Je dois reconnaître que la déchirure, la douleur liée à l'accouchement m'a dégoûté du sexe pendant une bonne période, de long mois. Ma mère m'avait rassuré, me disant que c'était des choses qui arrivaient souvent chez une femme, chez une premipart et que c'était normal. Concernant Blade, qu'il y avait des hommes ainsi, qui préférait leur tranquillité, qu'il n'était pas encore habitué mais que plus tard quand mon fils sera plus grand, sera capable de marcher ils seront inséparables.
Alors j'ai attendu, comme une cruche j'ai attendue que mon mari revienne à moi, je voulais lui raconter ce par quoi je suis passée psychologiquement. Le manque qui m'a consumé au point de vouloir me toucher, le fait que je ne puisse plus marcher après l'accouchement, l'impression que mes entrailles se brisaient à chaque seconde de l'avenue de notre fils car il était trop tard pour une péridurale. Que, au lieu de son indifférence, j'aurais voulu qu'il me serre dans ses bras. Qu'il me rassure que ça va aller et qu'il me comprennent.
Je voulais qu'il sache que si je m'occupais autant de notre fils malgré que nous avions Béatrice c'est parce que je n'arrivais pas à croire qu'il était enfin là, que je l'avais fait. Que ce petit être vivait en moi, j'avais enfin la preuve de l'amour que j'avais porté neuf mois alors je ne voulais plus m'en séparer même quand c'était dur la nuit, le voir me laissait croire que j'avais enfin accompli quelque chose, pour moi et pour notre famille.
Mais au fil des mois, des années, je l'ai vu s'éloigner, toujours plus alors parfois je me suis plongée dans l'alcool et déblatèrent tout ce que j'avais sur le coeur quand l'envie me prenait mais après je regrettais et redevenait aussi calme et inexistante qu'une tombe oublié.
Rien n'a changé
Malheureusement nous ne sommes pas dans un webtoon ou un dessin animé magique où un bouton en arrière existe, dans la réalité, il est impossible de remonter le temps, de rectifier le passé.
Mais si c'était possible, qu'aurais-je changé?
- Si tu le veux, tu peux avoir ton mari dans ta poche. Une femme à le pouvoirs de faire ce quelle veut d'un homme, tu peux arranger ton couple si tu le veux vraiment. Me chuchote ma conscience où bien encore la voix de ma mère qui s'est transformée en celle- ci.
Facile à dire, je connais déjà la chanson si j' ose me plaindre, c'est de ma faute. Ma mère me l'a bien fait comprendre alors j'ai pris pour habitude de fermer ma bouche et de garder tout en moi. Oui je garde, car je suis une femme indigne incapable de satisfaire, de retenir son mari.
Sept ans déjà. Je vais devenir folle
- Essaie encore. Me chuchote ma conscience.
Jusqu'à quand ?
Vrinnng vrinnng vrinnng, vibre mon téléphone, c'est un message quand je le prend et le lit
[J'ai oublié de te dire hier soir, ce soir nous avons une cérémonie importante, fait toi belle, je viens te chercher à 20h.]
- Va te faire foutre Blade. Dis-je alors que l'envie de pleurer me saisit mais ma cigarette coincée entre mes doigts me suffit pour l'instant. Je me levant malgré tout de mon lit et éteint la tige avant de descendre
- Béatrice ? Dis-je une fois en bas, il est déjà quatorze heures, je n'aurais jamais le temps.
- Oui madame? Dit elle en sortant de la cuisine
- Je sors faire des boutiques.
- Bien madame.
Ça fait des années que Béatrice travaille pour moi, elle avait été engagée par ma belle mère pour garder un œil sur moi et même si à la longue nous nous sommes liés d'une certaine manière, je reste malgré tout sur mes gardes.
Même après avoir mis au monde l'héritier de la famille, j'ai toujours l'impression d'être dans cette bulle où je n'arrive pas à respirer.
J'étouffe
Béatrice est dans la quarantaine et je dois reconnaître qu'elle effectue ses tâches avec un grand dévouement.
Alors j'ai un certain respect pour cette femme.
Une robe de gala, encore une. Si ce n'était que moi je porterai une que je possède déjà mais les images de cette soirée il y a six ans me reviennent en tête.
- Qu'est ce que c'est ?
- Quoi? Dis-je en me regardant.
- Ce que tu portes? Dit il en me fusillant du regard
- Une robe voyons je l'avais mise... Aïe arrête. Dis-je en regardant ma main rougir sous sa poigne, Ezekyle n'avait que dix mois et j'ai trop la flemme de faire du shopping pour une de ses soirées.
- À ton avis qu'est ce que les gens diront quand ils te verront comme au nouvel an.
- Tu me fais mal.
- Réponds-moi?. Dit il en serrant les dents
- Qu'elle est jolie et que...
- Faux, que je suis un homme radin qui n'arrive pas à faire plaisir à sa femme qui est obligé de porte ses vieux chiffon alors va m'enlever ça et porte quelque chose de plus adéquat à la grandeur de mon rang. Dit-il en me lâchant d'un coups sec.
Ce soir-là je ne l'avais pas reconnu était la première fois qu'il se montrait agressif vis à vis de moi, le plus souvent il se contentait de m'ignorer.
Parfois je regrette de l'avoir épousé, peut-être que j'aurais été plus heureuse et mariée aujourd'hui ? Mais après je me rappelle du sourire de mes parents quand Hélène les avait informés que son fils s'intéressait à moi.
- Barbara, tu as entendu ça ? Le fils du patron? Oh ma chérie, tu vas être heureuse, tu auras tout ce dont nous n'avons pas pu t'offrir. m'avait dit ma mère ému
- Comporte toi bien et ne crée pas de problème dans cette famille, ils nous font confiance. avait ajouté mon père.
Je souris tristement en secouant la tête avant de me concentrer sur la route.
- Si on m'avait dit que ma vie serait autant la merde, je me serais barré ce jour là où lieu de fantasmé sur ce connard en veste.
♡♡♡
- Madame, avez vous besoin de quelque chose en particulier ? Me dit une des employés d'une des maisons de haute couture de la ville, c'est la troisième que je visite
Je lui donne ma carte gold unlimited et elle me sourit plus chaleureusement.
- J'ai un gala ce soir, montrez moi vos plus belle robe. Dis je avec indifférence
- Veuillez me suivre madame, par ici.