Chapitre 5 No.5

Mercredi 27 août :

J'ai rendez-vous chez le gastro-entérologue de Brive, le docteur O.

Il semble surpris par mon récit de symptômes. J'ai oublié ma liste à la maison.

Il programme une gastroscopie rapidement.

Mardi 2 septembre

Rendez-vous chez l'anesthésiste.

Jeudi 4 septembre

À la suite de mon passage aux urgences de l'hôpital de Brive, j'ai pris aujourd'hui un premier rendez-vous EMDR avec une spécialiste. J'apprécie Juliette, la professionnelle que je rencontre.

Je ne saisis pas trop ce que va m'apporter cette méthode que le psychiatre de l'hôpital m'a conseillée, mais après tout, je fais confiance à la médecine, même si mon moral commence sérieusement à vaciller.

Lundi 8 septembre

C'est le jour de la fibroscopie. Elle révèle une œsophagite peptique minime qui ne peut pas entrainer les symptômes dont je me plains.

Quand le gastro-entérologue, le docteur O. me rend visite au réveil, il est rassurant. Je lui demande alors quelle pourrait-être l'origine de mes douleurs de ventre ainsi que le dépôt que j'ai sur la langue et mes aphtes à l'intérieur de mes joues. Sa seule réponse est un haussement d'épaules : « Je ne sais pas », puis il ressort de ma chambre.

Je passe directement au bureau des sorties et règle les 60 € de dépassement d'honoraires.

Je n'ai toujours aucune réponse.

Je m'interroge à la lecture du compte rendu d'hospitalisation sur le fait qu'il soit trop tôt pour envisager une éventuelle chirurgie anti-reflux.

Jeudi 18 septembre

La 2eséance d'EMDR est très agréable.

J'ai cependant de plus en plus de bouffées de chaleur et de douleurs musculaires.

Mardi 23 septembre

J'ai décidé de prendre rendez-vous avec mon médecin traitant avec lequel les relations deviennent tendues.

Je perds confiance en lui, considérant qu'il ne m'aide pas vraiment à trouver l'origine de tous les maux qui m'empoisonnent la vie. Il faut dire que j'ai une fâcheuse tendance à ne pas vouloir déranger et je minimise très souvent mes douleurs pour ne pas être sans arrêt dans la plainte.

D'habitude plutôt effacée lors des consultations, je lui exprime ce jour-là, avec insistance que je suis persuadée que mon problème de santé n'est pas psychologique... je veux qu'il m'écoute et me crois.

Il a lancé un nouveau bilan sanguin, dont il faut attendre les résultats.

Je quitte son cabinet désespérée.

Il me faut changer de médecin traitant car je ne peux que constater que la confiance que j'ai toujours eue en lui est rompue.

Je pleure en voiture jusqu'à mon domicile. J'aime beaucoup ce médecin. J'avais jusqu'à présent une confiance aveugle en lui. Nous lui avons confié nos santés mon conjoint et moi, et celles de nos filles depuis leur naissance.

Mon médecin me rappelle de son téléphone portable alors que j'arrive devant chez moi pour me dire qu'il m'a entendu et qu'il s'inquiète, lui aussi, pour moi. J'essaye de camoufler mes pleurs. Il sait que ce n'est pas dans mes habitudes d'abuser ou de consommer de la consultation. J'ai tellement honte de tous les rendez-vous que je continue de multiplier depuis quelques mois. Comment faire ? Je veux sortir de cette maladie qui gagne du terrain chaque jour.

Je suis heureuse de son appel.

J'aurai été tellement triste de devoir changer de médecin traitant, j'ai une entière confiance en lui.

Ma langue est sans arrêt très chargée et pâteuse. Je collectionne les aphtes.

Je me plains également de plus en plus de fourmillement dans la colonne vertébrale

Il m'arrive de saigner du nez et de retrouver un liquide rosâtre dans ma bouche !

Je fais de plus en plus de torticolis.

J'ai des bleus sur les jambes qui apparaissent sans la moindre raison apparente.

Je remarque que je perds beaucoup de cheveux.

Les symptômes arrivent et repartent au grès de leurs envies, sans aucune logique... parfois avec une rapidité fulgurante... parfois même d'une minute à l'autre.

Jeudi 2 octobre

3erendez-vous EMDR. Le prix de la séance est de 50 €.

Je prends plaisir à ces rencontres apaisantes, mais sans y voir les moindres bénéfices sur mon état de santé.

Lundi 6 octobre

Le matin j'ai un rendez-vous ostéopathie avec un nouveau praticien, monsieur D., comme cela, lui non plus n'aura pas d'antécédents, ni d'à priori.

La séance est très particulière, sans doute beaucoup trop pour moi.

En aucun cas, elle ne fait avancer ma situation.

L'après-midi, en vue d'un avis supplémentaire, j'ai calé un rendez-vous avec une médecin acupunctrice, le docteur M. que j'avais vu quelques années auparavant.

Après ma récitation des symptômes que je commence à maîtriser, ce nouveau médecin me prescrit 10 séances de kinésithérapie pour mes douleurs lancinantes des cervicales et des lombaires. Personnellement, je m'interroge surtout sur la cause de ces douleurs persistantes.

Je suis triste de constater que ce médecin, que j'avais apprécié précédemment, ne m'a pas du coup écouté ce jour-là.

Je la reverrai, trois ans plus tard lors cette rencontre hasardeuse qui s'avérera profondément décevante.

Vendredi 10 octobre

Je commence ma série de 10 séances de massage avec Isabelle, un vrai bonheur, une vraie kinésithérapeute qui masse... La séance est un vrai moment de bonheur et de détente.

Cependant, je ne constate aucun résultat sur mes maux et sur mes souffrances.

Philippe connaît une rhumatologue à Brive, Madame D.

Il me décroche un rendez-vous. Je suis chanceuse et cette nouvelle piste me fait reprendre espoir.

Elle lance de nouvelles analyses de sang.

Lundi 13 octobre

Le matin, je passe faire une prise de sang au laboratoire avant de me rendre au 4erendez-vous EMDR et l'après-midi à ma 2eséance de kinésithérapie.

Mercredi 15 octobre

Je suis de retour chez mon médecin traitant pour faire un point.

Il n'a pas plus de réponses à mes maux, il s'appuie sur tous les examens médicaux et bilans qui sont tous parfaits. Tout cela semble tellement incohérent.

Pourtant, des fourmillements le long de ma colonne vertébrale ainsi que des chutes de cheveux s'ajoutent à ma liste des symptômes.

Les insomnies deviennent récurrentes et une fatigue extrême s'installe. Je peine à me lever le matin et j'ai des coups de fatigue terribles dans la journée.

Je n'ose plus lui dire que de nouveaux symptômes apparaissent tellement j'ai honte de l'incohérence de toutes mes souffrances.

Pourtant, mon état s'aggrave de jour en jour.

Je n'en peux plus.