Vivants
img img Vivants img Chapitre 4 Le Chemin de Traverse
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Chapitre 6 Le premier des derniers banquets img
Chapitre 7 Le début de l'enfer img
Chapitre 8 Caprice d'enfant img
Chapitre 9 Besoin de réconfort img
Chapitre 10 Maudits binômes img
Chapitre 11 Rédemption img
Chapitre 12 Colère et informulés img
Chapitre 13 Prendre son courage à deux mains img
Chapitre 14 Soupçons et rage img
Chapitre 15 Révélations img
Chapitre 16 Soirée entre maisons img
Chapitre 17 La Lune img
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Chapitre 4 Le Chemin de Traverse

Une semaine était passée et Hermione avait fini par retourner au Terrier. Elle avait décidé de venir y habiter jusqu'à la rentrée, le temps de retrouver tout le monde. Tous avaient été très contents de la revoir et ils étaient rassurés de voir qu'elle allait bien. Un seul ne l'avait pas accueillie : Ron. Il lui en voulait énormément et n'avait pas l'air de vouloir lui pardonner. Quand elle était arrivée, il ne lui avait pas adressé la parole pendant plusieurs heures, jusqu'à ce qu'elle aille le voir d'elle-même afin qu'ils aient une discussion.

Elle lui avait tout expliqué. La raison de son départ, ce pourquoi elle ne lui avait rien dit et tout le reste. Mais Ron ne lui avait pas pardonné. Il lui en voulait trop, surtout de lui avoir caché son départ et de ne pas avoir donné de nouvelles. Il se sentait trahi. Ils étaient en couple et elle n'avait même pas daigné lui expliquer, lui répondre ou même l'avertir. Il ne s'en était pas remis. Il avait eu besoin d'elle à un moment difficile de sa vie, mais elle était partie et l'avait abandonné.

Elle ne lui en voulait pas de réagir comme cela. Même si elle avait été très impatiente à l'idée de le revoir, elle comprenait sa réaction. À l'issue de cette longue discussion, Ron avait souhaité rompre avec elle, lui disant que son départ inexpliqué avait cassé quelque chose et que ce qu'ils avaient créé n'avait plus lieu d'être. D'après lui, ils ne pouvaient pas être ensemble s'ils se cachaient des choses. Elle comprenait et n'avait donc pas contesté. Bien sûr, cette séparation l'avait affectée, mais après y avoir réfléchi, elle le considérait plutôt comme son meilleur ami et pas autre chose.

Après avoir passé plusieurs jours au Terrier, malgré une ambiance tendue entre Ron et Hermione, ils s'étaient tous rendus au Chemin de Traverse afin d'acheter de quoi recommencer une année. Seuls Arthur et George ne les avaient pas accompagnés. Ce dernier n'avait pas repris le travail, préférant attendre d'être moins tourmenté pour afficher un réel sourire à ses clients.

oOo

Drago devait sortir de chez lui pour la première fois depuis plus d'un mois, afin de se rendre sur le Chemin de Traverse. Sa mère et lui avaient conservé pratiquement tout l'héritage familial, le Ministère ne leur ayant retiré que les objets de magie noire, pour leur plus grand plaisir. En plus de cela et de l'emprisonnement de Lucius, ils avaient dû payer une certaine somme. Mais cela n'avait pas vraiment impacté leurs coffres. Après avoir finalement pris la décision de retourner à Poudlard, il lui fallait acheter de quoi passer une année supplémentaire dans l'école. Il s'y rendrait seul, sachant que sa mère n'était pas apte à l'accompagner pour le moment. Elle ne lui avait plus adressé la parole depuis qu'il lui avait parlé de sa lettre de Poudlard.

Il sortit de son manoir et pour la première fois depuis un long moment, il respira le grand air. Il faisait un temps radieux et le soleil l'éblouit quelques instants avant qu'il ne puisse ouvrir complètement les yeux. Sa peau était devenue encore plus pâle qu'elle ne l'était à l'origine. Il aurait presque pu être confondu avec un vampire. Il s'avança vers le grand portail à la sortie du domaine Malefoy et transplana jusqu'au Chaudron Baveur. Il détestait ce bar, les clients n'avaient aucune manière. Il se dirigea vers le mur qui le séparait du Chemin de Traverse, frôla certaines briques à l'aide de sa baguette et le passage en forme d'arche s'ouvrit. Il se retrouva alors face à une rue mouvementée, blindée de monde, où tous rigolaient, criaient, s'exclamaient, discutaient et couraient dans tous les sens. Toute cette agitation lui avait manqué.

Le Chemin de Traverse n'avait pas été dans cet état depuis plusieurs années, comme s'il avait été mort. Maintenant que le mal avait enfin été vaincu, toute cette vie qui caractérisait cette rue mythique était de retour. Il reconnut quelques élèves de Poudlard dans la rue. Mais il ne voulait surtout pas être vu, au risque de se faire attaquer, kidnapper ou pire, par des passants ou partisans de Voldemort. Il était habillé d'une grande cape noire avec une grande capuche à l'intérieur était vert bouteille. Il s'en couvrit la tête afin de cacher son visage et ses cheveux trop reconnaissables.

Après être passé à Gringotts, la banque des sorciers, pour récupérer de quoi payer tous ses achats, il se dirigea vers Fleury & Botts, la librairie la plus réputée du Chemin de Traverse. La lettre qu'il avait reçue était en effet accompagnée de la liste des livres dont il aurait besoin, comme chaque année. Il pensait qu'après tous les événements des dernières années, il n'y aurait plus cours de Défense Contre les Forces du Mal, mais non, ils seraient toujours assurés. Par qui ? Il n'en avait aucune idée, et n'en avait cure. Il lui fallait avec cela des livres de Botanique, de Potions, de Métamorphose, d'Arithmancie, de Sortilèges, d'Histoire de la Magie, et d'une nouvelle matière : l'Occlumancie. En effet, le Ministère de la Magie avait décrété que cette matière serait désormais enseignée à partir de la sixième année, afin d'enseigner aux élèves à empêcher un mage noir, ou n'importe qui d'autre, d'entrer dans leur tête contre leur volonté. Cette pratique avait grandement été utilisée par les partisans de Voldemort et très peu de sorciers savaient comment se défendre.

Il avait acheté tous les livres dont il avait besoin. Il lui fallait à présent de nouvelles robes de sorciers, les siennes étant toutes trop petites. Il avait beaucoup grandi l'année passée et avait pris du muscle. Il devait donc se rendre chez Madame Guipure. Lorsqu'il entra dans la boutique, son visage se ferma. Il n'avait pas été remarqué une seule fois depuis qu'il était arrivé, mais il n'avait plus le choix, il avait besoin de ces robes. Or, le seul client du magasin était nul autre que Harry Potter, son ennemi de toujours, le Survivant, sa Némésis, le Sauveur, celui qui avait vaincu Voldemort, celui qui avait sauvé le monde magique, celui qui le détestait et qu'il détestait.

Ils se retrouvaient, huit ans plus tard, après tant d'événements, dans la même boutique, à la même période. Madame Guipure s'occupait de prendre ses mesures. Drago s'avança dans le magasin et monta sur l'un des tabourets, celui le plus loin d'Harry. Il enleva la capuche qui le rendait méconnaissable et jeta un léger coup d'œil vers Harry, qui l'avait reconnu et le regardait dans les yeux avec les sourcils froncés. Le blond détourna la tête pour ne plus voir celui qu'il détestait depuis toujours.

- Tu as du culot de revenir ici, Malefoy.

- La ferme, Potter.

- Surveille ton langage, il ne faudrait pas que tu fasses quelque chose qui compromettrait ta liberté, n'est-ce pas ? Ne crois pas qu'avoir été gracié excuse tout ce que tu as fait à Poudlard, tu es toujours le fils à son papa, arrogant et détestable.

- Je ne crois pas ça. Les autres pensent peut être que tu es le Survivant, l'Élu, le Sauveur, mais tu resteras toujours un idiot à mes yeux. Le Balafré, le Saint Potter qui se croit tout permis.

- Tu es pitoyable.

Sur ces mots, il descendit de son tabouret, paya Madame Guipure et sortit du magasin.

- C'est toi qui es pitoyable, Potter, murmura le blond les poings et la mâchoire serrés.

Après que la vendeuse ait pris ses mesures et qu'il ait payé, Drago sortit à son tour. Pour un premier contact, c'était raté. Il n'avait pas eu de chance, mais ne regrettait pas. Certes, il voulait se racheter, mais il n'allait pas jouer au gentil toutou avec Potter et sa bande. À vrai dire, il les enviait. Ils avaient tout ce qu'il avait toujours voulu : des amis, des gens qui les aimaient, une famille en quelque sorte. Depuis le début, tout n'était que jalousie. Mais jamais il ne l'avouerait.

Il ne lui restait que les ingrédients pour potions et un nouvel équipement de Quidditch à acheter, et il pourrait enfin quitter cette maudite rue, avant d'être reconnu de nouveau.

oOo

Cela faisait une heure qu'ils étaient sur le Chemin de Traverse. Ils étaient tous chez Fleury & Botts, sauf Harry qui était allé s'acheter de nouvelles robes de sorciers chez Madame Guipure. Il ne tarda pas à revenir et ne put s'empêcher de tout leur raconter.

- Malefoy était là, il retourne à Poudlard aussi, souffla-t-il d'un air désespéré.

- Ce n'est pas étonnant. Il a été gracié, il n'y a pas de raison pour qu'il ne revienne pas lui aussi.

- Mais enfin Hermione, c'est un Mangemort ! Comment peut-il ne serait-ce qu'avoir le culot de revenir ? Après tout ce qu'il s'est passé ! Il était du mauvais côté, il devrait le savoir et par respect pour tous nos morts et nos blessés, il devrait ne plus mettre un pied dans cette école, ni dans ce pays.

- Ron, je sais ce que tu ressens et c'est compréhensible. Il est vrai qu'il n'a pas toujours été parfait, mais il y a été forcé, tu le sais très bien. Je ne dis pas qu'au fond il est quelqu'un de bien et que sans son père il serait parfait, loin de là. Mais reconnais qu'il ne faut pas le tenir à cent pour cent responsable de ce qu'il a pu faire. Il était manipulé par son père et risquait de se faire tuer, il faut prendre cela en compte.

- Il n'avait qu'à partir ! Et puis ne me dis pas que sans son père, il serait différent, Hermione. Il a toujours été exécrable, avec toi en particulier. Toutes les fois où il t'a insultée, son père n'était pas derrière lui pour lui souffler ce qu'il devait dire ou faire ! Ce n'est pas justifiable, il a toujours été comme ça et il ne peut pas changer du jour au lendemain parce que son père est à Azkaban.

- Tu n'en sais rien, il a peut-être changé. Je ne dis pas qu'il est devenu gentil et respectueux et qu'il n'a jamais pensé ce qu'il nous a dit, je ne le connais pas assez pour cela. Mais soyons honnête une minute, s'il n'avait pas reçu cette éducation, il serait très probablement différent.

- Ron n'a pas tout à fait tort, Hermione, il ne deviendra pas quelqu'un de bien seulement parce que son père n'est plus là, dit Harry.

- Je dis seulement qu'il faut prendre en compte tout ça, répondit-elle agacée. Il l'a prouvé pendant la Guerre.

Harry haussa les épaules et Hermione sortit de la librairie, contrariée que les garçons ne comprennent pas le fond de sa pensée. Elle ne pardonnait pas tout ce que Malefoy avait pu faire, loin de là, mais elle était assez intelligente pour comprendre qu'il y avait eu beaucoup de manipulation derrière son comportement. Rien n'effacerait jamais la personne qu'il avait toujours été, mais ses actes avaient pour la plupart été effectués sous la menace, elle le savait, et le considérait avec plus d'indulgence.

Ils terminèrent leurs achats avec une certaine tension et rentrèrent au Terrier. La rentrée arrivait à grands pas. Plus qu'une semaine.

            
            

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