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1
Le lendemain matin, lorsque je me réveillai, je n'avais plus le moindre souvenir du rêve de la veille. J'avais étonnement chaud, mon front me brûlait comme un vilain coup de soleil, mais cela semblait moins alarmant que l'état dans lequel se trouvait le garçon au ventre lacéré de griffures contaminées. Quand tout le monde fus réveillé, je leur expliquai les bases : se servir d'une arme, reconnaître un contaminé, utiliser une boussole. Je m'amusais de voir leurs regards émerveillés, il semblaient tellement surréaliste de voir des gens avec si peu de notions dans un monde aussi apocalyptique. Évidemment je leur appris à soigner une blessure, contaminée ou pas et nous nous sommes mis en route.
Si j'avais dû trouver un point sur lequel ils semblaient doués c'était l'endurance, pas tous, mais la plupart semblaient ne jamais se fatiguer. Je m'inquiétais davantage pour ce garçon, Winston, qui avait été griffé par des fondus. Il progressait lentement, sa respiration était hachée et de grosses gouttes de sueur coulaient de son front. À de nombreuses reprises il dû reprendre son souffle. Malheureusement je ne pouvais pas lui apporter le répit dont il avait besoin : j'étais le seul guide, et mon temps aussi était compté. Je me mis à la tête du groupe, avançant à côté de Pringles qui trottinait joyeusement.
Ils s'attardaient à contempler la mer de sable qui les entourait, les bâtiments engloutis par les dunes, les vagues de chaleur ondulants sur le sol. Quand je prenais moi même le temps d'observer le paysage, j'arrivai à percevoir l'ironie du sort qui avait frappée notre planète, l'Homme mené à sa propre perte, et pourtant toujours relevant l'impossible pour sa propre survie. Oh bien sûr, tout le monde ne voyait pas notre sort du même œil que moi, certains s'accordaient à parler de punition divine, de hasard... Peut importe ce que c'était, ce que je voulais c'était simplement survivre.
Arrivés en haut d'une haute dune, tout le monde s'arrêta pour observer le paysage désertique qui ravageait les villes. Les ponts, les immeubles, tout était en ruine, inondé de sable et rongé par le temps. Pour moi c'était un paysage habituel, mais les autres semblèrent tous surpris par cette vue. Et plutôt que trouver ça étonnant, cette fois je trouva leur surprise triste à voire. Bon Dieu, Wicked a vraiment dû réduire leur mémoire en bouillie pour qu'ils ne sachent rien de ce qui se passait à l'extérieur.
Theresa (la fille aux cheveux d'ébène) ne fut pas surprise, comme si elle trouvait ça normal, enfin pas normal, plutôt on aurait dit qu'elle était au courant, et c'est ce qui m'étonna.
- Un des nombreux tableaux qui illustre l'extinction de l'espèce humaine, dis-je.
La fille aux cheveux sombres (et emmêlés) me jeta un regard froid, et d'autres des regards surpris. Apparemment l'optimisme n'était pas vraiment leur fort.
- Je préfère voir ça comme un paysage historique qu'un simple lieu de ruine. Moi je suis contente de le voir, tout le monde n'a pas eu cette chance, dis-je. Ça c'est un truc que vous devez apprendre, pas d'attachements.
Aucuns ne réagirent sur le moment puis l'un des garçons, aux cheveux châtains, me demanda :
- Alors tu n'es attachée à rien ?
Je me tournai vers lui. C'est ça, voulais-je répondre. Mais il y avait quand même Pringles. Et plus le temps passait plus je me demandais comment j'avais fait pour rester seule aussi longtemps.
- Si, je suis attachée à Pringles, c'est le seul qui reste de la vie que je menais avant. Mais à part lui, non j'ai décidé de ne plus m'attacher à rien. Je l'ai déjà fait et ça fait plus de mal que de rester seule.
- Comment ça ?
Je réfléchis, dévoiler ma vie, mon ancienne vie, c'était quelque chose que je n'avais jamais fait qu'avec un chien (au moins il ne critiquait pas). Avais-je vraiment envie de ne rien dire, de ne rien laisser derrière moi. Cependant, leur raconter tout c'était me confier, et se confier c'est faire confiance. Pas de confiance. Ne fais confiance à personne d'autre qu'à toi même, avait dit mon petit frère avant d'être emmené par Wicked.
- C'est un truc dont je parle pas, répondis-je simplement.
Si je ne leur disais rien, c'était aussi pour ne pas qu'ils aient confiance en moi. Que ce passerait-il quand ils sauraient la vérité ? Je crois bien que c'est là que je verrais s'ils avaient eu confiance en moi. Je passai nerveusement ma main dans ma nuque quand Winston tomba à plat ventre, manquant de dévaler toute la dune. Tout le monde se précipita sur lui. Le garçon baraqué à la peau sombre, Frypan, le retourna sur le dos. Winston respirait rapidement, sa poitrine se soulevant aussi vite que celle d'un animal à l'agonie. Des veines emplies d'un sang noir commençaient à ressortir dans son cou et son teint était devenu encore plus cireux. Je pris son poignet et pressa mes doigts contre ses veines pour sentir son pouls. Son cœur battait à cent à l'heure puis parfois s'arrêtait, comme s'il retrouvait un rythme normal.
- Qu'est-ce qu'il a ?, questionna le grand blond.
- Il se transforme, dis-je, je relevai la tête. Si vous voulez l'emmenez il va falloir le porter.
C'est Frypan et Minho qui se portèrent volontaire. C'était les deux garçons les plus musclés. Ils bricolèrent un espèce de brancard sur lequel ils allongèrent Winston, dont le souffle commençait à reprendre un rythme normal. Notre progression fut nettement ralentie. À la fin de la journée, nous avions avancé moitié moins que je ne l'avais prévu. Les montagnes semblaient si loin que même en courant non-stop j'y arriverais déjà transformée.
Nous avions établis notre campement sous un petit abri formé de murs écroulés. Au moins nous n'étions pas voyants, je les autorisai donc à faire un feu, notamment pour réchauffer Winston qui tremblait comme un linge sur un fil pendant une tempête. Je m'assis contre un des murs et commençai à remonter ma manche. Je sortis une trousse de soin de mon sac et défis le bandage. Je fus étonnée de voire que la Braise (oui, c'était le nom du virus) ne s'était pas étendue vers ma tête mais plutôt vers ma main. La plaie noire allait maintenant de mon épaule à mon coude. Des veines noires commençaient à apparaître autour, mais pour l'instant rien de bien méchant. À l'avenir j'allais devoir mettre des tee-shirts à manches longues si je ne voulais pas recouvrir tout mon bras d'un bandage.
Comme la nuit dernière, je désinfectai avant de recouvrir (uniquement la morsure) d'un bandage d'une blancheur éclatante en comparaison des veines sombres. Puis me mis à fouiller dans mon sac à la recherche d'un long tee-shirt.
Pendant que ma main (qui semblait perdre du tonus) fouillait dans le sac, je relevai la tête et vit que Pringles jouait avec trois garçons du groupe : Newt, le petit aux cheveux noirs dont le nom m'échappait toujours et Stan. Pringles agitait joyeusement la queue avant de courir après le bâton que ces derniers lui jetaient. Je me demandai ce que deviendrait mon fidèle acolyte quand je serai transformée. Sûrement le laisserai-je à ce groupe, je savais qu'ils en prendraient soin. Je finis par mettre la main sur un tee-shirt noir avec des manches longues. Parfait. Je sortis du petit abri avec mon sac et enfila le tee-shirt.
Passer le bras dans la manche me lança un bref éclair de douleur, mais c'était supportable. Je m'adossai contre le mur de l'abri et respirai l'air frais de la nuit. Je sortis mon walkman de mon sac et mis le casque sur mes oreilles. J'avais toujours trouvé étonnant de voir avec quel facilité la musique réussissait à rendre le plus terrifiant des paysages, paisible. Dans les oreilles, j'écoutais Stand by me. Cette musique, c'était mon petit frère qui avait insisté pour la mettre sur la cassette. J'aurais aimé qu'il soit là pour l'écouter avec moi. Je fermai les yeux et l'imaginai à côté de moi, puis je mis le son à fond, tant pis pour les piles.
Pendant un long moment je restai seule, les yeux fermés, laissant défiler les musiques. Puis quelqu'un vint s'asseoir à côté de moi. Je n'ouvris pas les yeux mais je devinais que c'était Stan. J'aurais aimé rester seule, je me demandais d'où venait son obstination à me parler. Il était sympa, le problème était justement là : je ne voulais pas faire confiance, et je ne voulais pas m'attacher. Quand une autre musique fut terminée, je descendis le casque sur mes épaules et j'ouvris les yeux. Stan avait les yeux rivés sur le paysage nocturne mais il se retourna vers moi quand j'eus enlevé le casque.
- Qu'est-ce que tu écoutes ?, demanda-t-il.
Répondre, ne pas répondre ? Je devinai sous ses boucles brunes qu'il n'était pas stupide, il devait avoir lui aussi conscience que je mourrai bientôt. Il devait avoir conscience que rien ne servait de s'attacher. J'enlevai le casque de mes épaules, pris soin de baisser un peu le son puis je le lui mis. Il me laissa faire, sans détacher son regard de moi. Nos visages étaient tout proches et mon cœur se mit à s'accélérer. Aussitôt que mes joues commencèrent à s'enflammer, j'éloignai mon visage. Je pressai le bouton play et attendis quelques secondes. Stan eut un sourire. Si je me souvenais bien, la musique qu'il écoutait était Rocketman.
Durant toute la durée de la musique, Stan ne baissa pas une fois le regard. Ce qui aurait dû être gênant mais étonnement en fait ce ne le fut pas. Puis la musique fut terminée et il y eut un long silence. Stan enleva le casque et le repassa autour de mon cou en le laissant reposer sur mes épaules.
- J'aime bien, me dit-il en souriant.
Je souris à mon tour avant de bien me remettre contre le mur. Il fit la même chose et nous restâmes à observer le paysage plongé dans l'obscurité.
- Wicked m'a effacé la mémoire, me dit-il.
Je me retournai vers lui, ça expliquait pas mal de choses. Et maintenant je me sentais coupable de les avoir jugés inaptes à la survie.
- Je suis désolée, dis-je, et je l'étais vraiment. Est-ce que les autres aussi ?
- Oui, tout le monde, me dit-il.
J'étais vraiment désolée pour eux, plus que c'était possible de ne leur faire savoir. Et d'un autre côté je les enviais. Ils n'avaient plus à se soucier de ceux qu'ils avaient perdus, ils ne cauchemardaient pas de tout ce qu'ils avaient vécus. C'était pourtant égoïste de les envier d'avoir perdu l'une des dernières choses qui leur restait.
Spontanément, je pris la main de Stan. La mienne commençait déjà à devenir froide à cause de ma morsure, mais celle de Stan la réchauffa. Comme moi il se laissa faire, il entremêla ses doigts autour des miens mais ne dis rien de plus. Au bout de plusieurs minutes sans rien dire, les joues brûlantes, je retirai ma main, gênée. Il se tourna vers moi, et je me sentis encore plus gênée que lorsqu'il tenait ma main. Je détournai le regard avant de retourner auprès du reste du groupe.
2
Le soleil se levait par dessus les dunes de sable quand le coup de feu retentit. À ce moment là, Stan était occupé à parler avec Theresa, Newt jouait (encore) avec Pringles, les autres étaient restés à préparer les sacs sous l'abri et je relaçais mes baskets noires. À peine le coup eut-il retentit que tout le monde se précipita vers l'abri (là où le coup de feu avait été tiré). Quand j'arrivai à mon tour, je découvrit Frypan avec le pistolet dans les mains. Winston était allongé, respirant avec difficulté comme la veille. Les veines noires avaient envahi son cou et ses yeux s'injectaient de sang.
- Qu'est-ce qui s'est passé ?, demanda Newt.
- C'est Winston, il a pris le flingue et il a essayé de se tirer une balle en pleine tête.
Tout le monde se tourna vers Winston. Des scènes de ce genre j'en avait déjà vu. Et je le comprenais. Quand ma transformation viendrait je ne comptai pas devenir un fondu, je ferai exactement ce qu'il venait de faire.
- Ça a grossi, dit-il en relevant son tee-shirt.
Tout le monde fit une grimace de dégoût et détourna les yeux, mais pas moi, j'avais déjà vu pire. Les griffures avaient laissé place à de profonde entailles, son ventre ressemblait davantage à de la chair broyée qu'à quelque chose d'humain. Du sang noir avait séché un peu partout et continuait de couler en certain endroit. Du pus suintait également des plaies. Des veines emplies d'un sang noir partaient de la plaie et semblaient envahir tout son corps. On voyait que la moindre respiration lui coûtait cher. D'énormes gouttes de sueur coulaient de son front jusque dans son cou, mouillant son tee-shirt.
- Je veux pas devenir un monstre, disait-il, laissez moi en finir.
Tous hésitèrent puis Frypan lui tendit le pistolet. Il le prit avec des mains hésitantes avant d'ajouter qu'ils attendraient qu'on soit partis.
- On peut pas perdre un pistolet, dis-je.
Tous me regardèrent, comme si j'étais un monstre. Je pris mon sac sur le côté et en sortis deux seringues (les deux qu'il me restait).
- C'est quoi ?, demanda Minho.
- C'est un euthanasiant qu'on produisait au début de l'épidémie pour ceux qui ne voulaient pas se transformer. Ça ne lui fera pas mal, dis-je.
Encore une fois ils se consultèrent, mais c'est Winston qui accepta. Après tout c'était à lui que ce choix appartenait.
Je fit rouler les deux seringues entre mes doigts, quelle ironie ! Une pour lui, une pour moi. Apparemment c'était comme ça que ça finirait. Je rangeai la seconde seringue dans mon sac.
- Allez-y, je vais le faire, je vous rejoint, dis-je.
Les autres ne se firent pas priez, ils adressèrent tous un au revoir à Winston puis je me retrouvai seule avec lui.
- Tu pries pour mon âme ?, me demanda-t-il.
Je ne répondit pas tout de suite, d'abord je fichai l'aiguille dans son bras.
- Tu es croyant ?, demandais-je.
J'injectai le produit, il devait avoir si mal qu'il ne sentait rien.
- J'en sais rien, me répondit-il.
Le produit commença à ralentir sa respiration.
- Je prierais pour ton âme, dis-je.
Je lui pris la main, et il la serra avec une force surprenante, si fort que mes phalanges en devinrent blanche.
- Bonne chance, me dit-il.
Il laissa retomber sa tête contre le sol et sa respiration devint encore plus lente. Puis ses yeux devinrent vitreux et sa main lâcha la mienne. Je pris son pouls mais son cœur ne battait plus. Puis une larme roula sur ma joue. Je ne pleurais pas pour lui. C'était égoïste, mais je pleurais pour moi. Bientôt ce sera moi à sa place, pensai-je, quelqu'un priera-t-il pour mon âme ?
3
Plus personne ne parla beaucoup après que je les ai rejoint. J'avais pris soin d'essuyer la larme qui avait roulé sur ma joue. Je n'avais pas pris les affaires de Winston, par respect pour lui. Pendant un moment j'avais même hésité à prendre les miennes, j'avais hésité à me planter la seconde seringue dans le bras. Ça paraissait si simple. Puis j'ai pensé à Pringles, et enfin, sans vraiment que je l'explique, au reste du groupe. Au lieu de ça j'avais glissé la seringue (qui n'étais pas très grande) dans ma poche. Je m'étais fixé comme dernier délai ma première crise, lorsque je tomberais face contre terre d'épuisement. Pour l'instant je ne ressentais pas vraiment les symptômes du virus, sûrement est-ce parce que j'avais été habituée à vivre proche d'individus contaminés.
En fait avant de voir Winston mourir sous mes yeux, je ne réalisais pas vraiment ce qui m'attendait. Et si à un moment j'avais été contaminée par ce poison qu'on appelait l'espoir, il s'était évaporé avec la mort de Winston. Encore une fois je marchais en tête avec Pringles. J'avais entendu plusieurs d'entre eux se moucher derrière moi mais je n'avais rien dit. Ce n'était pas la première personne qui mourrait sous mes yeux, et pas la plus proche. La journée était passée étonnement vite, peut-être parce que, c'était cruel de le dire, Winston ne nous ralentissait plus. Les montagnes s'étaient bien rapprochées et j'avais bon espoir de conduire le groupe assez loin pour qu'ils n'aient plus besoin de moi. La nuit tomba vite et comme nous étions à découvert, nous dûmes dormir à même le sable craquelé par la chaleur. Je mis mon sac sous ma tête pour ne pas la poser sur le sol. Au dessus de nous, le ciel s'assombrissait et commençait à gronder. Il y allait avoir de la pluie. Et peut-être même, si nous n'avions pas de chance, de l'orage.
Je remarquai que Theresa ne parlait pas beaucoup, voir pas du tout, les seules fois où je la voyais ouvrir la bouche, elle parlait à Stan . Je me demandais ce qu'elle pouvait bien lui dire, même si ça ne me regardait pas. Mais le fait que j'ai l'impression qu'elle soit parfaitement au courant de la situation alors qu'elle prétendait avoir perdu la mémoire continuait à me faire douter d'elle. Elle me jetait des regards froids, comme si elle avait compris que j'avais deviné ce que les autres n'avaient pas remarqué. Je voulais leur en parler, au moins à Stan, mais je ne voulais pas les retourner les uns contre les autres ou pire, contre moi.
Je rabattus la veste que Stan m'avait passée sur moi . Elle avait une odeur particulière, la sienne, que j'aimais bien, je la trouvais réconfortante. De plus j'avais de plus en plus froid, la faute à cette maudite morsure. Elle avait dépassée mon coude mais toujours pas mon épaule. Cependant je commençais à perdre du tonus dans ma main, ce qui n'était pas bon signe car j'étais droitière. Vers minuit, quand le ciel grondait et que tout le monde dormait (malgré que j'ai insisté pour qu'il y ait toujours quelqu'un d'éveillé), je me relevai et m'assis. Puis je remontai mes jambes et commençai à balayer le groupe du regard. En même temps je passais ma main dans ma nuque avec nervosité. C'est en tournant la tête vers la droite que j'aperçus un bâtiment baigné de lumière. Les lumières étaient bien réparties, ne clignotaient pas. Là dedans il y avait à coup sûr des survivants.
J'hésitai à réveiller les autres pour les prévenir quand le premier éclair frappa à une dizaine de mètres de là. Tout le monde se réveilla en sursaut. Le second éclair frappa à moins de cinq mètres. Tout le monde se mit en mouvement. Je passai mes mains dans les manches de la veste de Stan puis pris mon sac. Il ne fallut pas plus de dix secondes pour que tout le monde se retrouve debout. Tout le monde se mit à courir vers le bâtiment baigné de lumière, Pringles le premier (il avait horreur des éclairs).
Tandis que l'on courait, un nouvel éclair frappa à deux mètres de Theresa, puis un autre tout près du garçon aux cheveux sombres, Harris (j'arrivais enfin à me rappeler son nom). Nous n'étions qu'à une dizaine de mètres du bâtiment quand un éclair frappa Minho de quelques centimètres. Comme je courrais près de lui je fus projetée par l'explosion. En retombant, mon oreille émit un bruit aigu. Une main me saisit tandis que les autres aidaient Minho à se relever. Je réussis à reprendre la course et à m'engouffrer dans le bâtiment, par une porte qui conduisait dans une pièce sans lumière.