L'Ascension d'Isabella
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Chapitre 2 Chapitre 2

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La guérison est un chemin sinueux, parsemé d'obstacles et de défis, où chaque pas en avant semble parfois accompagné de plusieurs pas en arrière. Pour Isabella, ce chemin était devenu une réalité quotidienne, une lutte constante entre l'espoir et le désespoir. Chaque matin, elle se levait avec la détermination de soutenir son mari, Marc, dans son long processus de réhabilitation, mais la fatigue et la frustration commençaient à lui peser.

Les jours à l'hôpital étaient rythmés par des visites de médecins, des séances de physiothérapie et des moments d'espoir fugaces. Isabella observait Marc avec une attention presque obsessionnelle, notant chaque petit progrès, chaque mouvement de ses doigts ou battement de cils comme une victoire. « Regarde, tu as bougé ta main ! » s'exclamait-elle un jour, les yeux brillants d'excitation. Marc ne pouvait pas répondre, mais elle espérait qu'il pouvait ressentir son enthousiasme.

Cependant, au fil des semaines, la réalité du rôle de soignante commençait à la rattraper. Les nuits passées à l'hôpital s'étiraient en interminables heures d'attente. Isabella se sentait comme une ombre dans cette chambre blanche et stérile, attendant que la vie revienne à celui qu'elle aimait. Elle avait pris l'habitude de s'asseoir à ses côtés pendant des heures, lui parlant de tout et de rien, lui racontant des histoires sur leurs amis communs et les projets qu'ils avaient envisagés. Mais parfois, elle se perdait dans ses pensées, se demandant si elle avait encore une place dans ce monde.

Un soir, alors qu'elle était assise sur la chaise inconfortable près du lit de Marc, elle sentit une vague d'angoisse l'envahir. Elle regarda autour d'elle, les murs blancs de l'hôpital lui semblaient oppressants. « Est-ce que je vais passer le reste de ma vie ici ? » murmura-t-elle pour elle-même. Les mots résonnèrent dans le silence de la chambre, et elle se rendit compte qu'elle avait perdu de vue qui elle était vraiment.

« Je suis là pour toi, Marc. Je fais tout ça pour toi », murmura-t-elle en caressant sa main. Mais au fond d'elle-même, une voix s'élevait : « Et qui prend soin de toi ? » Cette question la hantait, mais elle n'osait pas y faire face.

Les semaines passèrent et les progrès de Marc étaient lents mais visibles. Les thérapeutes venaient chaque jour pour l'aider à retrouver ses mouvements, à réapprendre à marcher et à parler. Isabella était là à chaque séance, encourageant son mari avec des mots doux et des sourires encourageants. « Tu peux le faire ! Je crois en toi ! » Mais derrière cette façade d'optimisme se cachait une fatigue accumulée qui commençait à peser sur ses épaules.

Un après-midi, alors qu'elle était assise dans la salle d'attente de l'hôpital, Isabella remarqua un groupe de femmes qui discutaient joyeusement autour d'une table. Elles riaient et échangeaient des anecdotes sur leur vie quotidienne. Un rire éclatant résonna dans l'air, et Isabella ne put s'empêcher de se sentir exclue. Elle réalisa alors à quel point sa vie avait changé – elle n'était plus la jeune femme pleine de vie qui sortait avec ses amis ou qui riait aux éclats. Elle était devenue une soignante dévouée, mais au prix de sa propre identité.

« Hey ! » l'interpella une infirmière en passant. « Tu veux un café ? »

Isabella leva les yeux, surprise par la gentillesse inattendue. « Oui, je veux bien », répondit-elle avec un sourire fatigué.

L'infirmière revint quelques minutes plus tard avec deux tasses fumantes. « Tu sais, il est important que tu prennes soin de toi aussi », dit-elle en s'asseyant à côté d'Isabella. « Tu ne peux pas aider Marc si tu es épuisée. »

Les mots résonnèrent en Isabella comme une cloche d'alarme. Elle avait tellement été absorbée par le besoin d'être là pour Marc qu'elle avait négligé ses propres besoins. « Je sais... je sais », murmura-t-elle en baissant les yeux sur sa tasse. « Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à lui. »

« C'est normal », répondit l'infirmière avec compassion. « Mais n'oublie pas que tu es aussi importante dans cette équation. La guérison est un processus qui nécessite deux personnes – celui qui guérit et celui qui soutient. Si tu t'effondres, qui prendra soin de lui ? »

Isabella hocha la tête lentement, réalisant que les mots de l'infirmière résonnaient profondément en elle. Elle devait trouver un équilibre entre être là pour Marc et prendre soin d'elle-même. Mais comment pouvait-elle le faire alors qu'elle se sentait si perdue ?

Ce soir-là, après avoir passé une autre journée à l'hôpital, Isabella rentra chez elle pour la première fois depuis longtemps. L'appartement était silencieux, presque étrangement vide sans la présence chaleureuse de Marc. Elle se déplaça lentement à travers les pièces, touchant du bout des doigts les objets familiers qui racontaient leur histoire commune.

Elle s'arrêta devant Un miroir et observa son reflet. Ses yeux étaient cernés, son visage pâle et fatigué. « Qui es-tu devenue ? » murmura-t-elle en se rendant compte qu'elle ne reconnaissait plus la femme qui se tenait devant elle. Elle avait sacrifié tant de choses pour son mari – sa carrière, ses amis, même ses passions – et maintenant elle se sentait comme une coquille vide.

« Je suis censée être forte », se dit-elle en serrant les poings. Mais cette force était devenue un fardeau lourd à porter. Elle avait besoin d'aide, mais avouer cela serait comme admettre qu'elle échouait dans son rôle de soignante.

Les jours suivants furent marqués par cette lutte intérieure constante. Isabella continuait à soutenir Marc dans sa réhabilitation, mais elle commençait également à ressentir un besoin pressant de retrouver une partie d'elle-même qu'elle avait perdue. Elle s'inscrivit à un cours de yoga en ligne – quelque chose qu'elle avait toujours voulu essayer mais qu'elle avait mis de côté pour se concentrer sur son mari.

Lors de sa première séance, elle se retrouva entourée d'autres femmes qui cherchaient également un moment pour elles-mêmes. Les mouvements doux et apaisants lui apportèrent un sentiment de paix qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. À la fin du cours, alors qu'elle était allongée sur son tapis en méditation, Isabella sentit les larmes couler sur ses joues.

« Je suis encore là », murmura-t-elle dans le silence apaisant de la pièce sombre. Ce simple constat lui apporta une forme de réconfort – elle n'était pas seulement la femme qui s'occupait de Marc ; elle était aussi Isabella, une personne avec ses propres rêves et désirs.

Le lendemain matin, alors qu'elle se préparait à retourner à l'hôpital, elle prit un moment pour réfléchir à ce qu'elle voulait vraiment dans sa vie. Elle réalisa qu'elle devait trouver un moyen d'intégrer sa propre identité dans ce nouveau rôle qu'elle occupait sans perdre ce qu'elle aimait chez elle.

Quand elle arriva à l'hôpital ce jour-là, elle se sentit différente – plus forte et plus résiliente. Elle prit la main de Marc entre les siennes et lui sourit avec sincérité. « Bonjour mon amour ! J'ai quelque chose à te dire aujourd'hui », commença-t-elle avec enthousiasme.

Marc était toujours inconscient, mais Isabella savait qu'il pouvait sentir sa présence. « Je vais commencer à prendre soin de moi aussi », annonça-t-elle avec détermination. « Je veux être là pour toi, mais je dois aussi être là pour moi-même. »

Elle passa le reste de la journée à parler à Marc comme si elle partageait ses projets avec un ami proche. Elle lui raconta comment elle avait commencé le yoga et combien cela l'avait aidée à se sentir mieux dans sa peau. Les heures passèrent alors qu'elle lui racontait des histoires drôles sur leurs amis et leurs aventures passées.

Mais au fond d'elle-même, Isabella savait que ce chemin vers la guérison serait long et semé d'embûches. Elle allait devoir apprendre à jongler entre ses responsabilités envers Marc et son propre besoin d'épanouissement personnel.

Cette soirée-là, alors qu'elle quittait l'hôpital après une longue journée, Isabella se sentit plus légère qu'elle ne l'avait été depuis longtemps. Elle avait pris une décision importante : celle de ne pas perdre son identité dans cette tempête.

Elle savait que le chemin serait difficile – que des frustrations viendraient inévitablement frapper à sa porte – mais pour la première fois depuis longtemps, elle avait l'impression que peut-être, juste peut-être, elle pourrait retrouver un équilibre entre être la partenaire dévouée qu'elle voulait être et la femme qu'elle était vraiment.

Et alors qu'elle rentrait chez elle sous le ciel étoilé, Isabella réalisa que même si le chemin serait long et semé d'embûches, elle n'était pas seule dans cette bataille. Elle portait en elle la force d'un amour profond et inébranlable – un amour qui lui permettrait non seulement d'accompagner Marc dans sa guérison mais aussi de retrouver sa propre lumière dans ce voyage tumultueux.

            
            

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