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Les jours qui suivirent furent un mélange de bonheur et d'angoisse pour Yakhara et Kader. Leur relation, bien que secrète, commençait à prendre de l'ampleur. Ils se voyaient régulièrement, toujours dans des endroits discrets pour éviter les regards indiscrets. Mais malgré les précautions, leur amour grandissait, et ils ne pouvaient plus ignorer les sentiments qui les unissaient.
Un après-midi, Kader emmena Yakhara dans un endroit qu'il aimait particulièrement : une plage isolée à quelques kilomètres de Dakar. Le sable blanc s'étendait à perte de vue, et les vagues de l'océan Atlantique venaient doucement caresser le rivage. Le soleil commençait à descendre, peignant le ciel de teintes orangées et roses. C'était un endroit paisible, loin de l'agitation de la ville et des regards curieux.
- C'est magnifique, murmura Yakhara en enlevant ses sandales pour sentir le sable sous ses pieds.
Kader sourit, heureux de voir son émerveillement.
- Je viens ici quand j'ai besoin de réfléchir, dit-il. C'est un endroit où je me sens libre.
Yakhara le regarda, les yeux pleins de compréhension.
- Je comprends. Parfois, j'aimerais pouvoir m'échapper comme ça tous les jours.
Ils marchèrent côte à côte, laissant leurs pas s'imprimer dans le sable humide. Le bruit des vagues et le vent léger créaient une atmosphère enveloppante, presque magique. Pour un moment, ils oublièrent les défis qui les attendaient.
- Yakhara, commença Kader après un long silence. Est-ce que tu as déjà pensé à ce que nous faisons ? À ce que ça signifie ?
Yakhara s'arrêta et le regarda, un peu nerveuse.
- Je pense à ça tout le temps, dit-elle doucement. Mais je ne sais pas quoi faire. Je ne veux pas te perdre, mais j'ai peur de ce qui pourrait arriver.
Kader prit sa main, sentant la douceur de sa peau contre la sienne.
- Moi aussi, j'ai peur, avoua-t-il. Mais je crois que nous pouvons affronter ça ensemble. Tu es la personne la plus importante dans ma vie, Yakhara. Je ne veux pas te laisser partir.
Yakhara sentit son cœur battre plus vite. Elle avait toujours été prudente, mais avec Kader, elle se sentait en sécurité, comme si elle pouvait enfin être elle-même.
- Kader, murmura-t-elle. Je ne veux pas te perdre non plus.
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Ils restèrent silencieux un moment, se regardant comme s'ils cherchaient à lire dans les pensées de l'autre. Puis, lentement, Kader se rapprocha, ses yeux plongés dans ceux de Yakhara. Elle sentit son souffle sur son visage, et son cœur se mit à battre la chamade. Elle savait ce qui allait arriver, et elle le voulait autant que lui.
Leurs lèvres se rencontrèrent dans un baiser doux et tendre, un baiser qui disait tout ce qu'ils ne pouvaient pas exprimer avec des mots. Yakhara ferma les yeux, se laissant emporter par la sensation. C'était comme si le monde autour d'eux avait disparu, ne laissant que leur amour, pur et intense.
Quand ils se séparèrent, Yakhara avait les joues rouges et un sourire timide aux lèvres.
- C'était... incroyable, murmura-t-elle.
Kader sourit, les yeux brillants de bonheur.
- Oui, incroyable, répéta-t-il. Tu es incroyable, Yakhara.
Ils restèrent enlacés un moment, profitant de la tranquillité de l'endroit et de la chaleur de leur étreinte. Pour la première fois, Yakhara se sentit vraiment aimée, et elle savait que Kader ressentait la même chose.
Mais leur bonheur fut de courte durée. Alors qu'ils rentraient à Dakar, Kader reçut un appel de son père. La voix du président était grave, presque menaçante.
- Kader, nous devons parler. Rentre immédiatement.
Kader sentit son estomac se nouer. Il savait que cet appel n'annonçait rien de bon.
- Je dois y aller, dit-il à Yakhara en raccrochant. Mon père veut me voir.
Yakhara hocha la tête, inquiète.
- Va, dit-elle doucement. Mais promets-moi que tu seras prudent.
Kader lui prit la main et la serra fort.
- Je te le promets. Je t'appellerai dès que je pourrai.
Ils se dirent au revoir, mais Yakhara sentit un poids dans son cœur. Elle savait que leur relation ne serait jamais facile, mais elle ne pouvait pas imaginer à quel point les choses allaient devenir compliquées.
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ELIPSE DU TRAJET....
De retour à la résidence présidentielle, Kader trouva son père dans son bureau, l'air sombre.
- Kader, commença le président Seck sans préambule. Qu'est-ce que c'est que cette histoire avec cette jeune femme ? Les médias en parlent partout.
Kader se raidit, mais il savait qu'il ne pouvait pas reculer.
- Elle s'appelle Yakhara, papa. Et je l'aime.
Le président Seck leva les yeux au ciel, visiblement exaspéré.
- Tu l'aimes ? Tu réalises à quel point c'est irresponsable ? Tu es le fils du président, Kader. Tu ne peux pas te permettre de faire des erreurs comme ça.
Kader serra les poings, frustré.
- Ce n'est pas une erreur, papa. Yakhara est une personne merveilleuse, et je ne vais pas la laisser partir juste parce que les gens ne comprennent pas.
Le président Seck soupira, puis se leva pour faire face à son fils.
- Kader, je comprends que tu sois jeune et amoureux. Mais tu dois penser à notre famille, à notre réputation. Cette relation ne peut pas continuer.
Kader sentit une colère monter en lui, mais il se retint.
- Je ne vais pas abandonner Yakhara, dit-il fermement. Je suis désolé si ça te déplaît, mais c'est ma décision.
Le président Seck le regarda longuement, puis hocha la tête.
- Très bien. Mais sache que tu devras en assumer les conséquences.
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Pendant ce temps, Yakhara rentra chez elle, le cœur lourd. Fatou la trouva assise sur le canapé, les yeux perdus dans le vide.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Fatou en s'asseyant à côté d'elle.
Yakhara raconta tout, des moments merveilleux sur la plage à la confrontation avec le président.
- Je ne sais pas quoi faire, Fatou, dit-elle en pleurant. Je ne veux pas que Kader souffre à cause de moi.
Fatou la serra dans ses bras, essayant de la réconforter.
- Yakhara, tu es une personne incroyable, et Kader le sait. Si vous vous aimez vraiment, vous trouverez un moyen de surmonter ça.
Yakhara hocha la tête, mais elle avait encore peur. Elle savait que leur amour serait mis à l'épreuve, mais elle était déterminée à se battre pour Kader.
Le soir même, Kader appela Yakhara. Sa voix était calme, mais elle sentait une tension sous-jacente.
- Yakhara, je suis désolé pour tout ça, dit-il. Mon père n'est pas content, mais je ne vais pas abandonner.
Yakhara sentit des larmes lui monter aux yeux.
- Je ne veux pas que tu souffres à cause de moi, Kader.
- Je ne souffre pas, dit-il doucement. Tu es ce qu'il y a de plus important pour moi. Nous allons trouver un moyen, je te le promets.
Yakhara ferma les yeux, sentant un peu d'espoir renaître en elle.
Yakhara, les yeux baissés, jouait nerveusement avec sa tasse de café, ses doigts tremblant légèrement. Elle avait l'air épuisée, comme si le poids du monde reposait sur ses épaules.
- Kader, dit-elle enfin, la voix fragile mais déterminée. Je ne sais pas si je peux continuer comme ça. Les médias, les rumeurs... c'est trop pour moi.
Kader la regarda, son cœur serré par l'angoisse qu'il voyait dans ses yeux. Il savait que leur relation avait été mise à rude épreuve, que les regards indiscrets et les commentaires malveillants avaient usé Yakhara. Mais il ne pouvait pas imaginer sa vie sans elle.
Il prit une profonde inspiration, ses yeux plongés dans les siens, cherchant les mots justes. Puis, il tendit la main pour prendre la sienne, sentant sa chaleur et sa fragilité.
- Yakhara, commença-t-il, sa voix douce mais ferme. Je sais que tout cela est difficile. Je sais que le monde semble se liguer contre nous. Mais il y a une chose que je ne peux pas laisser en doute, une chose qui est plus forte que tout ce qu'ils peuvent dire ou faire.
Il marqua une pause, ses doigts serrant légèrement les siens, comme pour l'ancrer dans ce moment.
- Je t'aime, Yakhara. Je t'aime plus que tout. Plus que les rumeurs, plus que les regards, plus que les obstacles. Tu es la personne la plus importante de ma vie, et je ne peux pas imaginer un avenir sans toi.
Yakhara leva les yeux, surpris par l'intensité de ses mots. Elle vit dans ses yeux une sincérité qui la bouleversa, une vulnérabilité qu'il ne montrait jamais.
- Kader... murmura-t-elle, les larmes commençant à perler au bord de ses yeux.
- Je t'aime, répéta-t-il, plus fort cette fois, comme s'il voulait que chaque syllabe s'imprime dans son cœur. Et peu importe ce que le monde dit, peu importe ce qu'il fait, je serai toujours là pour toi. Parce que tu es mon tout, Yakhara. Mon amour, ma vie, mon avenir.
Yakhara sentit son cœur battre plus vite, un mélange de joie et de peur l'envahissant. Elle voulait croire en ses mots, mais la peur de se blesser à nouveau était encore là.
- Kader, je... je ne sais pas si je suis prête, dit-elle, la voix tremblante.
Il lui sourit doucement, ses yeux remplis de compréhension.
- Tu n'as pas besoin de l'être maintenant. Je serai là, peu importe le temps que ça prendra. Parce que je t'aime, Yakhara. Et je ne cesserai jamais de t'aimer.
Ils restèrent assis en silence, leurs mains entrelacées, le monde autour d'eux semblant s'effacer pour ne laisser que leur amour, fragile mais indestructible.
- Je te crois, Kader. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, Yakhara. Plus que tout.
Leur relation était désormais officielle, mais les défis ne faisaient que commencer. Les médias continuaient à les harceler, et les proches de Kader mettaient la pression pour qu'il mette fin à cette relation. Yakhara, de son côté, devait faire face à la jalousie et aux critiques de ceux qui la jugeaient indigne de Kader.