La Fiancée en fuite de l'Alpha
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Chapitre 3 Chapitre 3

Chapitre 3

Les jours qui suivirent furent pour Sophie comme un long cauchemar. Alex semblait chaque jour un peu plus distant, absorbé dans des pensées qu'il ne partageait pas, tourné vers quelque chose qu'elle ne comprenait pas. Ce fossé qui s'était creusé entre eux prenait de l'ampleur, jusqu'à envahir chaque moment passé ensemble. Elle percevait de plus en plus distinctement le changement dans son comportement. Il s'éloignait, et, avec lui, son rêve de bonheur tranquille.

Il rentrait plus tard le soir, se contentant de quelques mots pour expliquer des « affaires urgentes », sans jamais en dire davantage. Et même lorsqu'ils étaient dans la même pièce, elle sentait qu'il était ailleurs, son esprit captif de quelque chose – ou de quelqu'un – qui le rendait étranger.

Elle connaissait pourtant cette expression dans ses yeux, cette manière distante qu'il avait de se perdre dans ses pensées ; elle savait que cela n'avait rien à voir avec le travail. Un pressentiment la hantait, l'empêchant de trouver la paix. La possibilité qu'il passe ce temps avec Sarah devenait une idée qui la rongeait, impossible à ignorer. La simple mention de ce prénom suffisait à raviver en elle une douleur sourde, un sentiment de trahison qui s'enfonçait toujours plus profondément dans son cœur.

Un soir, après avoir entendu la porte d'entrée se refermer, elle resta figée au salon, tentant de contrôler les tremblements de ses mains. Elle l'avait attendu pendant des heures, espérant que ce soit l'une de ces soirées où il rentrerait un peu plus tôt, où ils pourraient partager un repas ensemble, même en silence. Mais il n'était pas venu. Et lorsqu'elle se leva pour se coucher, l'horloge indiquait presque minuit. Le sentiment de vide qu'elle ressentait l'oppressait, un vide amplifié par le poids de l'enfant qu'elle portait en elle.

Elle se dirigea machinalement vers la cuisine, tentant de trouver du réconfort dans les gestes simples et ordinaires. Elle versa de l'eau dans un verre, essayant de calmer les pensées qui tourbillonnaient dans sa tête. Comment en étaient-ils arrivés là ? Elle se sentait comme une étrangère dans sa propre maison, ignorée, mise de côté, comme si elle n'avait jamais compté. Comme si cette union secrète n'avait jamais eu de valeur à ses yeux.

Sophie s'assit à la table, ses doigts glissant sur le bois froid. Elle posa la main sur son ventre, se surprenant à parler à voix basse, comme pour se convaincre elle-même de ce qu'elle murmurait. « Ce n'est pas toi qui es fautif. Peu importe ce qui se passe entre ton père et moi, je te protégerai. » Ces mots la rassuraient autant qu'ils la brisaient. Elle savait qu'elle était prête à tout pour cet enfant. Mais pouvait-elle vraiment rester ici, dans cette maison où elle se sentait invisible ?

Les jours suivants, Alex continuait à s'enfoncer dans ce silence glacial. Les seules paroles qu'il lui adressait se limitaient aux nécessités, des phrases formelles, presque impersonnelles. L'amour qui avait jadis illuminé ses yeux semblait s'être évanoui, remplacé par une distance douloureuse et incompréhensible. Sophie, elle, se taisait, gardant ses questions, ses peurs et ses doutes pour elle. Elle aurait voulu le confronter, lui demander la vérité. Mais elle n'osait pas. Elle craignait ce qu'il pourrait lui répondre.

Un matin, alors qu'elle se préparait pour la journée, elle surprit son propre reflet dans le miroir. Ses traits étaient tirés, ses yeux fatigués. Elle avait toujours été forte, capable de surmonter les épreuves. Mais cette situation l'épuisait, la vidait peu à peu. Elle se demandait combien de temps encore elle pourrait supporter cette souffrance silencieuse.

Ce soir-là, alors qu'elle l'entendait s'approcher de leur chambre, elle fit semblant de dormir, se tournant de manière à ne pas croiser son regard. Mais elle sentait sa présence, sa respiration, et elle devinait dans le silence qu'il la regardait, peut-être en train de chercher quelque chose qu'il n'arrivait plus à trouver en elle. Elle voulut se tourner, lui poser cette question qui la hantait, mais elle se retint, laissant son cœur battre à toute vitesse dans le noir.

Les jours se suivaient, similaires et douloureux. Sophie se sentait emprisonnée dans cette attente insupportable, incapable d'obtenir les réponses qu'elle souhaitait. Elle se surprit à commencer à imaginer une vie sans lui, une vie où elle pourrait retrouver sa paix et offrir à son enfant un environnement plus stable, loin des incertitudes et de cette relation qui la détruisait à petit feu. L'idée de le quitter lui semblait terrifiante, mais elle ne pouvait pas nier qu'elle y pensait de plus en plus souvent.

Puis un jour, après une énième soirée passée seule, elle sentit la réalité de cette décision l'envahir pleinement. Elle ne pouvait plus vivre ainsi. Elle ne pouvait plus sacrifier son bien-être et celui de son enfant pour un amour qui semblait avoir perdu tout son sens. Elle se tenait debout dans leur salon, sa main posée sur son ventre, comme pour se donner du courage. Il était temps d'envisager l'avenir différemment.

Dans un geste impulsif, elle prit une feuille de papier et commença à rédiger une lettre. Elle y inscrivit tout ce qu'elle n'avait jamais eu le courage de lui dire. Chaque mot était un mélange de douleur et d'amour, de désespoir et d'espoir, comme un dernier cri d'amour à cet homme qu'elle avait tant aimé. Elle écrivit qu'elle ne pouvait plus rester dans l'ombre, qu'elle ne pouvait pas continuer à prétendre que tout allait bien alors qu'elle se sentait ignorée, rejetée. Elle lui dit aussi qu'elle espérait qu'il trouverait ce qu'il cherchait auprès de Sarah, mais qu'elle, elle devait maintenant penser à elle-même et à leur enfant.

Sophie posa la lettre sur la table du salon, prenant une profonde inspiration. Ce geste la libérait autant qu'il la brisait. Elle savait qu'elle ne reviendrait pas sur cette décision. Elle savait qu'elle devait partir pour se retrouver elle-même et offrir à son enfant la stabilité qu'il méritait.

Quand elle referma la porte derrière elle, elle sentit son cœur se serrer, mais aussi un poids se libérer. Elle était prête à affronter l'avenir, seule, si c'était le prix à payer pour retrouver sa paix.

            
            

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