Lié par le secret

Yann, en quête de tranquillité, avait quitté l'appartement pour faire des courses. Il espérait s'éloigner des pensées sombres qui le hantaient. Pourtant, ces instants de calme furent rapidement balayés. Une tension familière l'envahit, et il comprit qu'il perdait le contrôle. Yannis, son alter ego, émergea brusquement, s'emparant de son corps avec une détermination froide.

Pendant ce temps, Yasmine, une adolescente de 14 ans, quittait l'école comme à son habitude. Mais chaque pas qu'elle faisait semblait peser lourd. Les murmures moqueurs de ses camarades résonnaient dans son esprit, un écho constant de leur jugement cruel.

Elle n'avait jamais voulu attirer l'attention, mais sa beauté naturelle suscitait jalousie et malveillance. Les moqueries fusaient, amplifiées par des rumeurs injustes qui couraient sur elle depuis un incident récent. Yasmine n'était qu'une enfant, mais dans ce monde parfois impitoyable, elle portait un poids bien trop grand pour ses frêles épaules.

Alors qu'elle empruntait une ruelle étroite pour rentrer chez elle, un groupe de garçons se mit à la suivre. Leurs rires et leurs remarques désobligeantes brisaient le silence de la fin de journée.

- "Regarde qui voilà! La petite princesse!" lança l'un d'eux.

- "Tu crois qu'elle veut qu'on l'accompagne?" ajouta un autre avec un ton moqueur.

Yasmine serra son sac contre elle, accélérant le pas sans se retourner. Son cœur battait à tout rompre. La tension monta davantage lorsqu'une pierre vola dans sa direction, heurtant légèrement son épaule. Paniquée, elle se mit à courir, cherchant désespérément un refuge.

Elle aperçut un petit coin sombre, encombré de sacs-poubelle. Sans réfléchir, elle s'y engouffra, priant pour que les garçons passent leur chemin. Le souffle court, elle tenta de se calmer, mais un bruit étrange attira son attention.

Derrière les sacs, un mouvement. Au départ, elle pensa à des animaux fouillant les détritus. Mais en scrutant les ombres, elle aperçut une silhouette.

Ce qu'elle vit la glaça d'effroi. Un homme se tenait là, agenouillé. Il semblait en colère, sa gestuelle nerveuse et brutale.

Son regard sombre et intense se posa sur elle. Paralysée par la peur, Yasmine sentit ses jambes fléchir. Mais son instinct prit finalement le dessus, et elle se mit à courir de toutes ses forces, son sac battant contre son dos.

Arrivée devant son immeuble, elle se réfugia contre la porte, tremblante. Les larmes montèrent, mais avant qu'elle ne puisse retrouver son calme, la porte s'ouvrit brusquement.

- "T'étais où? Ça fait des heures que t'aurais dû être rentrée!" s'écria son père, le ton dur.

Yasmine baissa les yeux, incapable de répondre.

- "Tu crois que tu peux traîner comme ça? T'as aucune idée des problèmes que tu me causes!" "Tous ce que tu sais faire ces de jouer au prostituée dehors "ajouta-t-il, sa colère se déversant en paroles cinglantes. Les rumeurs qui couraient dehors l'avait déjà atteint.

Il la saisit fermement par les cheuveux, l'entraînant vers sa chambre. Puis une fois arrivé la bas il la jette violamment sur le mur.

- "Tu n'est qu'une traîner, une prostituée et une putin de ratée ! Tu aurais du mourir a la place de ta mère!"

La porte claqua, et Yasmine se laissa glisser au sol. Tremblante et épuisée, elle enfouit son visage dans ses mains, laissant libre cours à ses larmes.

Yasmine voulait en parler, confier ce qu'elle avait vu et ce qu'elle ressentait. Mais une pensée la hantait : personne ne la croirait. Dans ce monde où elle était déjà jugée et méprisée, où même son propre père semblait la condamner, elle se sentait seule, piégée dans un silence étouffant. Alors, la gorge nouée par l'impuissance, elle s'allongea sur son lit, espérant que le sommeil pourrait, au moins pour un instant, la libérer de cette douleur.