Chapitre 5 Je ne veux pas de son fichu argent

Les rumeurs en ligne se propageaient rapidement, chaque mise à jour jetant de l'huile sur le feu. On aurait dit que des mains invisibles attisaient les commérages, les rendant encore plus brûlants.

« Pas étonnant que les gens disent qu'être belle-mère est un défi. Et même sa fille biologique n'a pas la vie facile. Daniela doit être le cerveau derrière l'incendie, tentant d'éliminer Joyce ! »

« Exactement ! Avez-vous appris que Daniela s'offre une chambre d'hôpital privée de luxe qui coûte six mille par nuit ? Son père et sa belle-mère sont à son service, et son mari est là, à lui éplucher des fruits comme si elle était une reine. Pendant ce temps, la pauvre Joyce est entassée dans une chambre avec cinq autres personnes, peinant même à avoir de l'eau ! »

« Sans aucun doute, Daniela doit tout recevoir sur un plateau d'argent ! »

« C'est exact. Daniela est déjà sortie de l'hôpital, mais Joyce y est toujours alitée. J'ai entendu dire que Joyce s'est retrouvée avec une côte cassée et une cicatrice sur le visage. »

« Pauvre Joyce ! Daniela est absolument détestable ! Ce n'est pas parce qu'elle est la fille biologique qu'elle mérite un traitement royal ? »

Au milieu du tourbillon de rumeurs déformées, un commentaire dans le chaos en ligne a attiré l'attention, apportant un éclairage différent sur la situation. « Je partage une chambre avec cinq autres personnes à l'Hôpital Renara, et Daniela était là avec nous. Honnêtement, elle est vraiment gentille, belle, aimable, et n'a rien à voir avec l'héritière gâtée que tout le monde prétend qu'elle est. C'est son mari, le vrai problème ! »

Ce commentaire avait rapidement suscité une vague de réactions dédaigneuses, les critiques accusant Daniela de payer des gens pour répandre des faussetés.

Les internautes s'en sont moqués, jugeant l'accusation absurde.

Lillian aussi a vu le commentaire et a soufflé avec dédain : « Ridicule ! Daniela est une icône de la mode reconnue, la visionnaire derrière Elite Lux. Si elle n'avait pas sacrifié son avenir pour ce vaurien, elle figurerait en tête de la liste des personnes les plus riches du monde. De quel droit ces gens insignifiants la jugent-ils ? »

Pendant ce temps, Daniela est restée impassible face au tumulte en ligne, trouvant l'expression indignée de Lillian plutôt amusante.

« Tu es sérieusement en train de rire, Daniela ? Tu vas laisser ces guerriers du clavier engagés par Joyce te diffamer ? »

Daniela a levé son téléphone, affichant l'enregistrement en plein écran, et a esquissé un sourire en coin. « Certainement pas. »

Les yeux de Lillian se sont écarquillés de surprise. « Quoi ? »

Replaçant son téléphone dans sa poche, Daniela a déclaré avec détachement : « J'ai pris ma décision, il est temps de demander le divorce. »

Elle parlait avec un calme glacial, sa voix dépourvue de toute émotion.

La bouche de Lillian est restée entrouverte de stupeur.

Avec un sourire espiègle, Daniela lui a relevé le menton du bout des doigts. « Demande au service juridique de me préparer un accord de divorce. »

Un éclair d'excitation a traversé le visage de Lillian. « Tu es sérieuse ? Tu ne plaisantes pas ? »

Daniela a simplement froncé les sourcils, son expression indéchiffrable.

Lillian a presque sauté de sa chaise, les yeux remplis d'incrédulité. « Tu as enfin retrouvé tes esprits ? Je commençais à croire que tu allais laisser ce minable te détruire à jamais. »

Lillian a posé la main sur son cœur dans un geste exagéré, ce qui a arraché un éclat de rire à Daniela.

« J'étais vraiment si irrécupérable ? »

L'expression de Lillian est devenue sérieuse et elle a hoché la tête avec vigueur. « Absolument. Tu étais perdue. »

Daniela a laissé échapper un rire, réfléchissant à son passé.

En effet, son amour pour Alexander l'avait dévorée pendant dix longues années, une décennie entière perdue dans un désir désespéré.

Elle s'était humiliée à plusieurs reprises, souhaitant ne serait-ce qu'un brin d'affection de sa part.

Touchée par cette réalisation, Lillian a essuyé une larme et a contacté l'équipe juridique de l'entreprise.

Le juriste, les manches retroussées, a demandé avec sérieux : « Quelle compensation exigez-vous d'Alexander ? »

Avec un regard glacial et résolu, Daniela a fermement répondu : « Je ne veux pas de son fichu argent ! »

« Exactement ! », a confirmé Lillian en hochant la tête.

Depuis qu'elle avqit perdu sa mère à l'âge de cinq ans, Daniela affrontait le monde comme elle l'entendait. Au fil des années, elle avait bâti une marque prospère qui l'avait propulsée au statut de milliardaire bien avant l'âge adulte. C'était presque comique pour elle de devoir demander quoi que ce soit à Alexander.

Ceux qui méprisaient Daniela étaient stupides, pensant qu'elle était taillée dans la même étoffe fragile que Joyce, une femme sans ambition, se contentant de s'accrocher à sa famille et d'attendre de pouvoir se marier dans une famille riche.

Quelle absurdité !

Après avoir quitté l'hôpital, Daniela a immédiatement contacté Alexander, sa détermination inébranlable.

Le téléphone a sonné plusieurs fois avant que son secrétaire ne décroche en reniflant.

« Daniela ? Qu'est-ce qu'il y a cette fois-ci ? », a demandé le secrétaire, la voix empreinte de condescendance. Il connaissait bien le mépris d'Alexander pour Daniela et ne prenait pas la peine de masquer le sien.

« Je dois parler à Alexander », a répondu Daniela, la voix posée et habituée à l'attitude dédaigneuse des employés du Groupe Bennett.

La secrétaire a jeté un coup d'œil vers Alexander, qui était en pleine conversation avec Joyce.

Joyce semblait presque attachée à Alexander, son corps s'appuyant sur le sien.

« M. Bennett est actuellement en réunion », a menti le secrétaire.

Sans perdre de temps, Daniela a répondu : « Dis-lui de me retrouver au tribunal à huit heures demain matin. Nous allons divorcer. »