Chapitre 4 Garder le secret

Kerr l'observait de la tête aux pieds, enfin, il l'a prise par la main pour la conduire au centre de la piste de danse.

Ils étaient très proches l'un de l'autre, ce qui a provoqué un sentiment subtil d'inconfort. Mais Nicole a fait de son mieux pour contrôler cet étrange sentiment dans son cœur. Avec beaucoup d'habileté, elle a coopéré avec lui et lui a montré les plus beaux pas de danse qu'elle connaissait.

Il la tuerait si elle commettait des maladresses à ce moment-là !

Après avoir passé du temps avec lui pendant plusieurs mois, Nicole avait l'impression de le connaître déjà dans une certaine mesure. Cet homme était trop horrible ; en plus d'être beau et riche, il avait beaucoup de relations, tant au sein du gouvernement que dans les gangs criminels. Dans l'ensemble, il était intimidant.

C'était un homme sans émotions, donc il était destiné à être impitoyable. Comment une telle personne pouvait-elle ne pas faire peur aux gens autour de lui ?

Mais ce côté de lui était réservé aux ennemis, alors Nicole était assez optimiste. De toute façon, il n'était que son patron ; tant qu'elle continuait à faire du bon travail et ne rencontrait personne en dehors des heures de travail, elle n'avait pas à avoir peur de lui.

« À quoi penses-tu ? »

La voix profonde de l'homme a retenti soudainement. En voyant le visage vide de Kerr, elle a roulé les yeux et a dit en souriant : « Je me disais que c'était juste de petites affaires, et vous me récompensez très largement. Je t'en suis vraiment reconnaissante. »

Lorsqu'elle parlait, sa voix était basse et douce, et elle était si proche du corps de l'homme que cela lui semblait étrange. Sans savoir pourquoi, Kerr a senti son corps brûler, mais sa voix est restée aussi froide qu'avant : « Je récompense l'effort et pénalise la paresse. »

Alors qu'ils parlaient, la chanson a pris fin et, au moment où Nicole allait continuer à faire des remarques polies conventionnelles, il a un appel téléphonique et a rapidement quitté les lieux.

Pourquoi est-il parti comme ça ?

La femme a simplement haussé les épaules avec indifférence et a soupiré de soulagement. Une danse avec ce diable lui faisait subir une véritable torture !

Il était neuf heures du soir, mais les gens de la société étaient encore de bonne humeur et il semblait qu'ils ne partiraient pas de si tôt. Inquiète pour Brook, elle s'est éclipsée pour appeler Baron.

« T'inquiète », a répondu Baron à l'autre bout du fil. « Je ne sais pas comment fonctionne son cerveau mais il est très intelligent. Il est en train de feuilleter mes livres de mon bureau ! »

En entendant cela, Nicole n'a pas pu s'empêcher de rire : « N'oublie pas de lui donner une tasse de lait chaud à neuf heures et demie avant de le coucher. »

« Oui, je sais. Ce n'est pas la première fois que je m'occupe de lui ! » La voix de Baron était plus douce au téléphone.

« Il fait assez tard. Et si je venais te chercher et vous déposer chez vous, toi et Brook ? »

Même s'ils étaient de très bons amis, Nicole ne pouvait pas lui causer autant d'ennuis, alors elle a rejeté sa demande sans hésitation. Lorsqu'elle a raccroché, elle s'est retrouvée à l'extérieur, près d'une fontaine. Le vent froid de la nuit l'a emportée et elle a décidé de retourner à la chaleur de la pièce dès que possible.

C'est à ce moment-là que la voix de Kerr s'est fait entendre : « Le bébé ? » L'homme riait, mais cela semblait quand même terrifiant. « Penses-tu pouvoir me menacer avec un enfant ? »

N'était-il pas parti ?

Elle s'est tournée vers la voix et a vu que Kerr parlait au téléphone sous un arbre. Son visage n'était pas visible dans l'obscurité, mais on pouvait entendre sa voix indifférente et méprisante.

« Merde ! Est-il possible qu'il soit vraiment un salaud ? » Nicole a commencé à se demander s'il avait abandonné l'enfant d'une femme qu'il avait mise enceinte, fuyant ses responsabilités.

Comme s'il voulait se comporter comme une vraie racaille, il a continué à parler : « Alors, ne rêve même pas d'obtenir quelque chose de moi. Mon assistant te donnera dix millions de dollars en cinq minutes. Tu sauras quoi faire ensuite. Et enfin, je te préviens de ne rien faire de stupide, ou tu en subiras les conséquences. »

Ses paroles froides étaient très claires lorsque le vent de la nuit soufflait.

« Va te faire avorter. »

Comme on pouvait s'y attendre, l'homme aux yeux aimants était un bourreau des cœurs !

Alors qu'elle le maudissait intérieurement, l'homme sans cœur a raccroché le téléphone et s'est dirigé vers elle. Dans l'obscurité, elle ne voyait qu'une grande silhouette ; son cœur commençait à battre plus vite. En un instant, il se tenait déjà devant elle et lui a demandé avec un froncement de sourcils : « Que fais-tu ici ? »

« Il fait très chaud à l'intérieur, alors j'ai décidé d'aller dehors et de prendre l'air », a-t-elle menti sans même cligner des yeux. De toute évidence, Kerr ne s'est pas soucié de savoir si son subordonnée avait entendu quelque chose. Il a juste regardé sa montre : « Il est tard, laisse-moi te ramener. »

Si elle pouvait rentrer le plus tôt possible, elle était prête à faire du covoiturage avec cet homme ! Puis elle a hoché la tête en toute hâte : « Merci beaucoup ! Je vais au Riverside Garden. »

« Riverside Garden ? »

Kerr se souvenait vaguement que le logement que l'entreprise lui avait préparé n'était pas là. Nicole a probablement vu ses doutes, et a ajouté avec désinvolture : « J'ai laissé mon fils chez un ami, alors maintenant je dois aller le chercher. »

Il a hoché la tête ; d'une certaine manière, il avait un léger sentiment de perte dans son cœur.

« Est-elle mariée ? Et c'est qui son mari ? », pensait-il.

Ils sont tous les deux montés dans la voiture en silence. Une fois à l'intérieur, Kerr a demandé au chauffeur d'éteindre les lumières, s'est appuyé contre le siège et a fermé les yeux pour se reposer. Nicole ne savait pas quoi faire par la suite, et plus elle y pensait, plus la situation devenait étrange.

Il était exactement comme cet homme d'il y a sept ans !

Elle s'est souvenue qu'il avait un très petit grain de beauté noir sur le lobe de son oreille. Alors elle a baissé nerveusement le pare-soleil, tout en le regardant attentivement à travers les lumières clignotantes à l'extérieur.

Kerr était très beau même avec les yeux fermés. Ses traits étaient fins et froids. Finalement, elle a trouvé le petit grain de beauté noir sur son lobe.

Elle ne s'attendait pas à ce que l'homme d'il y a sept ans soit Kerr !

Soudain, elle a compris d'où venait son agitation et son inexplicable familiarité ces derniers jours. Donc c'était lui le vrai père de Brook !

Nicole avait rêvé qu'elle pourrait un jour retrouver le père pour Brook. Mais, l'idée a complètement disparu maintenant.