Chapitre 3 PARTIE 02

Après le départ de Marina, Raven, le garde du corps personnel de Éric et son bras droit, s'approcha de lui pour lui demander s'il allait s'occuper de Marina.

Éric, qui bouillonnait toujours de colère à cause de ce qui venait de se passer, se tourna vers Raven et le regarda droit dans les yeux. Il lui dit d'un ton incisif : "Ne me dis pas que tu as peur de cette femme et que tu penses qu'elle peut me faire quelque chose."

Raven savait très bien de quoi son patron était capable, mais avec ce qui venait de se passer et le courage dont cette femme avait fait preuve, il prit la parole d'une voix calme : "Monsieur, ce n'est pas ça, mais n'oubliez pas que cette femme travaille dans votre entreprise, sans oublier que beaucoup l'ont vue en votre compagnie."

Éric répliqua avec mépris : "Cela ne veut absolument rien dire. Elle n'a personne, je dis bien personne. Elle est juste une orpheline qui gère les miettes d'héritage que ses parents lui ont laissé. Elle voulait juste m'intimider, et ce qu'elle ne sait pas, c'est que personne ne s'amuse avec moi. Dans tous les cas, je la comprends. Elle s'est fait absorber par les mensonges dans lesquels je l'ai plongée. Mais c'est bizarre, hein ? Elles pensent toutes que j'ai besoin d'une femme dans ma vie, mais elles se trompent. J'ai de l'argent ? Oui, je suis riche, et je peux faire d'une femme ce que je veux. Tout sauf l'amour avec Éric Hudson. Elle va avorter cette grossesse, qu'elle le veuille ou non. Sinon, elle risque de perdre le poste qu'elle occupe dans mon entreprise."

Raven, toujours soucieux, tenta d'apporter un autre point de vue : "Monsieur, n'oubliez pas que cette femme a vraiment fait des exploits dans votre entreprise. Si Hudson Productions est à ce niveau, c'est en grande partie grâce à elle. Êtes-vous sûr que c'est une bonne idée de vous débarrasser d'elle ainsi ? Car cette femme n'est pas prête à changer d'avis avec ce qu'elle vient de faire et..."

Raven n'eut pas le temps de finir sa phrase avant qu'Éric ne l'interrompe : "Des producteurs exécutifs comme elle, il y en a plusieurs ici à New York. Ce ne serait pas à cause de ça que j'aurais peur si je décidais de la licencier de mon entreprise. Maintenant, je veux bien qu'on arrête cette discussion. Je veux que tu prépares les affaires concernant notre rendez-vous avec ces partenaires venant de Chine."

Raven acquiesça en disant : "D'accord, monsieur."

Éric demanda ensuite à Raven de dire aux serviteurs de débarrasser la table, puis il entra à l'intérieur pour se changer après avoir décroché et mis son téléphone qui n'arrêtait pas de sonner.

Marina était sur la route dans sa petite voiture, une voiture qui appartenait à sa défunte mère. Son cœur était lourd, elle se sentait mal dans sa peau et avait du mal à digérer tout ce qu'elle venait d'entendre de la bouche d'Éric, cet homme qui lui avait promis de la rendre reine, celui qui lui avait pris sa virginité. Malgré sa tristesse et sa douleur, elle lutta contre ses larmes, car pour elle, Éric ne méritait pas qu'elle en verse une seule pour lui.

Après avoir parcouru quelques kilomètres, elle arriva enfin devant sa demeure, une modeste résidence située dans un quartier animé de la ville. La maison a appartenu à ses défunts parents et c'est là qu'elle vit maintenant avec sa copine Olivia. Son frère aîné, Wilson, est actuellement à l'étranger avec leur oncle, qui est marié à leur tante maternelle.

Marina descendit de la voiture avec un sentiment de soulagement mêlé de détermination. Elle venait d'ouvrir le garage et faisait entrer la voiture à l'intérieur. Sa décision de garder l'enfant et de tenir Éric responsable de ses actes était prise, et elle était prête à affronter tous les obstacles qui se dresseraient sur son chemin.

Le pas assuré, Marina marcha vers la porte du garage et la referma derrière elle. Le bruit sourd du verrou qui se mettait en place résonna dans l'air, marquant symboliquement le début d'un nouveau chapitre de sa vie.

Se retrouvant seule dans le silence du garage, Marina prit quelques instants pour respirer profondément, laissant la réalité de sa décision s'ancrer en elle. Garder cet enfant impliquerait des défis considérables, tant sur le plan émotionnel que matériel, mais elle était déterminée à les affronter.

Les pensées tourbillonnaient dans sa tête alors qu'elle se remémorait les événements qui l'avaient menée à cette croisée des chemins. Les promesses non tenues, les excuses vides et les mensonges d'Éric étaient désormais inacceptables pour elle. Elle ne pouvait plus continuer à vivre dans l'ombre de ses actions irresponsables.

Marina, avec ses cheveux bruns en bataille et ses yeux perçants, dégageait une aura de détermination et de confiance en soi. Elle était connue pour son attitude combative et son esprit indépendant. Chaque jour, elle se levait avec un objectif clair en tête et était prête à surmonter tous les obstacles pour y parvenir.

Elle était bouillonnante de colère. Elle sentait une injustice profonde qui la poussait à agir. Avec détermination, elle se dirigea vers son bureau, ouvrit un tiroir et en sortit un cahier vierge. Elle savait que l'écriture était son échappatoire, son moyen de canaliser ses émotions et de trouver la clarté.

Le stylo dans sa main tremblait légèrement, mais sa détermination était inébranlable. Elle commença à écrire d'une manière frénétique, laissant ses pensées et ses émotions se déverser sur les pages blanches. Les mots qu'elle couchait exprimaient sa résolution de protéger son enfant à tout prix, de ne jamais permettre à Éric, quel qu'il soit, de continuer à exploiter et à abandonner les femmes impunément.

Éric avait achevé ses préparatifs, et pourtant, malgré son audace et sa puissance, il éprouvait toujours de la difficulté à accepter ce que Marina avait osé lui faire devant ses gardes. Il se tenait face au miroir, esquissant un sourire sournois, et déclara d'une voix assurée : « Si elle ne parvient pas à se conformer et si, par un malheureux hasard, elle se met en travers de mon chemin, je me verrai contraint de la renvoyer rejoindre ses parents dans l'au-delà. »