Douze vies après ma mort
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Chapitre 3 Chapitre 3

Julien se réveilla en sursaut, le cœur battant la chamade. La sensation de son propre corps était à la fois familière et étrangement distante. En ouvrant les yeux, il découvrit une chambre luxueuse mais impersonnelle, meublée avec un goût clinique. Les murs étaient peints d'un gris neutre, et les meubles, modernes et coûteux, semblaient sortis tout droit d'un magazine de décoration.

Il porta la main à son visage et sentit une barbe de plusieurs jours. "Paul," murmura-t-il, se rappelant soudainement l'identité qu'il devait endosser. "Je suis Paul."

La lumière du matin filtrait à travers les rideaux épais, inondant la pièce d'une douce lueur. Julien se redressa lentement, prenant conscience de la rigidité de ses muscles. Son corps, ou plutôt celui de Paul, était plus âgé et marqué par les tensions de la vie moderne. Il se leva avec précaution, chaque mouvement révélant une nouvelle raideur.

Une odeur de café fraîchement préparé se répandait dans l'air. Il suivit cette senteur jusqu'à la cuisine, où une femme élégante en tailleur prenait une tasse. Elle lui lança un regard rapide, puis retourna à sa tablette.

"Paul, tu es enfin réveillé. Tu as une journée chargée devant toi," dit-elle sans lever les yeux.

Julien hésita un instant, cherchant ses mots. "Oui, je... je sais. Merci, Isabelle."

Elle haussa un sourcil, légèrement surprise par son ton hésitant. "Ne me remercie pas. Juste assure-toi de ne pas être en retard pour ta réunion de 10 heures. Les investisseurs deviennent impatients."

Julien hocha la tête, essayant de masquer son désarroi. "Bien sûr, je vais m'y préparer."

Isabelle quitta la pièce, le laissant seul avec ses pensées. Julien prit une gorgée de café, appréciant la chaleur qui se répandait en lui. Il savait qu'il devait rapidement s'adapter à cette nouvelle vie, comprendre qui était Paul et quelles étaient ses responsabilités.

Il parcourut l'appartement avec une curiosité mêlée de prudence. Des photos de famille ornaient les murs, montrant Paul, Isabelle et un jeune garçon d'environ huit ans. "C'est donc ça, ma nouvelle famille," pensa Julien avec une pointe de nostalgie pour la vie qu'il avait laissée derrière lui.

En fouillant dans le bureau de Paul, il trouva des documents financiers, des contrats et un agenda chargé de rendez-vous. Chaque page semblait raconter une histoire de stress, de pressions constantes et de responsabilités écrasantes. Il comprit rapidement que Paul était un homme d'affaires en pleine ascension, jonglant avec des investissements risqués et des relations tendues avec ses partenaires.

"Julien, ou plutôt Paul, tu as du pain sur la planche," murmura-t-il pour lui-même, essayant de se donner du courage.

Il se changea rapidement, optant pour un costume sobre mais élégant, et se dirigea vers le garage. La voiture de Paul, une berline noire brillante, l'attendait. En montant à bord, il sentit une bouffée de stress monter en lui. Les souvenirs de Julien se mêlaient à ceux de Paul, créant un tourbillon d'émotions contradictoires.

La circulation matinale était dense, et Julien se fraya un chemin jusqu'au centre d'affaires de la ville. Le bâtiment où se trouvait l'entreprise de Paul était une tour de verre imposante, symbole de pouvoir et de succès. En entrant dans le hall, il salua les employés d'un hochement de tête, essayant de paraître aussi confiant que possible.

Une fois dans le bureau de Paul, il s'assit à son bureau en acajou massif, parcourant les dossiers devant lui. Il se sentit envahi par une vague de stress en voyant les chiffres et les prévisions financières. "Paul devait être constamment sous pression," pensa-t-il. "Pas étonnant qu'il soit stressé."

La porte du bureau s'ouvrit brusquement, et un homme en costume entra, l'air préoccupé. "Paul, il faut qu'on parle des chiffres du dernier trimestre. Ils sont bien en dessous de nos prévisions."

Julien leva les yeux, tentant de masquer sa confusion. "Bien sûr, asseyez-vous, Martin. Expliquons-nous."

Martin déploya des graphiques et des tableaux, détaillant les pertes et les prévisions inquiétantes. Julien écouta attentivement, essayant de comprendre la situation financière précaire de l'entreprise. Il devait trouver un moyen de naviguer dans cette nouvelle vie, de résoudre les problèmes de Paul tout en évitant les dangers qui le guettaient.

"Nous devons prendre des mesures drastiques," conclut Martin. "Réduire les coûts, licencier du personnel si nécessaire."

Julien hocha la tête, se sentant dépassé par l'ampleur des décisions à prendre. "Je vais y réfléchir. Merci, Martin."

Après le départ de Martin, Julien se pencha en arrière, fermant les yeux pour se concentrer. "D'accord, Julien. Tu dois survivre ici. Échapper à la mort, c'est aussi échapper à l'effondrement de cette entreprise."

Il passa les heures suivantes à étudier les dossiers, à comprendre les enjeux et à élaborer un plan d'action. À mesure qu'il plongeait dans les détails, il commençait à saisir les règles du jeu imposé par La Mort. Chaque décision pouvait avoir des conséquences fatales, et chaque erreur pouvait le rapprocher de la fin.

À midi, il se rendit à la cafétéria de l'entreprise pour prendre un café. Il remarqua un groupe d'employés chuchotant à voix basse en le voyant, leur regard empreint de respect et de crainte. "Paul devait être un patron redouté," pensa-t-il. "Mais aussi respecté."

Il retourna à son bureau et passa l'après-midi à gérer des appels et des réunions, chaque interaction lui révélant un peu plus de la vie de Paul. Il découvrit que Paul avait des ennemis dans le monde des affaires, des rivaux prêts à tout pour le voir échouer. Chaque coup de téléphone, chaque rencontre était une danse délicate entre pouvoir et danger.

En fin de journée, Julien se sentait épuisé mais déterminé. Il savait qu'il devait continuer à jouer ce rôle, à protéger Paul et à éviter les pièges de cette vie stressante. Lorsqu'il quitta le bureau, le soleil se couchait, plongeant la ville dans une lumière dorée.

Il rentra chez lui, retrouvant Isabelle et leur fils, Thomas. Le dîner fut une affaire calme mais chaleureuse, remplie de discussions sur la journée de Thomas à l'école et les projets de week-end. Julien sentit une chaleur étrange en lui, une connexion inattendue avec cette nouvelle famille.

"Paul, tu sembles différent aujourd'hui," remarqua Isabelle en le regardant attentivement. "Moins stressé."

Julien sourit faiblement. "Je suppose que j'essaie de prendre les choses avec un peu plus de recul."

Elle hocha la tête, satisfaite de sa réponse. "C'est bien. Nous avons tous besoin de moments de calme."

Après le dîner, Julien alla se coucher, épuisé mais satisfait de cette première journée. Il savait que chaque jour serait un défi, mais il était prêt à affronter les dangers et à comprendre la valeur de cette nouvelle vie.

Dans l'obscurité de la chambre, alors qu'il fermait les yeux, il entendit à nouveau la voix de La Mort résonner dans son esprit. "Souviens-toi, Julien. Chaque vie est une leçon. Apprends, grandis, et survie."

Julien se tourna sur le côté, prêt à affronter le lendemain avec détermination. Il savait que son voyage ne faisait que commencer, et que chaque épreuve le rapprochait un peu plus de la compréhension de la valeur inestimable de la vie.

            
            

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