Raïssa :Au bout du tunnel
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Chapitre 3 03

Chapitre 3

A mon réveil, j'étais sur le lit de tata Kiné. Ma grand mère et tata Aida étaient assises, mais se sont brusquement levées. J'avais le corps endolori, je me sentais mal, j'avais la nausée. Tata Kiné a posé la compresse qu'elle tenait dans les mains et a dit : Al Hamdoulillah, Yewuna. (Dieu merci, elle s'est réveillée.)

En entendant ces paroles, les souvenirs m'ont submergée et je me suis remise à sangloter bruyamment.

Mamie : Yow Domikharam bi do nopi? Buma may riire deh, difi wo aduna. Li lane la ni? (Ne peux-tu pas te taire sale batarde? N'attire pas le voisinage ici. Qu'est ce que c'est que ca?)

Tata Kiné : Yaye kharal, defal ndank, naniou nakhanteh ak mom rek. (Maman fais doucement, essayons de l'amadouer)

Mamie: Nakhanteh lane? Yow heyy, wuyuma fiii, dama beugeu nga teudieul ma sa gatt bi, liffi khew na yam si nekk bi, denga? (L'amadouer pour quoi? Hey toi la, réponds moi, je veux que tu fermes ta gueule. Que ce qui s'est passé ne sorte pas cette chambre)

Tata Aida: Dedettt.. Mais ki lumou deff du yone, dafa beugone teuder rakkam. Moustapha mi niit la? Naniou ko boller, lumu deff rek nguene neupeu neupeul. Bi mom, du dialeu. (Non, non. Mais ce qu'il a fait n'est pas normal. Il voulait coucher avec sa propre sœur. Est-ce que Moustapha est normal? Dénonçons-le, arrêtez de le couvrir. Ça ne passera pas cette fois-ci)

Tata Kiné: Mom kagne yakkeu na khaler bi. Histoire bi na yam si keur gui rek, nioune khadiouniou si gathier. Sama taww la ndieukeu beugone teudder, mais kokou dafa daaw. Defay lambatou khaler yi rek. Limu nekker tayouko. Dafa febar rek. (Il a déjà souillée la petite. Cette histoire doit rester dans l'enceinte de la maison. On ne pourra pas supporter la honte. Il a d'abord voulu coucher avec mon ainée, mais elle s'est heureusement enfuie.Il s'est adonné à des attouchements sur beaucoup de filles. Il ne le fait pas exprés, il est juste malade.)

Tata Aida: Febar ? Ki bone bonayou bopam, di toukh yamba goudi ak beuthieug, di doof dofflou. Damani mane aussi amna ay domm yu djiguene, ki na gueneu si biti wola ma wo police legui. (Malade? Il est juste mauvais, fumant son chanvre indien matin et soir et jouant au fou. J'ai aussi des filles, il n'a qu'à sortir de la maison ou j'appelle la police)

Mamie: Yow deukofi di. Damala fi khadial rek, sama dom ngay seuyeul, yamal sa place, li dou sa affair, sama yeuf la. Moustapha feneu la demul, tayoul lumu nekker. Daniou ko liguey. (Tu n'habites pas ici, tu es juste mariée à mon fils. Reste à ta place. Cette histoire ne te regarde en rien. C'est mon affaire. Moustapha n'ira nulle part. Il ne le fait pas exprés, il a été marabouté.)

Tata Aida: ki di weur di rassatou khaler yu ndaw, niakeu diom, bandit ak doméram. Ki nak moy domeram deugeu deugeu. Mangui dem wo Omar, li meunul nekkeu way. Ku sekhlou wul rakam, dina bayi ay cousinam? Thimmmmm. (Il passe son temps à courir derrière les petites filles, n'a aucune vergogne. C'est juste un bandit et un batard. Je vais de ce pas appeler Omar, ça ne peut pas continuer. Quelqu'un qui n'a aucun état d'âme quand il s'agit de sa propre sœur ne va surement pas épargner ses cousines.)

Mamie: Boko wakher Omar moy sa fasseh. Dinga gueneu sa khathieu. (Si tu le dis à ton mari, tu seras répudiée. Tu vas foutre le camp.)

Pendant cet échange, j'ai vu tata Kiné s'affairer à coté de son armoire. Elle est revenue vers moi pour me nettoyer les parties intimes. Je pleurais toujours et ça faisait très mal. Elle m'a écarté les jambes, que j'ai serrées instinctivement pour me protéger.

Elle avait une sorte de serviette en forme de gang et un petit seau contenant un liquide. Je ne saurais dire si c'est de l'eau ou autre chose.

Tata Aïda a demandé à ce qu'on me laisse à ses soins. Elle m'a nettoyée très doucement, en me consolant et me disant que plus personne ne me toucherait. Mamie et tata Kiné semblaient inquiètes.

Tata Aida: Tiite motakh meunuma wo sama dieukeur, wanteh buy nieuw makokoy wakh. Li meunumako bania wakh wayy. Sama khol bi yeup diekhna takkeu takkeu. (Le choc m'empêche toujours d'appeler mon mari, mais sachez qu'il le saura dés son arrivée. Je ne peux pas me taire. Mon cœur est vraiment meurtri. )

Elle s'est mise à pleurer bruyamment.

Tata Kiné: Wakhnga deugeu, wanteh lii si famille la wara yam. Si famille nga bokou tamit, bul yakkeu suniou deer. Moustapha sa doom la. Dinagne outeu solution.(Tu as raison mais le linge sale se lave en famille. Tu ne gagnerais rien en vilipendant cette famille, c'est la tienne aussi. Moustapha est ton fils aussi. On va trouver une solution.)

Tata Aida: Bane solution? Neubeutou? Comme li ngene tameu di deff? Diko bayi mouy deff luko nekh parce que danguene yakar ni daniou ko liguey? Diouroumako. Keur gui dafa beuri ay khaler yi djiguene teh meune na lena yakk niom nieup. Maguette dafa nieuw si keur gui ndakhteh Nafi dieukeureum la beugeu nakaral. Khalebi defulene dara.Moustapha nafi diouguer wola mou dem prison. (Quelle solution? Le silence? Comme d'habitude? Le laisser faire encore et encore sous prétexte qu'il a été marabouté? Ce n'est pas mon fils. Il ya beaucoup de petites filles dans cette cour et il n'hésitera pas à s'en prendre à n'importe qui d'autre, je dis non. Maguette est ici parce que Nafi veut juste humilier son ex mari. C'est une enfant innocente. C'est assez, il faut que Moustapha s'en aille ou qu'on l'enferme en prison.)

Mamie: Prison? Sa mbokkeu yi nio diekeu si prison!! Feneu la démul teh dina khol nak lossi meune. Suniou affairu famille la. Bossi meuner diapeu nga deff ko , boko meunul nga teudial ma sa lamigne bi. Wakh dji dafa doy. (Prison? Ce sont les membres de ta famille qui méritent la prison. Il n'ira nulle part. C'est une affaire de famille. Soit tu nous aides à étouffer l'affaire, soit tu la fermes. Assez parlé.)

Mes parties intimes me faisaient vraiment mal et je voulais faire pipi. Mes tatas m'ont aidée à me lever. J'avais la tête qui tournait et beaucoup de mal à marcher. Tata Aida m'a guidée. J'ai eu du mal à pisser car j'avais l'impression que l'on versait de l'alcool sur une plaie béante. J'en ai crié de douleur. Tata Aida pleurait toujours. Elle m'a encore nettoyée et m'a portée jusque dans sa chambre. J'y ai passé la nuit. Je n'ai pas diné ce soir là.

Le lendemain j'avais le corps tout endolori et j'en voulais à tout le monde, surtout à mes parents. J'ai entendu Moustapha fredonner une chanson et ça m'a encore révoltée. Je pleurais de honte, de colère et de rage. Je me sentais sale, et le plus drôle est que je culpabilisais. Je me disais que c'était peut être de ma faute, qu'en encaissant ses coups sans pleurer, je l'ai poussé à être plus violent et me faire mal. J'avais honte de mon corps, je ne voulais plus qu'on me voie.

J'ai par la suite sue que c'est ma cousine, après avoir apporté le pain et la monnaie de mon demi-frère, a remarqué mon absence. Elle a demandé d'après moi et les autres lui ont répondu que j'étais avec Tapha.

Elle a couru jusqu'à la maison où les femmes se réunissaient pour avertir sa mère. Elles ont toutes accouru, mais il était trop tard. Il m'avait déjà souillée. Elles ont juste constaté les dégâts et ont tout fait pour étouffer l'affaire. Je leur en voudrais toute ma vie. Je ne pourrais jamais leur pardonner ça.

Il parait que c'est Tata Kiné qui est arrivée en premier et m'a arrachée des mains de Tapha. J'étais alors inconsciente. Elles pensaient que j'allais mourir et étaient en train de chercher une bonne salade à servir à mes parents. Tout ceci m'a été raconté par Tata Aida.

Deux jours après mon viol, des hommes ont fait irruption dans la maison pour arrêter Tapha. Je me disais que c'était à cause de ce qu'il m'avait fait, mais je me trompais. Quelqu'un l'avait dénoncé à cause du chanvre qu'il vendait. Et ce quelqu'un c'est bien sur tata Aida et son mari. Tata a ensuite appelé ma mère pour lui demander de venir me récupérer car je souffrais dans la maison. Elle a répondu qu'elle n'avait pas le temps et qu'elle préparait son mariage. Mon papa étant injoignable, elle n'a finalement pas eu d'autres choix que d'avertir Mamie Anta. Cette dernière est venue le lendemain matin. Elle est arrivée quand nous étions tous regroupés dans la cour, prenant le petit déjeuner et avait loué une voiture. Tout le monde était étonné.

Mamie Anta: Assalamu Aleykum (Que la paix soit avec vous.)

Tout le monde a répondu à son bonjour.

Mamie Maguette: Malekum salam. Wa ki dou Adja Anta? Namone nala. Naka wa keur ga? Yow fadiarou nga di!! (Bonjour. Est-ce que c'est Anta que je voie là? Tu m'as manquée. Comment va ta famille? T es arrivée de bon matin.)

Mamie: nieupeu ngi si diameu! (Tout le monde va bien.)

Mamie: mba tawatoléne? (Êtes vous en bonne santé?)

Mamie: Santeu rek, Alhamdoulillah. (On rend grâce à Dieu.)

Mamie: Naka khaleyi? Ani Djiby? Mom moungui meune touki ba tay? (Et les enfants? Ou est Djiby? Voyages t-il toujours autant?)

Mamie: Djiby moungui si diameu. Waw, dafa touki. Moma yobanter pour ma dieulsi Maguy. Ecole legui mou tidji. (Djiby va très bien. Oui, il a voyagé. C'est lui qui m'envoie pour récuperer Maguy.)

Mamie: Lolou wakhone naniou si ba pareh. Khalebi fii lay dianguer. Yayam meunuko yoor, dafa sonneu teh Djiby toggul. Fi rek la amm. (On en avait déjà parlé. La petite doit étudier ici. Sa mère ne peut pas s'en occuper et son père n'est jamais sur place. Elle n'a que notre maison.)

Mamie: Dedet, mane dinako teuyer sama keur, ba kerok yayam wola papam diko dieulat. (Non, non. Je vais la garder à la maison, jusqu'à ce qu'un des parents la récupère.)

Mamie: Deguoma deh!!! Ki dufi diouguer pour benene djiguene diko yaar. May mamam , di toureudo wam. Yayam mane lako denkeu. (Tu ne m'écoutes pas. Elle ne quittera pas la maison pour qu'une autre femme l'élève. Je suis sa grand-mère et son homonyme. C'est à moi que sa mère la confiée. )

            
            

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