Chapitre 4 N4

Elle sentit un frisson lui parcourir l'échine, une vague de terreur pure qui la fit vaciller. « Comment puis-je faire cela ? Je ne suis qu'une médecin, je ne suis pas faite pour ce genre de vie... »

« Tu es plus forte que tu ne le penses, » murmura la louve, son souffle chaud contre sa peau. « Et tu n'es pas seule. Il y a quelqu'un qui peut t'aider, un Alpha, puissant et sage, qui saura te guider, t'apprendre à maîtriser tes pouvoirs. Mais il aura ses exigences. »

Le ton de la louve devint plus grave, presque solennel, et elle sentit son cœur se serrer. « Un Alpha ? Que veux-tu dire par 'exigences' ? » La crainte dans sa voix était palpable, le poids des mots de la louve s'alourdissant dans son esprit.

La louve la regarda un long moment, ses yeux bleus pénétrant les siens avec une intensité troublante. « Il te demandera de l'accepter, de te soumettre à lui en échange de son aide. Il aura des attentes, des demandes que tu devras considérer sérieusement. »

Le silence s'installa entre elles, lourd, oppressant. Elle sentit son souffle se raccourcir, la panique remonter, bouillonnant dans ses veines. Quelles étaient ces exigences dont parlait la louve ? Que signifiait se soumettre à un Alpha ? Tout cela semblait si irréel, si terrifiant.

« Tu dois être prête à accepter cette nouvelle vie, » continua la louve, rompant le silence. « Tu devras prendre des décisions difficiles, mais sache que tu as la force en toi. Je serai là, à chaque étape, pour te guider. »

Les larmes lui montèrent aux yeux, la peur et l'incertitude s'accumulant en elle comme une marée montante. Elle voulait crier, refuser cette réalité imposée, mais au fond d'elle, une part de son être savait qu'elle n'avait pas d'autre choix. La morsure avait scellé son destin, l'amenant sur un chemin qu'elle ne comprenait pas encore

, mais qu'elle allait devoir emprunter.

Alors que la louve reculait, s'éloignant dans l'obscurité, ses paroles résonnèrent une dernière fois dans son esprit, graves et pleines de sens. « Prépare-toi, car ce n'est que le début. L'Alpha t'attend. »

Elle se réveilla en sursaut, le souffle court, le cœur battant à tout rompre. La pièce était plongée dans l'obscurité, mais le rêve était encore présent, vibrant dans son esprit comme un souvenir indélébile. Elle porta instinctivement la main à son bras, sentant la cicatrice invisible de la morsure. Ce n'était plus un cauchemar. C'était sa réalité.

L'aube pointait à peine quand elle ouvrit les yeux, les rayons du soleil perçant à travers les rideaux tirés, inondant la pièce d'une lumière douce et apaisante. Elle se redressa lentement, surprise de se sentir aussi en forme, aussi vivante. La fatigue qui l'avait accablée ces derniers jours semblait s'être évaporée, laissant place à une énergie nouvelle, presque palpable. Mais malgré cette vigueur retrouvée, l'inquiétude persistait, nichée au creux de son ventre comme un serpent endormi.

Les paroles de la louve résonnaient encore dans son esprit, mêlant réalité et cauchemar dans un tourbillon confus. Était-ce vraiment un rêve ? Ou bien un avertissement, une prémonition de ce qui l'attendait ? Elle tenta de secouer ces pensées, de les chasser comme on éloigne une mouche agaçante, mais elles s'accrochaient, tenaces, refusant de disparaître.

« Ce n'était qu'un rêve, » murmura-t-elle pour elle-même, comme pour se convaincre. « Rien de plus. »

Elle se leva, laissant le drap glisser sur sa peau, et se dirigea vers la salle de bain. L'eau chaude coulant sur son corps apaisait ses muscles tendus, et elle se perdit un moment dans la sensation réconfortante de la chaleur. Pourtant, même dans ce cocon de vapeur, elle ne pouvait ignorer l'étrange impression qui persistait en elle, cette sensation que quelque chose avait changé, que quelque chose en elle n'était plus tout à fait comme avant.

Elle sortit de la douche, s'enroula dans une serviette moelleuse, et s'arrêta un instant devant le miroir. Ses yeux fixaient leur propre reflet, cherchant des indices, des signes visibles de cette transformation dont la louve avait parlé. Mais elle ne vit rien de différent, rien qui trahisse cette nouvelle réalité dont elle avait été l'annonciatrice. Ses traits étaient les mêmes, peut-être un peu plus tirés, mais il n'y avait aucune trace de cette créature en elle.

« Tout va bien, » se murmura-t-elle en se brossant les cheveux, tentant de reprendre contenance. « Tout va bien. »

Elle se prépara rapidement, enfilant son uniforme de travail avec une habitude mécanique, mais une étrange appréhension l'envahit tandis qu'elle se regardait une dernière fois dans le miroir. Elle était prête, mais une part d'elle, enfouie profondément, n'était pas certaine de ce qu'elle s'apprêtait à affronter. Pourtant, elle se força à sourire, même si le geste lui semblait forcé, presque artificiel.

Le trajet jusqu'à l'hôpital se déroula sans incident, la routine habituelle des embouteillages matinaux lui offrant un répit bienvenu pour rassembler ses pensées. Mais même derrière le volant, ses mains serrant un peu trop fort le cuir, elle sentait cette tension sous-jacente, cette inquiétude sourde qui la rongeait de l'intérieur. Chaque feu rouge était une invitation à réfléchir, à douter, mais elle se força à ignorer ces pensées intrusives, à se concentrer sur la route, sur la journée qui l'attendait.

Quand elle arriva à l'hôpital, le bruit familier des couloirs animés l'accueillit, dissipant une partie de l'anxiété qui l'avait accompagnée depuis son réveil. Elle salua ses collègues d'un sourire distrait, se dirigeant directement vers les vestiaires pour déposer ses affaires. C'était étrange, cette normalité qui l'entourait, comme si rien n'avait changé, comme si elle était toujours la même personne qu'avant. Pourtant, au fond d'elle, elle savait que ce n'était plus le cas.

Elle avait à peine enfilé sa'blouse que la sonnerie de son pager la tira de ses pensées. Une urgence. Sans perdre une seconde, elle se précipita vers la salle d'opération, son cœur battant plus vite à l'idée de ce qu'elle allait affronter. C'était là, dans ces moments de stress, qu'elle se sentait le plus vivante, le plus elle-même. Mais aujourd'hui, une part d'elle redoutait ce qui l'attendait.

Lorsqu'elle arriva dans la salle d'opération, elle se retrouva face à une situation critique : un patient en arrêt cardiaque, son cœur défaillant à cause d'une complication post-chirurgicale. Sans perdre un instant, elle enfila ses gants et son masque, prenant les commandes de l'équipe avec l'assurance que ses collègues lui connaissaient bien.