- Oui, bien sûr. C'est mon magasin de référence pour ma passion.
- Alors, à demain. Plein de bisous. Je t'aime.
- Brigitte, je commence à me dire que tu me manques de plus en plus, mon amour.
Je me demande ce qu'elle veut, pour me faire venir dans ce magasin. Peut-être qu'elle a besoin d'un conseil ? Serait-elle devenue une nouvelle adepte de la pêche ? Avec les femmes, il faut s'attendre à tout. Nous verrons cela demain. Moi, je vais ramasser et ranger toutes mes affaires, une douche à la maison, un repas et au travail.
Avec un retour à cinq heures, une petite nuit peut commencer jusqu'à neuf heures.
Comme convenu, Bernard se rend au magasin à l'heure souhaitée. Brigitte arrive deux minutes plus tard.
Ravissante plus que jamais, vêtue d'une robe imprimée croisée, portée au-dessus des genoux. Son entrée suscite le regard des clients présents, et également de Jean-Marc, un des patrons, vendeur des articles de pêche. C'est directement vers Bernard qu'elle se dirige, en lui faisant une simple bise, pour ne pas éveiller des soupçons, au cas où la femme de Bernard soit connue dans ce magasin.
Bernard s'adresse ensuite à Brigitte.
- Tu veux te lancer dans la pêche ?
- Non, pas du tout. Je veux juste faire un cadeau à un ami pêcheur qui m'est cher. Je souhaiterais ton avis. Je précise qu'il me faut tout ce qu'il y a de mieux, je n'ai pas de limite de prix.
- Les femmes ont toujours des idées bien précises, je pense savoir ce dont tu as besoin.
Bernard s'adresse à Jean-Marc.
- Présente une des cannes Garbolino.
Le vendeur sort une de ces cannes haut de gamme de son présentoir et la présente à Brigitte.
- Qu'elle est belle et légère ! J'ai l'impression qu'elle est de grande qualité, même pour moi qui suis une novice. Je ne dois pas me tromper.
Bernard confirme.
- Ce n'est pas que de la beauté, mais aussi de la robustesse obtenue par la fibre de carbone, c'est une des meilleures cannes sur le marché français.
- Avec ça, il doit manquer quelque chose ?
- Tu es pressée ? Jean-Marc a de quoi te satisfaire. Je précise, en matériel de pêche.
- J'ai très bien compris, pour ce que tu veux dire. En ce qui concerne le matériel, je n'ai pas de préférence, mais je suis impatiente de voir encore du beau matériel, pour faire un bel ensemble.
- Nous y arrivons.
Jean-Marc présente un moulinet haut de gamme Daiwa qui correspond à la qualité de la canne.
- Il me semble bien que je vais prendre cet ensemble.
Le vendeur certifie.
- C'est un très beau cadeau. Je pense que la personne qui va le recevoir le mérite.
Bernard ne disait rien, il ne voulait pas qu'une liaison cachée se sache. Il était très connu dans ce magasin, sa vie privée ne regardait que lui. Un rapprochement avec Brigitte ferait désordre.
Au moment de payer, Brigitte sort une liasse de billets, le vendeur établit une facture.
- Je mets quel nom ?
- Inscrivez « client de passage ».
- Je peux la mettre dans ma voiture.
- La canne désassemblée n'est pas très grande, elle devrait rentrer.
- Je vais vous faire un emballage cadeau, l'effet de surprise est plus grand à la découverte.
Brigitte regarde Bernard qui lui fait un petit signe discret.
- Je veux bien, merci.
Pendant ce temps, Brigitte fait un tour dans le magasin, observe tout ce qui peut se vendre. Discrètement, un peu à l'écart dans le magasin, elle dit à Bernard : « Tu vas avoir deux cadeaux à déballer ». Puis elle sort de ce magasin, avec la satisfaction qu'elle va faire un heureux. De plus, elle sait ce qu'il va lui arriver dans le fourgon. Bernard attend un peu avant de la rejoindre pour éviter de déclencher des rumeurs.
Brigitte, arrivée en avance, attendait avec impatience Bernard sur son lieu de pêche habituel le paquet cadeau en main.
- Ma chérie, tu as fait des folies.
Bernard est surpris de la rapide bonté de cette femme, qui semble lui faire un cadeau pour commencer à avoir une certaine emprise sur lui... ou c'est son mode de remerciements. Ou alors, le plaisir est aussi pour elle d'offrir.
- Pour toi, rien ne pourra m'arrêter. Ce n'est pas mon genre d'acheter un homme. J'aime faire des cadeaux, quand je suis satisfaite, tu es le type d'homme que je recherchais, je pense que le destin a bien fait les choses. Maintenant, tu vas avoir deux cadeaux à déballer, comme je te l'ai susurré au magasin.
Bernard avait très bien compris à quoi elle faisait allusion.
Ce qui suivit était le remerciement qu'elle attendait, et qui avait du mal à se terminer. Plusieurs fois par semaine, ce moment de plaisir se réalisait, pendant plus d'un mois, soit dans l'appartement de Brigitte ou dans le véhicule de Bernard, sans que sa compagne ne se doute de rien, ou ne le fasse voir. Dans certaines discussions, Brigitte avançait le désir de vivre pleinement son amour, au côté de Bernard et de profiter de lui à temps complet. À chaque fois, la conversation ne semblait pas aboutir à une réponse concrète, ce qui désolait un peu Brigitte, à court d'imagination pour le convaincre, mais elle ne perdait pas espoir. « Un jour, nous serons ensemble, pour toujours. Je réussirai à le convaincre, je veux vivre avec lui. Je ne veux pas qu'il m'échappe, il est l'exception que je recherche. Je vois l'avenir avec lui. »