La Compagne Maudite du Roi Lycan
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Chapitre 5 Chapitre 5

Chaque pas qu'elle faisait résonnait comme une condamnation. Elle s'était habituée à marcher seule, à éviter les regards, à se cacher dans l'ombre des arbres. Mais ce n'était plus qu'une illusion, une tentative désespérée de se protéger d'un monde qui semblait se refermer sur elle à chaque instant. L'air était devenu plus lourd, plus oppressant, comme si la forêt elle-même, autrefois son refuge, était maintenant complice de sa douleur. Les murmures de la meute étaient partout, même quand il n'y avait personne autour. Ils étaient là, invisibles, impitoyables.

Elle les entendait dans son esprit, toujours les mêmes, toujours plus forts.

Elle aurait voulu fuir, mais chaque tentative semblait être un échec. Il n'y avait nulle part où aller, pas de lieu où elle puisse se sentir en sécurité. Tout semblait l'accuser, chaque geste qu'elle faisait, chaque mot qu'elle prononçait. Même son propre corps, ce fardeau qu'elle portait en elle, la trahissait à chaque instant. Le regard des autres, cet océan de jugement et de mépris, était insupportable. Elle n'était plus qu'une ombre, une silhouette qu'on évitait, qu'on ignorait, mais aussi qu'on pointait du doigt.

Les jours passaient dans une lente agonie. Les sourires, les regards amicaux, ceux qui avaient été les siens, n'étaient plus qu'un souvenir flou. Désormais, elle n'était qu'une traînée, une femme qui avait cédé à la tentation, qui avait brisé les règles, qui avait osé se laisser emporter par un moment de faiblesse. La meute ne cessait de le lui rappeler, de la rabaisser, de la réduire à une simple erreur. Et ce qui la brisait le plus, c'était qu'elle savait que tout cela était vrai, que personne ne viendrait la défendre.

Il y avait ces rires, ces chuchotements à son sujet. Chaque rencontre était une torture, un déchirement de plus dans un cœur déjà fracturé. Les femmes de la meute la regardaient avec des yeux pleins de dédain, mais c'étaient les hommes qui la rendaient malade, ceux qui la dévisageaient avec un mélange de condescendance et de mépris. Ils parlaient entre eux, lançant des regards furtifs dans sa direction, parfois plus audacieux, parfois plus cruels. Ils la croisaient sans la moindre gêne, comme si elle n'était qu'un objet dont on pouvait se moquer.

Un jour, alors qu'elle se dirigeait vers le petit marché du village, un groupe de loups se posta sur son chemin. Elle les reconnaissait. Des membres influents de la meute, ceux qui étaient censés montrer l'exemple, ceux qui regardaient les autres avec une fierté démesurée. Ils la bloquèrent sans qu'elle puisse réagir. L'un d'eux, un homme grand et imposant, se rapprocha d'elle avec un sourire narquois. Il la scrutait comme si elle était une créature rare, une bête curieuse qu'on exhibe pour se divertir.

« Alors, la petite traînée s'aventure en public ? Tu ne devrais pas avoir honte ? » dit-il, sa voix moqueuse perçant le silence de la rue.

Elle baissa les yeux, l'humiliation bouillonnant dans son estomac, mais elle ne répondit pas. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était se concentrer sur sa respiration, sur l'envie de disparaître sous terre. Mais le groupe ne semblait pas prêt à lui laisser cette liberté.

« Je me demande ce que les autres pensent de toi, hein ? » continua-t-il, se tournant vers ses compagnons. « Parce qu'il n'y a pas que moi qui te trouve répugnante. Même les autres te détestent. Tu as tout gâché, tu sais ? Tu te pensais différente, mais tu n'es qu'une erreur. »

Elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, les mots s'enfonçant en elle comme des dagues. Elle tourna les talons pour fuir, mais une main saisit son bras avec une force brutale.

« Ne pars pas si vite, » dit un autre loup, plus jeune cette fois, mais tout aussi cruel. « On a des choses à te dire. »

Elle se figea, le regard perdu. Ils la tenaient, ces loups, ils l'empêchaient de s'échapper, et pourtant, ils ne la touchaient même pas. C'était pire que tout. C'était comme si son existence entière était réduite à un jeu pour eux. Un jeu dans lequel elle n'avait pas son mot à dire.

« Tu crois que quelqu'un voudra de toi maintenant ? » lança un autre. « Regarde-toi. Tu n'es rien. Pas même un loup digne de ce nom. Juste une traînée qui traîne derrière elle sa honte. »

Les paroles étaient comme des coups de fouet. Chaque syllabe déchirait un peu plus ce qu'il restait d'elle. Elle aurait voulu hurler, leur crier de la laisser tranquille, de les faire disparaître. Mais au lieu de ça, elle resta là, paralysée, les yeux baissés, le corps tremblant. Ils avaient gagné. Ils avaient réussi à la réduire à cette chose insignifiante, cette poussière qu'on écrase sous la botte.

Et puis, quand ils eurent fini de la tourmenter, quand ils s'éloignèrent enfin, elle sentit cette froideur se propager en elle, cette solitude qu'elle connaissait trop bien. Ils avaient quitté son champ de vision, mais la douleur restait, imprégnée dans chaque fibre de son être. Elle n'avait même plus la force de pleurer. Chaque larme semblait trop lourde, trop douloureuse. Elle les laissait sécher sur ses joues sans un bruit, se contentant de se tenir droite, le regard vide.

La violence verbale était la pire des tortures. La façon dont ils la réduisaient à ce qu'elle n'était pas, la façon dont ils déformaient son image, la façon dont ils lui prenaient jusqu'à sa dignité. Elle n'était plus qu'un objet de moquerie, un exemple de ce qu'il ne fallait pas faire. Elle n'était plus humaine. Elle était l'incarnation de la déchéance.

Et la solitude, elle s'invitait à chaque instant. Même lorsqu'elle se retrouvait seule dans la forêt, la meute n'était jamais loin. Elle pouvait sentir leur présence, invisible, omniprésente. Ils la surveillaient. Ils l'épiaient. Chaque geste, chaque mouvement, chaque mot qu'elle prononçait semblait être observé par des yeux invisibles, des juges implacables qui se régalaient de sa souffrance.

Les journées passaient, et chaque nuit semblait durer une éternité. Elle se réveillait en sursaut, les battements de son cœur résonnant dans ses oreilles, le visage baigné de sueur. Elle se redressait dans son lit, mais le silence de la nuit était plus lourd que n'importe quel bruit. Ce silence n'était pas celui du réconfort, mais celui de l'isolement, de l'incompréhension. C'était un silence qui hurlait.

Elle ne savait pas combien de temps elle pourrait supporter cela. Combien de temps elle pourrait se lever chaque matin, endurer les regards, les murmures, les insultes, et continuer à respirer. Elle n'était plus certaine de ce qu'elle avait été avant tout cela, ni de ce qu'elle pourrait être après. Elle se sentait comme un monstre, une étrangère dans sa propre peau. Mais le pire, c'était qu'elle savait qu'elle n'était pas seule à vivre ce cauchemar. D'autres souffraient en silence, et elle ne pouvait même pas les aider. Parce qu'elle-même était perdue.

Il n'y avait plus de place pour l'espoir. Tout était devenu une question de survie. Les jours se succédaient, et chaque nuit la rapprochait un peu plus du bord du gouffre.

                         

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