tôt, portant une robe légère en wax et un châle autour des épaules. Kader l'attendait près d'un bassin d'eau, où des nénuphars flottaient paisiblement. Il lui sourit en la voyant approcher.

- Tu es magnifique, dit-il en lui prenant la main.

Yakhara rougit, mais sourit à son tour.

- Merci. Cet endroit est incroyable. Je ne savais même pas qu'il existait.

Kader hocha la tête, fier de lui faire découvrir quelque chose de nouveau.

- Je viens ici quand je veux m'échapper. C'est un endroit où je me sens en paix.

Ils commencèrent à marcher le long d'un sentier bordé de fleurs, leurs mains entrelacées. Le soleil filtrait à travers les feuilles des arbres, créant des motifs de lumière sur le sol. Pour un moment, ils oublièrent les défis qui les attendaient.

- Yakhara, commença Kader après un long silence. Est-ce que tu as déjà pensé à ce que nous pourrions faire ensemble ? À un avenir possible ?

Yakhara le regarda, un peu surprise par la question.

- Je pense à ça tout le temps, dit-elle doucement. Mais c'est difficile d'imaginer un avenir quand le présent est si compliqué.

Kader s'arrêta et se tourna vers elle, prenant ses deux mains dans les siennes.

- Je sais que ce n'est pas facile, dit-il. Mais je veux que tu saches que je suis prêt à me battre pour nous. Pour toi.

Yakhara sentit son cœur fondre. Elle avait toujours été prudente, mais avec Kader, elle se sentait en sécurité, comme si elle pouvait enfin être elle-même.

- Je veux me battre pour nous aussi, dit-elle en serrant ses mains. Je t'aime, Kader.

Kader sourit, les yeux brillants de bonheur.

- Je t'aime aussi, Yakhara. Plus que tout.

Ils continuèrent à marcher, profitant de la tranquillité de l'endroit. À un moment donné, ils trouvèrent un banc sous un arbre imposant. Kader s'assit et invita Yakhara à s'asseoir à côté de lui. Elle s'appuya contre lui, sentant la chaleur de son corps contre le sien.

- Tu te souviens de la première fois que nous nous sommes rencontrés ? demanda Kader en jouant avec une mèche de ses cheveux.

Yakhara rit doucement.

- Comment pourrais-je oublier ? Tu as payé mon bracelet cinq mille francs sans marchander.

Kader rit à son tour.

- C'était le meilleur investissement de ma vie.

Yakhara le regarda, les yeux pleins de tendresse.

- Tu es incroyable, tu sais ?

Kader se pencha et déposa un léger baiser sur son front.

- C'est toi qui es incroyable, Yakhara. Tu as changé ma vie.

Ils restèrent silencieux un moment, profitant de la chaleur de leur étreinte. Yakhara ferma les yeux, se laissant emporter par la sensation de sécurité et d'amour qu'elle ressentait avec Kader.

Plus tard, Kader emmena Yakhara dans un petit restaurant caché dans une ruelle tranquille. L'endroit était simple mais chaleureux, avec des murs peints en couleurs vives et des plantes suspendues qui donnaient une atmosphère apaisante. Ils s'assirent à une table près de la fenêtre, où la lumière du soleil filtrait à travers les rideaux légers.

- Qu'est-ce que tu veux manger ? demanda Kader en lui tendant le menu.

Yakhara parcourut la carte, un peu intimidée par les choix.

- Je ne sais pas, dit-elle en riant. Tout a l'air si bon.

Kader sourit.

- Alors, je vais commander pour nous deux.

Il commanda une variété de plats locaux, et bientôt la table fut remplie de délices : du thiéboudienne, du yassa poulet, des accras et des légumes grillés. Yakhara goûta chaque plat avec enthousiasme, découvrant des saveurs qu'elle n'avait jamais essayées auparavant.

- C'est incroyable, dit-elle en savourant une bouchée de yassa poulet. Tu as bon goût.

Kader rit, heureux de la voir si heureuse.

- Je suis content que ça te plaise. Je voulais te faire découvrir quelque chose de nouveau.

Yakhara le regarda, les yeux pleins de gratitude.

- Tu es toujours là pour me surprendre, Kader. Merci.

Kader lui prit la main, sentant la douceur de sa peau contre la sienne.

- Je veux te surprendre tous les jours, Yakhara. Tu mérites tellement plus que ce que je peux t'offrir.

Yakhara secoua la tête, les larmes aux yeux.

- Tu m'offres tout ce dont j'ai besoin, Kader. Ton amour, ta tendresse... c'est plus que je n'aurais jamais osé espérer.

Le restaurant était presque vide, l'ambiance paisible, bercée par le murmure discret des conversations lointaines et le cliquetis des tasses sur les soucoupes. La lumière douce du soleil couchant filtrait à travers les vitres, enveloppant Yakhara et Kader d'une lueur dorée. Après sa déclaration d'amour, un silence profond s'était installé entre eux, chargé d'émotions et de non-dits. Yakhara, les yeux encore humides, fixait Kader, cherchant dans son regard la vérité de ses mots.

Kader, sans rien dire, se leva lentement de sa chaise et s'assit à côté d'elle sur la banquette. Il prit délicatement son visage entre ses mains, ses doigts effleurant doucement ses joues, comme s'il craignait de la briser. Yakhara ferma les yeux un instant, sentant la chaleur de ses paumes contre sa peau, un mélange de réconfort et de tension dans l'air.

- Yakhara, murmura-t-il, sa voix à peine audible, comme un souffle.

Elle rouvrit les yeux, et leurs regards se rencontrèrent. Dans les yeux de Kader, elle vit une tendresse infinie, une vulnérabilité qu'il ne montrait qu'à elle. Il se pencha lentement, son visage se rapprochant du sien, leur respiration se mêlant. Yakhara sentit son cœur battre plus fort, un frisson parcourant son corps.

Quand leurs lèvres se rencontrèrent enfin, ce fut un baiser doux, presque timide, comme s'ils redécouvraient l'autre pour la première fois. Kader embrassa Yakhara avec une délicatesse infinie, ses lèvres effleurant les siennes avec une tendresse qui la fit fondre. Il n'y avait aucune précipitation, aucune urgence, juste un moment suspendu dans le temps, où seul leur amour existait.

Yakhara répondit à son baiser, ses mains se posant sur ses épaules, s'accrochant à lui comme à une ancre dans une mer agitée. Elle sentit les larmes couler à nouveau, mais cette fois, c'était des larmes de soulagement, de bonheur, de peur aussi. Kader sentit ses larmes et rompit le baiser, posant son front contre le sien.

- Je suis là, murmura-t-il, ses lèvres effleurant ses joues mouillées. Je ne te laisserai plus jamais partir.

Yakhara ferma les yeux, sentant son souffle chaud contre sa peau. Elle se blottit contre lui, posant sa tête sur son épaule, écoutant le battement régulier de son cœur. Dans ce moment, elle se sentit en sécurité, protégée, aimée.

Kader l'enveloppa de ses bras, la serrant contre lui, comme s'il pouvait la protéger de tout le mal du monde. Il posa un autre baiser sur son front, puis sur ses paupières, puis sur le bout de son nez, chaque baiser un murmure d'amour, une promesse silencieuse.

- Je t'aime, Yakhara, répéta-t-il, ses lèvres frôlant les siennes une dernière fois. Toujours.

Ils restèrent ainsi, enlacés, perdus dans leur bulle, le monde extérieur semblant s'effacer. Dans ce café, sous la lumière dorée du coucher de soleil, leur amour était plus fort que tout, plus fort que les rumeurs, plus fort que la peur. Et pour la première fois depuis longtemps, Yakhara se permit de croire que tout irait bien.

Après le déjeuner, Kader emmena Yakhara dans un atelier d'art qu'il avait loué pour l'après-midi. L'endroit était rempli de matériaux : des fils de cuivre, des perles, des coquillages et des outils pour créer des bijoux.

- J'ai pensé que tu aimerais avoir un endroit pour créer, dit-il en lui montrant l'espace.

Yakhara regarda autour d'elle, émerveillée.

- Kader, c'est incroyable. Comment as-tu fait ça ?

Kader sourit, heureux de voir son enthousiasme.

- Je voulais te faire plaisir. Et je voulais voir ton talent en action.

Yakhara se mit immédiatement au travail, ses doigts agiles enroulant des fils de cuivre et des perles pour créer un nouveau bracelet. Kader la regardait, fasciné par sa concentration et sa passion.

- Tu es incroyable, dit-il en s'asseyant à côté d'elle. Je pourrais te regarder faire ça toute la journée.

Yakhara rit doucement.

- Tu es trop gentil, Kader. Mais je suis contente que tu sois là.

Ils passèrent l'après-midi à créer ensemble, partageant des rires et des moments de complicité. Pour Yakhara, c'était un rêve devenu réalité : pouvoir créer librement, avec Kader à ses côtés.

Alors que le soleil commençait à descendre, Kader et Yakhara s'assirent sur un canapé dans l'atelier, regardant les bijoux qu'ils avaient créés ensemble.

- Tu as un vrai talent, Yakhara, dit Kader en prenant un collier qu'elle avait fait. Chaque pièce raconte une histoire.

Yakhara sourit, flattée par son compliment.

- Merci, Kader. Ça signifie beaucoup venant de toi.

Kader se tourna vers elle, les yeux pleins de tendresse.

- Yakhara, je veux que tu saches que peu importe ce qui arrive, je serai toujours là pour toi. Tu es la personne la plus importante dans ma vie.

Yakhara sentit son cœur fondre. Elle se rapprocha de lui, posant sa tête sur son épaule.

- Je t'aime, Kader. Plus que tout.

Kader l'enlaça, déposant un léger baiser sur ses cheveux.

- Je t'aime aussi, Yakhara. Pour toujours.

            
            

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