Alexandra se tenait à la porte avec un thermos et n'a pas pu s'empêcher de pousser un cri à la vue de la scène dans le salon.
Sur le sol en désordre, l'homme s'appuyait contre la femme, une main tirant la chemise au niveau de la poitrine de cette dernière et l'autre couvrant sa taille fine. Les deux se serraient l'un contre l'autre, les lèvres se touchant toujours...
Ce que Alexandra a entendu, c'était un « boum » dans sa tête, comme un bombardement, qui mettait toute sa raison en lambeaux.
Elle s'est précipitée, a posé le thermos sur la table et a crié :
- Sara, qu'est-ce que tu fais ?!
Il y avait une joie dans le cœur de Sara quand Alexandra s'élançait sur eux, mais elle a changé d'avis quand elle a vu Carine entrer.
Carine avait déjà accueilli Alexandra dans sa famille, alors que cela ne faisait pas longtemps qu'elle était partie.
Sara a reniflé froidement dans son cœur. Après avoir remis un peu d'ordre dans sa tenue, elle a enroulé ses bras de façon anormale autour du cou de Fabrice .
- Tu me demandes ce que je fais ici ? Je suis bien sûr en train de faire ce que j'aime.
- Toi ! Tu n'as pas honte ?
Alexandra s'est effondrée et lui a crié dessus. Sara a levé les sourcils avec dédain et a essayé de dire autre chose. En voyant Fabrice s'en ficher et la laisser aller, elle s'est soudainement sentie dégoûtée.
- Je t'ai dit que tu ne serais pas la dernière. Je me fiche de toi. Tu ferais mieux de te mettre à l'écart, sinon je vais me venger. Fais attention de ne pas subir une double perte.
Alexandra voulait répliquer, mais elle s'est rendue compte qu'elle n'avait rien à répliquer...
Elle s'est tournée vers Carine et lui a lancé un regard pitoyable.
- Tante, j'avais juste peur que Fabrice soit de mauvaise humeur et qu'il ne puisse pas bien prendre soin de lui-même après tous ces événements-là. En plus, il me manque beaucoup, donc je suis venue le voir. Il semble que j'ai fait quelque chose de mal. Je vous laisse...
A ces mots, Fabrice a à peine réagi, tandis que Carine a serré la main d'Alexandre et a ignoré Sara.
- Alexandra , tu es très gentille. Tu n'as pas besoin de partir. Prends bien soin de Fabrice comme tu veux. Sinon cela ne sera qu'une perte de temps.
- Oui, tout à fait. Puisque tu es venue, c'est vraiment dommage de partir après avoir juste joué la comédie.
Sara a regardé Alexandra avec sarcasme, adoucissant son ton de colère, et a dit légèrement :
- Je m'en vais.
Les trois personnes restantes ont simplement vu Sara quitter la maison. En voyant cette dernière s'éloigner avec la tête haute, puis en jetant un coup d'œil à Alexandra qui courait vers lui, Fabrice a froncé les sourcils et a demandé :
- Qui t'a donné la permission de venir ?
Si elle n'était pas entrée, peut-être que Sara aurait été conquise.
Alexandre s'est sentie mal à l'aise à la vue de la mine longue de Fabrice , mais s'est forcée à sourire.
- Fabrice , ta mère a dit que tu n'as pas encore pris ton déjeuner. Bois la soupe, elle est encore chaude.
Fabrice a repoussé sa main et a dit :
- Je ne veux pas boire.
Sans laisser Alexandra le persuader, Fabrice s'est retourné et est monté à l'étage. Quelques secondes plus tard, un claquement de la porte a été entendu en provenance de sa chambre.
Voyant cela, Carine s'est avancée et a serré Alexandra dans ses bras.
- Alexandra , ça ne fait rien, il est de mauvaise humeur, sois un peu compréhensive.
Alexandra a immédiatement hoché la tête « gentiment », mais en même temps elle a serré la main fermement.
Sara, Sara.
- Cette salope ! Je ne la laisserai pas réussir !
...
Après avoir quitté la Villa Citadel, Sara a regardé les papiers de divorce froissés dans ses mains avec des yeux rouges. Elle a détourné la tête et a regardé par la fenêtre, baissant la vitre et laissant le vent lui souffler sur le visage.
Elle n'avait pas besoin d'imaginer à quel point la famille Scott pouvait être effrontée, car elle pourrait le voir dans les jours à venir.
Fabrice Scott ...
Sara a légèrement fermé les yeux, se rappelant ce qu'il lui avait fait auparavant. C'était l'homme dont elle était si obsédée. Un simple câlin, et un simple baiser, lui aurait fait plaisir pendant longtemps, mais maintenant touchée par lui, elle ne ressentait que du dégoût et du froid. Elle avait un fervent désir de propreté, non seulement mentale mais aussi physique. Avec les hommes, elle se moquait de leur passé, mais elle ne pouvait pas se donner à un homme qui venait de faire l'amour avec son amie proche.
Sara s'est figée un instant, puis a plié les papiers du divorce et les a mis dans son sac. Elle a regardé l'heure, il n'était que trois heures de l'après-midi. Pensant qu'il était encore tôt par rapport à l'heure prévue par Jules, elle a appelé son amie Marie Dumont.
Justement, Marie voulait aussi la rencontrer et les deux étaient convenues de se retrouver dans un café en ville.
Dès leur rencontre, Marie lui a demandé avant de s'asseoir :
- Qu'est-il arrivé à ta bouche ?
Pendant les premières secondes, Sara est restée bouche bée, puis elle a sorti un petit miroir de son sac et a jeté un coup d'œil à sa bouche, remarquant une croûte de sang. Elle l'a touchée doucement et ça faisait encore un peu mal.
- Un chien m'a mordue.
- Un chien ?
Marie la connaissait bien, elle a donc compris immédiatement.
- Fabrice ?
- Oui.
- Vous vous êtes rencontrés ?
Marie savait que Sara n'était pas retournée chez Fabrice depuis qu'elle l'avait vu coucher avec Alexandra .
- Il n'a pas pu me retrouver, alors il a appelé ma mère et lui a tout dit. J'avais peur qu'il en fasse tout un plat, alors je l'ai rencontré pour l'avertir. Cependant, les résultats n'étaient pas satisfaisants.
- Bon sang, quel culot ! Il a fait une si mauvaise chose et il a osé aller appeler sa belle-mère pour se plaindre ?
Marie a pris une gorgée de café pour se calmer.
- Avant, on ne s'est pas aperçu que c'était un type complètement imbu de lui-même.
- Il t'a fait quelque chose ?
Sara a secoué la tête et a dit :
- Il n'a pas réussi. Alexandra et Carine sont venues toutes les deux. Elles étaient très proches, et cela m'a dégoûtée, mais j'ai été ainsi sauvée.
- Je ne serai pas surprise de ce que cette famille fait. De toute façon, si tu es déterminée à divorcer, tant mieux. A quoi bon vivre toute ta vie avec quelqu'un comme lui. De plus, tu viens de passer ton vingt-quatrième anniversaire, et il y a tant de braves hommes qui t'attendent.
Marie ne savait pas comment la réconforter et a essayé d'utiliser le ton de la plaisanterie.
Sara a incliné légèrement la tête et a passé une main sur la tasse à café à la fois jolie et délicate.
- Marie, j'ai quelque chose à te dire.
Marie lui a répondu en hochant la tête :
- Vas-y.
- Je suis... je suis avec Travis maintenant.
- ...
Marie a jeté d'abord un coup d'œil aux alentours, puis elle s'est penchée en avant et a baissé la voix.
- Tu es devenue stupide à cause de Fabrice ?
Sinon, comment aurait-elle pu dire une telle bêtise ?
Sara a levé les yeux et a souri, mais c'était un sourire très forcé.
- C'est vrai, il m'a dit qu'il m'aidera dans mon procès de divorce, mais la seule condition est d'être avec lui.
Les deux se sont regardées et leurs yeux se sont croisés. Marie et Sara étaient des camarades de classe au lycée et elles jouaient ensemble depuis qu'elles étaient enfants. Juste en regardant son visage, Marie savait ce que Sara voudrait faire. A ce moment-là, elle a aussi compris que cette dernière n'avait pas menti.
- Tu...
Marie était tellement choquée par la nouvelle qu'elle ne savait pas quoi dire. D'une part, Sara était avec un autre homme, et d'autre part, cet homme n'était autre que travis Barde .
Après une longue réflexion et quelques hésitations, Marie lui a demandé :
- Tu sais que vous n'êtes pas dans une relation légitime ?
- Je sais.
Sara a pincé légèrement les lèvres, l'air embarrassé, en poursuivant :
- Je suis bien consciente de cela.
Entre Travis et elle, c'était juste une relation d'intérêt, chacun a pris ce dont il avait besoin.
Marie a pris une profonde inspiration et a dit à voix basse :
- Alors, avez-vous eu des relations sexuelles ?S'ils n'avaient pas encore eu de rapports sexuels, il ne serait pas trop tard.
Parler ouvertement de ce genre de chose, ce n'était pas facile. Sara a rougi jusqu'aux oreilles. Même si elle n'a rien dit, Marie a compris qu'il était trop tard. Ils avaient tout fait.
- Tu...
Marie ne pouvait pas dire un mot de plus, elle est devenue silencieuse et ne savait pas quoi dire.
Sara avait peur que son amie la méprise, alors elle a immédiatement expliqué :
- Cette affaire est hors de mon contrôle. Au début, notre rencontre était un accident...
- Sara, Travis n'est pas une personne ordinaire.
Marie connaissait la réputation de Travis . C'était un homme difficile, et jusqu'à présent, il n'avait fait attention à aucune femme. Cela ne voulait pas dire que Sara n'était pas bien, en fait elle était géniale, mais sa naïveté n'était pas égalée par la dissimulation de Travis .
Marie craint que Sara finisse par souffrir.
Elle a soupiré à la vue de son air désorienté.
- Pourrais-tu encore t'en sortir ? Si tu le peux, je vais t'aider par la suite. Tu n'as pas besoin de lui. Ne t'inquiète pas.
Sara était perdue et très confuse.
- Je ne sais pas, et si je lui en parle ?
- Laisse tomber.
Marie a fait un geste brusque de la main et a ajouté :
- A mon avis, s'il a déjà décidé, il sera difficile pour lui de changer d'avis. Tu n'obtiendras aucun avantage en lui parlant maintenant.
Sara a pris un air chagriné et impuissant auquel Marie n'a pas pu résister, alors elle n'a pas continué à l'attrister.
- Bon, maintenant la situation n'est pas trop mauvaise. Travis est célibataire, et on peut dire que tu l'es aussi. Peut-être que vous pourrez devenir de vrais amoureux plus tard. S'il te malmène, je serai la première à me précipiter pour te venger.
Sara a affiché un sourire forcé, ayant le cœur bouleversé. Devenir de vrais amoureux ? Elle voudrait bien, mais pour Travis , elle n'était qu'une partenaire sexuelle.
Après avoir discuté un moment, les deux femmes ont dîné dans un restaurant étoilé. Il n'était que sept heures du soir, mais Sara ne pouvait pas rester là plus longtemps et a dû partir en taxi.
- Pourquoi es-tu si pressée ?
Marie lui a demandé, qui avait encore une demi-bouteille de vin rouge à boire.
- Travis m'a demandé d'être à la maison avant huit heures du soir, a expliqué Sara.
Marie était véritablement choquée. Elle a ouvert la bouche, encore un peu confuse. Elle ne s'attendait pas à ce que le brillant président Travis Bardé soit une personne ordinaire...
Marie a retrouvé son sang-froid et s'est levée en disant :
- Je te raccompagne en voiture alors.
- Non, ce n'est pas nécessaire. En plus, ce n'est pas sur ton chemin. Je vais prendre un taxi.
Marie ne l'a plus forcée à rester.
- Bon ben, sois prudente sur la route.
...
Après 40 minutes, le taxi s'est arrêté devant le quartier de la Villa du Valenzieu. La voiture n'a pas pu entrer en raison des contrôles de sécurité.
Après avoir payé le chauffeur, Sara est sortie de la voiture et s'est dirigée vers la villa. En la voyant, le gardien l'a fait monter sur un petit véhicule et l'a conduite jusqu'à la porte de la villa.
Sara lui a exprimé ses remerciements, puis elle a sorti de son sac la clé que Travis lui avait donnée dans la journée et a ouvert la porte. La lumière du salon était allumée et Travis était assis sur le canapé, regardant les nouvelles financières du jour.
Ayant entendu le bruit, il s'est retourné et a dit :
- Bien, très ponctuelle.
Sara a soupiré et a mis ses pantoufles, en gardant la tête basse. Alors qu'elle se penchait pour ranger ses chaussures enlevées, quelqu'un s'est soudainement approché d'elle par derrière. Des paumes chaudes lui ont embrassé la taille. Elle a été repoussée et ses hanches ont été pressées contre les cuisses fermes de l'homme.
- Ah !
Prise au dépourvu, Sara s'est redressée rapidement. Elle a essayé de se retourner, mais a été poussée directement vers l'armoire à chaussures devant elle. Elle s'est appuyée sur le bord de l'armoire avec ses mains, a légèrement penché la tête et a crié :
- Travis ...
- Je suis là.
En disant cela, il s'est approché et a glissé la main sous sa jupe. Ce geste violent a fait exclamer la femme.
- Tu... qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
L'instinct de Sara lui a dit que Travis n'était pas normal aujourd'hui.
- Je suis un peu de mauvaise humeur.
Dans l'une des affaires sur lesquelles il travaillait, une plaignante s'était suicidée à son domicile. Elle était une mère célibataire et se trouvait dans une situation similaire à celle qu'il avait connue dans son enfance, c'était donc un peu difficile pour lui de cacher ses émotions.
Il n'y avait pas besoin de parler davantage, le mieux était de le satisfaire : faire l'amour avec lui comme il l'aimait, instinctivement et à volonté.
Mais un tel acte offensant rappelait à Sara Fabrice , surtout quand elle avait le dos tourné à l'homme et qu'elle ne pouvait pas voir son visage clairement. Elle a même eu peur.
Elle avait de grandes difficultés à parler.
- Je ne veux pas le faire aujourd'hui, peut-être un autre jour, je ne veux vraiment pas...
Travis ne s'était jamais soucié de ses sentiments, il le faisait quand il le voulait, mais pas aujourd'hui parce que la femme devant lui a commencé à trembler.
Il s'est arrêté, a attrapé Sara par les épaules et l'a retournée.
Dans la faible lumière du couloir, Sara était pâle comme un linge, les larmes aux yeux. L'homme a baissé son regard et a fixé sa bouche.
Il y avait une croûte de sang rouge foncé sur les lèvres de la femme, qui étaient auparavant roses pâles.
Travis s'est souvenu que tout allait bien quand elle était sortie cet après-midi.
Voyant sa colère soudaine, Sara voulait dire quelque chose. Mais il s'est soudainement penché vers elle, s'est approché de son col, l'a reniflé et s'est mis encore plus en colère.
- Tu n'es pas allée à l'hôpital.
En entendant cela, Sara a eu un haut-le-corps. Avant qu'elle puisse s'expliquer, les doigts de l'homme ont été déjà pressés sur sa bouche.
Il lui a fait mal avec assez de force pour lui frotter la bouche à nouveau. En quelques secondes, du sang rouge a de nouveau suinté de la croûte et a coulé le long des coins de ses lèvres.
Sara avait tellement mal qu'elle a laissé échapper un gémissement, mais n'a pas osé faire plus de bruit. L'homme devant elle avait l'air sombre et terrifiant, comme si une forte tempête se préparait.
Elle avait menti.
Travis a regardé ses lèvres tachées de sang et y a appuyé le doigt un peu plus fort.
- Explique.
Sara était effrayée et a commencé à s'excuser.
- Dé... désolée.
il a fait un sourire terrible et a dit :
- Alors tu m'as menti, n'est-ce pas ?
Sara a remué les lèvres, mais elle n'a pas pu dire un seul mot, comme si sa gorge était coincée.
- Pour moi, ce que je déteste le plus, c'est qu'on me mente.
Le regard de Travis était si froid et si perçant comme un couteau tranchant, et il a levé la main pour caresser la joue de Sara. La peau délicate sous ses doigts lui donnait envie de la détruire.
- D'après toi, comment devrais-je te punir ?
A ces mots, il ne lui a pas laissé la chance de reprendre son souffle. Il a attrapé ses longs cheveux et les a tirés en arrière, la forçant à relever la tête. Il lui a mordillé le cou comme un animal sauvage, laissant des traces de morsure.
Sara a secoué les mains de façon désordonnée, puis son bras a accidentellement renversé le sac sur l'armoire à chaussures et il est tombé sur le sol, éparpillant les papiers à l'intérieur.
Travis ne voulait pas s'arrêter, mais quand il a regardé le sol, les grandes lettres « Convention de divorce » l'ont fait s'arrêter instinctivement.
Il a regardé la femme tremblante devant lui, s'est accroupi et a ramassé les papiers, et il ne lui a fallu que quelques secondes pour comprendre pourquoi elle avait menti.
- Tu es allée le voir.
Sara a hoché la tête, les yeux rouges.
- Il... il a appelé ma mère et lui a dit que j'étais frivole et impudente. Ma mère n'est toujours pas au courant de notre divorce.
Travis a mis de côté les papiers du divorce et a caressé le menton de Sara en demandant :
- Et c'est lui qui t'a blessée à la bouche ?