Chapitre 3 Chapitre 3 : Rencontre inattendu

Cela faisait plusieurs jours que Yann repensait à cette nuit où tout avait basculé. Yasmine l'avait vu. Ce regard de terreur, figé sur son visage, restait gravé dans son esprit. Il n'arrivait pas à se débarrasser de ce souvenir, ni de la crainte qu'elle parle à quelqu'un de ce qu'elle avait vu. Yannis, lui, n'était pas inquiet. "Si elle voulait nous dénoncer, elle l'aurait déjà fait", répétait-il sans cesse dans l'esprit de Yann. Mais Yann, lui, ne pouvait se fier à cette certitude.

Un soir, alors qu'il rentrait chez lui, épuisé et perdu dans ses pensées, il prit l'ascenseur de son immeuble. Le vieux mécanisme grinça comme à son habitude. Les murs étroits de la cabine semblaient se refermer sur lui, et l'air y était lourd, presque oppressant. Il n'avait qu'une envie : rentrer chez lui, s'allonger et essayer de trouver un semblant de paix, même si c'était seulement pour quelques heures.

En sortant de l'ascenseur, il traversa le couloir sombre, faiblement éclairé par des néons clignotants. Il arrivait devant sa porte lorsqu'un bruit attira son attention. Un bruit familier, celui d'une fenêtre coulissante qui s'ouvrait. Yann se tourna lentement vers la source du son, et son regard se posa sur l'appartement d'en face, situé juste en face du sien, de l'autre côté du balcon.

C'est alors qu'il la vit.

Yasmine. Elle était là, debout près de la fenêtre de sa chambre, ajustant les rideaux. Elle ne l'avait pas vu. Elle semblait concentrée sur son téléphone, ses mouvements calmes, presque apaisants. Yann resta figé sur place, le souffle coupé. Comment était-ce possible ? Comment n'avait-il pas remarqué cela plus tôt ? Yasmine vivait dans le même bâtiment que lui. Et pire encore, elle vivait juste en face.

Son cœur battit plus fort, une étrange sensation d'inquiétude mêlée de soulagement le submergea. Il se sentit à la fois vulnérable et... proche d'elle. Cette proximité physique qui les liait soudainement ajoutait une couche de complexité à ce qu'il ressentait déjà. Pendant un instant, il fut tenté d'aller frapper à sa porte, d'engager la conversation, de la confronter. Mais il s'arrêta. Ce n'était pas le bon moment.

Yann recula discrètement, se glissant dans l'ombre du couloir. Il ne voulait pas qu'elle le voie, pas encore. Tout cela devait être bien calculé. Son esprit s'agitait, passant en revue les options. Elle vit ici, si près... cela pourrait me servir. Mais il savait aussi que cela pouvait être dangereux. Avec Yannis en lui, et cette tension constante qu'il ressentait, la situation pouvait déraper à tout moment.