- Alors Lylwen, ça fait quoi de devoir se voir chaque matin en ouvrant son casier ? Rigole l'un des lycéens.
Je ne réponds rien et poursuis mon chemin. Comme si cela ne suffisait pas, il fallait que je tombe sur cette bande d'ânes.
- La pamplemousse apprécie-t-elle son cadeau du jour ? Demande Edwin.
Oh ce mec, sérieusement ? Pamplemousse ? Je ne vois même pas pourquoi cela m'étonne, il est aussi bête qu'un lama, malheureusement pour l'animal. Être comparé à Edwin, je le plains.
- Non mais sérieusement, vous n'en avez pas marre de tout le temps vous acharnez sur cette fille ? Demande une fille dans mon dos.
Merci mademoiselle la justicière, mais personne ne t'a demandé d'intervenir. Les gens ne pourraient tout simplement pas se mêler de leurs affaires ?
Peut-être que j'en fais un peu trop.
- Mêle-toi de ce qui te regarde Gwen, personne ne t'a appelé ici, dit Lihana.
- Peut-être que je me mêlerai de ce qui me regarde si vous cessez d'importuner cette fille, ajoute ladite Gwen.
- Mais vraiment Gwen, ne me force pas à t'humilier co-.|.
- Je crois que tu montes un peu trop sur tes grands chevaux Lihana. Tu ne vas humilier personne, et encore moins moi.
Je ne les écoute plus, je poursuis de nouveau mon chemin. Si cette fille désirait être le nouveau bouc émissaire, qui étais-je pour l'en empêcher ?
Quoique Edwin n'était pas du même avis que moi.
- Où est-ce que tu comptes aller, immonde chose ? Demande-t-il en me barrant la route.
- Je me demande encore comment tu fais pour approcher cette fille, elle est d'une puanteur ! Dit Fernanda en se pinçant le nez.
Je contourne celui-ci, le laissant derrière-moi. Il semble déterminer à me pourrir la journée puisqu'il me barre à nouveau la route.
- Je rêve ou cette chose se fait de plus en plus rebelle ? Il va falloir la dresser mon chou, rigole Lihana.
- Je crois que tu ne m'as pas vraiment compris. Tu ne bouges que si je te l'ordonne.
Ils sont vraiment hilarant ces populaires, comment j'ai pu être aussi stupide dans le passé à me comporter de la sorte ?
Il désire parler, mais je l'évite encore une fois.
- Là, c'est clair. Ça se voit bien que cette fille a une éducation ratée, rigole Fernanda.
À l'entente de sa phrase je me crispe et j'arrête tout mouvement. Ils pouvaient se moquer de tout, sauf de mes parents et insulter mon éducation, revient à les insulter eux.
- Ai-je touché une corde sensible ?
- Arrête Fernanda, on peut tout se permettre sauf de se moquer des parents ! Dit Lihana énervée.
- Pourquoi tu t'énerves, tu la défends maintenant cette vache ? Demande Fernanda.
- Je ne la détends pas, je dis juste que tu évites d'être insultante vis-à-vis de ses parents !
Elles commencent à se chamailler toutes les deux, j'ignore pourquoi je présentais de la douleur dans le ton de la voix de Lihana.
- Tu vois par ta faute elles se chamaillent ! Dit Edwin en m'attrapant par les cols.
Je le laisse faire sans rechigner, il me tourne violemment vers ses deux amies, c'est vrai que Lihana était en colère, même très en colère.
- Tu ne dis rien, ça t'amuse d'avoir créer tout ça ? Demande-t-il en me secouant dans tous les sens.
J'entends le bruit d'un métal claquer sur le sol, sur le coup je ne remarque rien, mais lorsque Edwin me relâche, mon regard se pose sur le sol et ... non !
Non, dites-moi qu'il n'avait pas osé.
- Non ... non ... NON ! Crié-je en remarquant ma chaîne abîmée.
Cette chaîne était tout ce qui me restait de lui, cette chaîne était celle qui m'aidait à contenir toute la rancœur que j'éprouvais contre la race humaine, cette chaîne était le seul objet qui me permettait de me sentir proche de lui et d'oublier sa mort.
Il venait de tout gâcher.
Je relève la tête vers l'auteur de cet acte.
C'en était trop.
- Qu'est-ce que t'as foutue connard ? Demandé-je froidement en fixant Edwin.
- Je crois que tu oublies à q-.|
- QU'EST-CE QUE TU AS FOUTU ENCULÉ ? Crié-je rouge rage avant de me diriger vers lui.
- Tu n-.|
Il n'a pas le temps de répondre que je lui envoie mon poing dans la figure. Les battements de mon cœurs accélèrent de plus en plus.
Il recule la tête baissée en se tenant la mâchoire, il relève ensuite la tête, la bouche ouverte, je voyais son sang recouvrir la blancheur de ses dents.
C'était peu, vraiment peu. Il méritait plus qu'un coup de poing.
Je me dirige vers lui avec haine, toute le mépris que j'éprouvais pour lui pouvait se lire sur mon visage.
Je suis prête à lui envoyer une seconde fois mon poing, mais il réussit à m'attraper le bras et m'envoie un coup dans le ventre.
Ce coup n'impacte pas mon corps grâce au rembourrage, et je crois qu'il le remarque puisqu'il lève la tête vers moi. Je lui offre un coup de tête des plus violent avant de lui envoyer mon pied dans les couilles.
Finalement, mon père avait raison. La boxe me sert à quelque chose.
- Tu n'avais pas le droit de faire ça, tu-n'avais-pas-le-droit ! Dis-je en lui envoyant un deuxième coup.
- Arrête Lylwen ! Crie Lihana.
Je me crispe avant de me tourner vers elle, elle semblait effrayée.
- Je-ne-m'appelle-pas-Lylwen ! Articulé-je froidement.
Une main vient enlacer mon coup et je me sens étouffer. Je reçois plusieurs coups sur le côté. Le rembourrage m'empêchait de bien les ressentir, mais il s'estompait au fur et à mesure alors je commençais à sentir la douleur.
- Putain arrête Edwin ! Crie Lihana en pleure.
Gwen revient suivie par le directeur et deux autres jeunes de notre âge, ainsi que les professeurs les plus jeunes.
- Que se passe-t-il ? Crie le directeur en nous apercevant.
- Merde mec comment tu peux frapper une fille ! Crient Brad et Wil avant de venir nous séparer.
J'en profite pour mordre le bras de ce salopard qui se met à hurler comme une fille, il retire son bras de mon cou et je sens celui-ci endolori.
- Qu'est-ce que tout cela signifie ? Demande le directeur en arrivant à notre niveau.
- C'est normal qu'elle perde de la mousse ? Demande Brad.
Je lui lance un regard noir avant de retirer tout le rembourrage abîmé. Ils me regardent tous surpris.
- Venant de vous Monsieur w-.|.
Je me dégage de la prise du professeur avant de retirer cette perruque et ce gros pull rempli de rembourrage.
Je ne les écoute plus et je sors du lycée en colère malgré les protestations du directeur et sous le regard des autres élèves. Je n'avais même pas remarqué que ces imbéciles avaient quitté leur salle de classe juste pour un peu d'action.
Je me tord de douleur en rejoignant l'extérieur énervée. Lorsque l'air frais parvient jusqu'à mes poumons, ma colère redescends.
Maintenant qu'ils savent tous que je ne suis pas celle que j'avais prétendue être jusqu'ici, j'allais enfin pouvoir être moi et tous leur faire payer jusqu'au dernier.
Pour le moment je devrais songer à faire disparaître cette trace violette que j'entrevois sur mon cou grâce à la transparence de la vitre de cette voiture.
J'avais besoin de me ressourcer.
Peut-être que mon avenir était fichue car j'avais été brutale, mon DIEU pourquoi c'est si difficile de vivre dans ce monde en étant humble ?
L'humilité était-elle la cause de toutes nos souffrances ou était-ce simplement la vie qui s'acharnait contre notre existence.
J'avais besoin de parler, vider mon sac. Et qui de mieux placé que lui ?
♤- 09h
- Joe Saloon
- Que dirais ton père en t'apercevant dans cet état des plus piteux, soupire Joe en étalant de la pommade sur mes hanches.
Je grimace, il faisait exprès de me créer plus de douleur.
- Il serait ravi de voir que mes cours de boxe avaient porté leurs fruits.
Il exerce une forte pression sur mon ecchymose. Je pousse une long soupir de douleur accompagné d'une grimace des plus ridicules.
- Laisse-moi m'occuper de mes plaies si c'est pour autant me torturer, dis-je en fusillant du regard ce dernier.
- Tu es vraiment une tête de mule, souvent je me demande si tu n'es pas un jeune homme dans une autre vie, dit-il épuisé par ma personne.
Il termine puis je baisse mon débardeur toujours en le fixant.
- Tu sais, si tout ceci est arrivé c'est uniquement de ta faute, dit Joe en rangeant une tondeuse.
- De ma faute, dis-je en rigolant nerveusement. J'ai toujours voulu me faire petite et tu me dis que c'est de ma faute ? Demandé-je énervée.
- C'est bien pour ça que c'est de ta faute, si dès le départ tu avais été honnête sur ton identité, peut-être qu'ils t'auraient fichu la paix ! Dit Joé.
Je baisse la tête, il avait peut-être raison.
- Tiens, efface ces gribouillis que t'as sur le visage, dit-il en me tendant une serviette humide.
Je la récupère avant d'effacer tout le maquillage immonde que j'avais sur le visage, je réfléchissais pendant que Joé rangeait son salon.
- Ton père avait bien raison quand il a choisi ton prénom, Kimberley, rigole Joé en souriant.
- Je veux bien savoir pourquoi, dis-je en lui rendant la serviette.
- Pour le moment tu ne mérites pas de le savoir. Tu devrais plutôt réfléchir à ce que tu diras à ta mère en rentrant, dit-il.
- J'avais mes raisons et peu importe ce qu'on me dira. Tu t'imagines, moi, ce que j'ai accepté d'endurer depuis ma rentrée ?
- Que tu as décidé, tu pouvais bien éviter tout ce grabuge, c'est bien ce que je disais, dit-il en me lançant un regard accusateur.
- Tu es censé me soutenir et non m'enfoncer encore plus, pour tout te dire, si j'avais décidé de venir te voir, c'était bien pour passer mes nerfs sur toi, dis-je sincèrement.
- Et qu'est-ce qui t'as empêché de le faire ? Demande-t-il amusé.
J'ignore da question et nous sommes interrompus par un client qui venait d'arriver.