Chapitre 8 Son parfum

« Assieds-toi. »

Brian a déboutonné sa veste de costume et s'est assis sur le canapé en regardant Rosalynn.

Elle avait un beau visage, un front lisse, de grands yeux, un nez fin et des lèvres pulpeuses. Ses traits étaient délicats et adorables. Sa peau semblait si souple.

Il n'avait jamais pensé que la célèbre styliste Rose serait si jeune et si jolie. Et en plus, elle avait la langue bien pendue !

Les yeux de Brian se sont rétrécis au souvenir de la rencontre de la veille.

Il s'est soudain rendu compte que cette femme lui donnait un sentiment inexplicable de familiarité.

Rosalynn ?

Il s'est souvenu que sa femme portait le même nom.

L'image d'une jeune fille tranquille portant des lunettes à monture noire sur ses joues boutonneuses lui est revenue à l'esprit.

« Que puis-je faire pour vous, M. Hughes ? », a demandé Rosalynn, résistant difficilement à l'instinct de s'agiter sous le regard intense de son interlocuteur.

Le destin était un farceur cruel.

Elle avait été mariée à cet homme, et pourtant elle ne l'avait jamais rencontré, pas même une seule fois en deux ans. Mais maintenant qu'ils allaient divorcer, il semblait soudain être présent à chaque coin de rue.

Que se passait-il donc ?

« Es-tu Rose ? », a demandé Brian d'un ton calme.

« C'est exact », a répondu Rosalynn.

« Ce n'est pas étonnant que tu aies été si hautaine hier. »

Brian s'est penché en arrière et lui a souri.

Rosalynn a forcé un sourire. « Vous me flattez. Nous savons tous les deux que mon arrogance n'est rien comparée à la vôtre. »

S'il voulait être sarcastique avec elle, alors il était normal qu'elle lui rende la pareille.

Elle refusait de subir une défaite, même dans un affrontement verbal.

Les yeux de Brian se sont légèrement assombris. « Accorde une attention particulière au projet qui t'a été confié. Je ne veux pas me réveiller en réalisant que j'ai fait une erreur et que tu es incapable d'être à la hauteur de ton illustre réputation. »

Rosalynn était maintenant contrariée. « Avec tout le respect que je vous dois, le design est tout ce que je sais. Je ne suis pas intéressée par d'autres responsabilités que celle-là. »

Si elle avait été intéressée, elle n'aurait pas laissé Keegan gérer seul l'atelier ces deux dernières années.

« Je crains que le choix ne soit pas le tien. » Le regard de Brian s'est refroidi à ces mots.

Rosalynn s'est pincé les lèvres, ayant l'impression d'être forcée à faire quelque chose qu'elle ne voulait pas.

« Avez-vous fait exprès d'arranger tout ça pour vous venger de ce qui s'est passé hier ? »

« Qu'en penses-tu ? »

Brian a haussé les sourcils, un léger sourire dansant sur ses lèvres.

C'était tout ce dont Rosalynn avait besoin pour être certaine que sa supposition était juste.

Elle a serré les mains en poings.

« J'attends de toi que tu travailles dur. N'hésite pas à venir me voir si tu as besoin de quoi que ce soit. Et si tu réussis ce projet, je n'interviendrai pas dans les autres projets que tu auras à mener. »

Brian a vu l'expression renfrognée de Rosalynn. Avant même de s'en rendre compte, il avait adouci son ton.

S'il avait effectivement pris ces dispositions pour se venger d'elle, c'était aussi pour l'aider à développer ses talents et à en tirer le meilleur parti.

« L'atelier S.W. n'est qu'une petite entreprise. Pourquoi l'avez-vous acquis ? », a demandé Rosalynn.

Brian l'a regardée droit dans les yeux et a répondu : « À cause de toi. »

Ces quatre simples mots ont frappé Rosalynn avec la force d'une tempête, et pendant un instant, elle a presque cru qu'il lui avouait son amour.

Ce play-boy connaissait bien ses charmes et n'hésitait pas à les utiliser à son avantage !

Rosalynn a détourné le regard et s'est efforcée de se calmer.

Elle savait que Brian en voulait à Rose.

Il voulait l'utiliser pour monopoliser le marché.

« C'est tout ? J'aimerais partir maintenant. »

Rosalynn n'a pas attendu sa réponse et se dirigeait déjà vers la porte.

« Attends. Prends ça avec toi. »

Brian lui a tendu un dossier.

Rosalynn a s'est retournée et s'est dirigée vers le bureau pour le prendre, mais ses pieds maladroits ont trébuché sur eux-mêmes, la faisant basculer en avant.

L'instant d'après, elle s'est retrouvée dans les bras de Brian.

Son parfum subtil est parvenu jusqu'au nez de Brian, dont les yeux se sont rétrécis.

Ce parfum...

Quant à Rosalynn, elle était mortifiée.

Elle s'est rapidement mise debout, le visage rouge comme une tomate. « Je suis vraiment désolée. Excusez-moi, s'il vous plaît. Je vais prendre congé. »

« Attends ! » Le regard de Brian était dur. « Où étais-tu avant-hier soir ? »

Non seulement son odeur lui était familière, mais elle était aussi incroyablement agréable. Elle lui donnait un vague sentiment de confort et de paix.

L'instinct de Brian se trompait rarement, et il lui disait que cette femme devant lui était celle avec qui il avait passé la nuit au club.