Chapitre 5 Il voulait la toucher

La façon dont Clara lui administrait les médicaments était si douce, si délicate, qu'il en fut un peu ému. Puis, peu à peu, il eut juste envie de la toucher, de la sentir. C'était sa femme, après tout, il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle. Mais pour Clara , il était « Douglas », le cousin de Leonardo.

Encore et encore, il la taquinait, l'embrassait, des gestes bien au-delà de ses limites. Clara le repoussa brusquement, fit quelques pas en arrière et prit ses distances,

- Douglas, je suis la femme de ton cousin ! Montre un peu de respect ! , dit-elle d'un ton froid.

Après avoir extrait la balle, sa haine envers « Douglas » diminuait peu à peu, mais ce qu'elle n'avait pas anticipé, c'était qu'il agirait encore de façon aussi présomptueuse.

Leonardo se frotta les lèvres, et dans sa voix agréable, il y avait une petite touche de séduction :

- Ma belle-sœur, en t'engageant auprès de mon cousin, tu n'es rien d'autre qu'une veuve pour toute ta vie. Pourquoi ne songes-tu pas à être avec moi ?

Clara refusa sans hésitation :

- Non.

Leonardo regarda Clara . Il la vit, toute petite, avec un visage engourdi et une robe peu flatteuse. Elle ressemblait à une vieille femme, rien de séduisant. Mais il y avait quelque chose chez Clara que Leonardo trouvait irrésistible.

Clara sentit qu'elle ne pouvait plus rester là sans rien faire. Elle devait agir avant que « Douglas » ne devienne encore plus présomptueux.

- Tu devrais appeler quelqu'un pour te ramener ou je vais appeler une ambulance, et là, les gens sauront que tu as été attaqué.

Sa voix était un peu douce, et même ses paroles menaçantes n'avaient aucun pouvoir de dissuasion. Leonardo la regarda, comme s'il ne l'avait pas entendue, et ferma immédiatement les yeux pour se reposer.

Clara ne put rien dire. Elle mordit sa lèvre et regarda son visage pâle. Elle n'arrivait pas à se résoudre à le réveiller pour le chasser. Pendant qu'il se reposait, Clara alla au marché alimentaire. Bien qu'elle soit la soi-disant « troisième dame » de la famille Jarrett, elle n'avait pas les privilèges que ce titre aurait dû lui accorder. La plupart du temps, lorsqu'elle était malade, personne ne s'en occupait, et quand elle avait faim, personne ne lui préparait à manger. Elle devait vraiment se débrouiller seule et, jusqu'à présent, elle avait bien réussi. Peu importe combien elle détestait « Douglas », elle ne pouvait pas prendre le risque de le laisser mourir ici.

Elle vivait une vie sérieuse et travaillait dur pour cela, bien sûr, elle ne voulait pas être impliquée dans un meurtre, encore moins être enterrée avec lui. C'est pourquoi elle dut préparer une soupe pour lui, à contrecœur.

Quand la nuit tomba, Clara réveilla

- Douglas ?

- Tu as faim ? J'ai fait une soupe, tu en veux ?

Elle resta à deux pas de lui, craignant qu'il ne fasse encore des gestes inappropriés.

Leonardo leva les yeux vers elle et, avec beaucoup d'effort, parvint à dire :

- Oui, s'il te plaît.

Clara posa la soupe sur la petite table devant son lit et s'éloigna rapidement.

Clara essaya d'éviter tout contact avec Douglas, mais sa petite chambre était trop exiguë. En dehors de la cuisine et de la salle de bain séparées, un lit de 1,5 mètre, une petite table pliante, un canapé unique et quelques étagères toutes neuves occupaient la majeure partie de la pièce.

En conséquence, peu importe où elle se cachait, elle ne pouvait pas échapper au regard de Leonardo.

Leonardo la regarda, s'assit lentement, puis écarta le couvre-lit sans expression, dévoilant la gaze ensanglantée sur sa poitrine, et dit tranquillement :

- La plaie s'est rouverte.

Avec ce ton négligent, on aurait dit qu'il parlait des blessures de quelqu'un d'autre et non des siennes.

Clara n'avait pas envie de s'inquiéter pour cela, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder. Ce qu'elle pouvait faire, c'était de s'avancer lentement, une main tenant le bol, l'autre versant la soupe dans ses lèvres.

Cette fois, Leonardo ne dit rien. Il baissa les yeux et avala la soupe qu'elle lui donnait, bouchée après bouchée.

Il y avait un silence dans cette petite pièce, seulement le léger bruit de la cuillère touchant le bord du bol. L'incertitude flottait dans l'air, si épaisse qu'on aurait pu la couper au couteau.