Chapitre 5 Chapter 5

Un sourire sincère recouvre mon visage alors qu'Emma entre. Ensuite, elle prend place sur l'une des chaises en face de mon lit, sans que je puisse dire quoi que ce soit. Je suis à la fois heureuse et choquée. Je la regarde en haussant les sourcils pendant qu'elle observe la pièce comme pour l'inspecter. Quand elle a enfin fini, elle est revenue vers moi et m'a tendu la main avec un sourire, puis m'a dit en haussant les épaules :

- Emma Marks, juste au cas où tu l'aurais oublié.

- Riven Adams et crois-moi, je n'avais pas oublié, lui ai-je répondu en retour. Elle a souri à ma réponse et a continué.

- Alors, à quel point apprécies-tu l'idée d'être chassée ? Pour ma part, je pense que c'est la façon la plus vile de rencontrer l'homme qui m'est destiné. Bien sûr, je vais certainement m'en remettre avec le temps et je l'aimerai probablement qui qu'il soit, mais c'est ridicule de devoir être traquée comme un animal, tu sais.

Dès que j'ai entendu ces propos sortir de sa bouche, je me suis instantanément levée, très excitée, puis me suis écriée légèrement :

- Merci mon Dieu ! Enfin quelqu'un qui partage les mêmes pensées que moi. Je te le dis Ems, nous allons devenir de très bonnes amies.

- Ems ? J'aime bien ce surnom. Aussi, je pense comme toi, a-t-elle répondu en souriant également avec enthousiasme.

- Alors c'est quoi ton histoire ? Pourquoi es-tu contre cette idée de rassemblement ? me demande-t-elle en fronçant légèrement les sourcils.

- Crois-moi, ma chère, dire que je suis contre cette fichue idée est un euphémisme. Je déteste absolument l'idée de cette soi-disant chasse de tout mon cœur et de toute mon âme, lui ai-je répondu.

- Et pourquoi cela ? Il doit y avoir une raison, n'est-ce pas ? m'interroge-t-elle avec un sourcil levé.

- Tu as raison. Il y a une raison, ai-je déclaré.

- Et c'est... ? a-t-elle dit avec curiosité. Bizarrement, je ne me suis absolument pas sentie agacée par ses questions. Cela aurait été mon frère que j'aurais déjà crié mon ras le bol.

Après un long soupir, je lui ai raconté tout ce que j'avais traversé à cause de cette histoire dans ma famille, la façon dont ils me traitent juste parce que je ne partage pas les mêmes pensées et idéologies qu'eux, ainsi que ma dispute avec mes géniteurs.

- Bon sang, c'est profond. Mais je suis totalement d'accord avec toi, a-t-elle dit après m'avoir suivie.

Là, il y a eu un silence. Mais après un petit moment, elle est revenue à la charge et a demandé prudemment :

- Alors, penses-tu que tu rencontreras ton compagnon cette année ?

À cette question, j'ai haussé les épaules, ne sachant pas comment répondre car honnêtement, je ne savais pas. Puisque j'étais désormais à court d'idées, j'ai fais la seule chose que je pouvais faire dans un contexte pareil, changer le sujet de notre conversation. En vrai, plus je parle de cette histoire, plus je me sens mal. Nous avons donc parlé de tout et de rien pendant un certain temps et je dois dire que cette fille adore parler. Elle me rappelle mon amie humaine d'enfance, Antiope. C'était une véritable radio ou littéralement un moulin à paroles. Alors qu'elle parle, ses yeux pétillent et me regardent avec le même feu qui brûle en moi lorsque j'exprime ma haine pour le rassemblement. En l'écoutant, je me contente de sourire comme une idiote ; contente d'avoir enfin trouvé une nouvelle amie. Au moins grâce à elle, mes trois prochains jours pourraient être moins ennuyants.

Afin de la mettre à l'aise, je lui ai dis à un niveau donné :

- Je comprends bien ce que tu dis. Je ressens la même chose ! De quelle meute es-tu d'ailleurs ? Je veux en fait qu'elle se sente davantage écoutée.

Là, elle a roulé les yeux et m'a dit :

- Je suis la fille de Béta Mark. Mon père est l'oncle de Victoria du côté de sa mère et crois-moi, je ne suis en rien comme elle. Merci à la déesse pour ça !

Je lui ai souri en entendant cela et lui ai dis que nous étions parties pour être de très bonnes amies, ce qui l'a ravit. Il faut reconnaître qu'elle est douée pour les relations sociales. Elle est naturelle alors que je ne le suis pas, parce que je suis introvertie. Je ne me socialise que lorsque j'en ressens le besoin, avec son sourire et sa façon de parler, elle peut se faire des amis facilement, contrairement à moi. Rien qu'en posant les yeux sur elle, n'importe qui pourrait lui avouer tout et rien parce qu'elle inspire confiance.

Nous avons discuté toute la nuit de tout ce qui nous passait par la tête. Bien que la connaissant depuis peu, je peux déjà affirmer qu'elle est une bonne personne et surtout très sincère. La façon dont elle se tient avec confiance mais sans arrogance me fascine. Elle est tout le contraire de sa cousine. Pour avoir beaucoup fréquenté cette dernière, je peux affirmer qu'elles ne sont pas très semblables. Par ailleurs, Ems s'est ouverte à moi et je n'ai pas pu m'empêcher de faire de même.

Alors que nous discutions allègrement, Victoria est entrée pour nous interrompre et s'est mise à traîner Emma hors de ma chambre. Mon subconscient me dit qu'elle a certainement peur d'être seule dans sa cabine puisqu'il fait nuit. Quelle fille courageuse d'un Alpha ! ai-je dit dans ma tête. Toutefois, je suis un peu furieuse à cause de sa réaction. Comment a-t-elle osé entrer dans ma chambre sans permission ? Emma me fait de la peine, mais je ne peux pas la retenir. Selon les règles, elle doit rester avec Victoria. Je lui fais donc un signe d'au revoir en m'excusant. Alors qu'elle partait, elle avait la même expression que moi. Elle n'avait pas envie de partir avec la diablesse.

Après leur départ, je n'étais pas encore vraiment fatiguée, alors j'ai décidé de prendre une douche chaude. Après avoir brûlé à peu près tous les sentiments de mon corps, je suis ressortie de la douche et me suis séché les cheveux. Ensuite, j'ai décidé de manger quelque chose de sucré avant de me jeter dans mon lit douillet.

C'est une habitude ! J'aime prendre un chocolat chaud devant un bon film dans la chaleur de mon lit douillet avant de dormir. Par ailleurs, tout ce stress me rend nerveuse, ce qui accentue cette envie de chocolat.

J'ai donc rapidement préparé une tasse de chocolat chaud et mis un film d'action. En vrai, j'en suis friande. Je déteste les films romantiques. Mais au milieu du film, mes yeux ont commencé à être lourds et j'ai senti que j'étais épuisée. J'ai sombré peu après dans le sommeil, gardée au chaud par ma couverture, ma tasse de chocolat non loin de moi.