J'ai la boule au ventre, ce que je craignais risque d'arriver et très rapidement. Je devais absolument me confier a quelqu'un, parler de cette histoire à une personne de confiance et celle-ci c'est Oumy, ma cousine d'une autre tante. Nous avons le même âge, pour vous dire, dans note famille on nous surnomme les jumelles car on se ressemble un peu trop pour des cousines et nous sommes d'ailleurs nées à deux jours d'intervalles.
Je l'ai donc contacté et je suis allée chez elle où je lui ai expliqué la situation de A à Z avec toutes les preuves possibles. C'est déjà une histoire surréaliste, il faut donc que j'arrive à la convaincre.
- Toi même tu le connais, tu sais que je n'ai pas de petit ami que je ne couche pas avec ! C'est toi même qui me surnomme la « coincée » !
Oumy - Je te crois, même si ça me paraît invraisemblable...c'est une histoire digne d'une telenovela ça.
- Ce n'est pas drôle, tata Mariam va me jeter dehors à coup sûr. Elle ne va même pas cherché à connaître la vérité ou même me croire, ça sera un prétexte pour enfin se débarrasser de moi.
Comme elle l'a fait avec sa petite sœur d'ailleurs, ma mère. Tata Mariam nous a toujours vu comme un fardeau mais dont elle devait tout de même s'occuper car nous restons tout de même sa famille.
Oumy - Tu vas surtout te faire tuer là, un enfant hors-mariage dans une famille aussi pratiquante que la nôtre. Ils vont dire que c'est honteux ou je ne sais quelle connerie et te mettre à part peu importe l'explication.
C'est exactement cela, Oumy vient de résumer ma crainte. Dans tous les cas, ma famille ne va pas l'expliquer. Nous sommes très croyants, c'est justement pour cela que je ne sors pas avec des hommes et me préserve pour le mariage. Tout mes efforts viennent de tomber à l'eau à cause de fichu gynécologue.
Oumy - Mais qui sont les parents ? C'est comme si tu étais leur mère porteuse non ?
- Non, ce bébé est bien le mien et celui d'un homme dont je ne connais que le nom...
Oumy - Tu les as rencontré aujourd'hui, comment ça s'est passé ?
- Ils se sont présentes et ont proposés leur aide. Mais j'ai pour l'instant décliné.
Oumy - Pourquoi ? Tu m'avais pas dit que c'était des gens riches ?!
- Je ne veux pas me faire passer pour une profiteuse...
J'ai toujours était débrouillarde dans ma vie, mon premier metier je l'ai eu au noir à l'âge de 14 ans. Je coiffais des personnes. Sachant que la situation avec ma tante était intenable je me suis très rapidement prise en charge.
Donc oui, ça me gêne qu'on me propose de l'argent. D'autant plus que mon corps n'est pas une valeur marchande, s'ils m'en proposent c'est seulement à cause de ce que j'ai dans mon ventre.
Oumy - Tu es la vraie victime de cette histoire, celle qui subit le plus de préjudices. Les dommages et intérêts te vont de droit ma belle ! De toute façon te connaissant je sais que tu ne vas pas l'ouvrir pour réclamer quoi que ce soit. Je le ferai à ta place !
Me connaissant, elle sait que je risque de rester passive et donc subir sans rien dire.
Oumy - Et ce sont pour ces mêmes raisons qu'on va se rendre ensemble chez tata Mariam. Il commence à se faire tard, allons.
- Elle se doute forcément de ma grossesse, mais comment lui raconter l'histoire ? Comment va t-elle me croire ?
Oumy - Elle ne croira pas malheureusement, je viens donc avec toi pour t'assister si la situation dégénère.
Je sens que ça va vraiment mal se passer. Si elle me mets à la porte, ce qui est fort probable je suis finie.
Ainsi, je me suis rendu chez moi avec Oumy qui était plus déterminée que moi pour confronter ma tante. Moi j'étais terrorisée, comme une gamine qui venait de faire une bêtise et qui avait peur de se faire punir. Je n'ai commis aucune bêtise, mais je vais tout de même être puni.
En franchissant la porte de l'appartement j'ai aperçu directement ma tante se tenir devant celle du salon. Elle m'attendait d'un pied ferme avec à la main un test de grossesse...MERDE !
Quand on m'a appris ma grossesse à l'hôpital et après être passé chez le gynécologue je me suis acheté un test car je ne voulais toujours pas y croire et lorsque j'ai vu les deux barres j'ai dû le jeter je ne sais où tellement j'étais chamboulée. Je n'ai a été prudente. Je me suis fait prendre comme une grosse idiote !
Le pire n'a d'ailleurs pas tardé à venir, après avoir vu le test dans la main de tata Mariam, j'aperçois ma mère apparaître derrière et elle dire;
Mama - Mariam, tu ne m'as appelé pour rien du tout ! Je connais très bien ma fille, elle n'est pas capable de ça.
C'est sûrement la première fois qu'elle prends ma défense comme ça, mais le « je connais très bien ma fille » m'a mise en colère. Comment peut elle mentir comme ça ? Elle n'est jamais avec moi et m'a presque abandonné à sa sœur et aujourd'hui elle prétend me connaître ? Moi ?
J'aurais très bien pu aller dans son sens, c'est à dire mentir avec son appui car mama semblait vouloir me soutenir mais toute la colère que j'avais envers elle est revenu.
- Je te prie d'arrêter, ta présence comme avocate n'était sûrement pas nécessaire. Pourquoi tu es là d'ailleurs ?
Mama - C'est ma soeur elle même qui m'a demandé de venir, puis elle m'a montré ce test qui était dans ta chambre à toi...tu ne peux pas être enceinte Yélira, non pas comme moi à ton âge.
Que le hasard fait bien les choses, mama et moi sommes tombées enceinte à la même période de notre vie !
- Je ne préfère pas être une menteuse comme toi mama, je vais donc être franche : ce test est bien à moi. *avouai-je tête baissée*
Je pensais que toutes les deux allaient restées bouche bée mais ma tante a réagit immédiatement;
Tata Mariam - Aya (prénom de mère) prends ta fille et ton petite enfant, je ne les veux plus chez moi !
Ce que je redoutais est donc bien arrivé, à ce moment j'ai tenu ma cousine Oumy d'une main ferme. Elle assistait à la scène sans rien dire, de toute façon elle ne pouvait pas vraiment réagir.
Mama - Comment tu as pu faire ça Yélira ?
Elle se tourne vers sa sœur.
Mama - C'est ta faute ! Entièrement ta faute ! Je te l'ai confié pour que l'élèves dans de meilleures conditions que moi et tu me la rends enceinte ! Qu'est ce que je vais faire avec elle hein ?!
Elles ont commencé à se disputer, me sentant très mal en point je n'ai pas voulu assister à ce cirque j'ai donc proposé à Oumy de m'accompagner dans ma chambre faire mes affaires. Elle me suit mais avec hésitation jusqu'à dans celle-ci.
Oumy - Tu fais tes affaires pour aller chez ta mère je suppose ?
- T'es folle ?
Oumy - Je te retourne la question, si ce n'est pas chez ta mère où compte tu logé enceinte en plus ?
- Je verrai...il y'a des centres d'urgences pour les femmes comme moi normalement.
Oumy - C'est rempli de sans abri, de toxicomanes et de personnes pas très nettes ! Tu veux passer les nuits là bas ?
- Où est-ce tu veux que j'y aille ? Chez toi peut-être ? Non puisque tata Mariam a dû dire à tous les Cissé que j'étais enceinte ! Puis tu sais très bien que ma mère moi sous le même toit ça ne va pas être possible !
Oumy - Chez ma grande sœur Djeneba ! Je suis sûre qu'elle voudra t'héberger le temps qu'on trouve une solution !
- T'es sûre ?
Je n'avais vraiment aucun lieu où dormir ce soir, même si ma mère a sa propre maison il est hors de question que je rentre dans celle-ci, même si c'était le dernier lieu sur cette Terre.
Oumy - Oui oui !
Elle m'aide à faire mes affaires. J'ai pris des vêtements et tout ce dont j'avais besoin pour les cours. Mais est-ce cela me servira a quelque chose ? Si je mène cette grossesse à terme je doute finir mes études pourtant, c'est toute ma vie l'école...
J'ai toujours était une élève studieuse, je travaille d'arrache pieds car je sais que c'est le seul moyen pour moi de m'e sortir et avoir dans les années à venir une vie confortable. Étudiante en 2ème année de droit j'aspirais à devenir juriste. Je le mets à l'imparfait (passé) car tout s'effondre désormais. Les cours de droit à la fac sont intenses, je ne tiendrai pas la cadence. Déjà que les premiers mois j'ai des nausées et des vertiges à répétition alors je n'imagine pas dans les mois à arriver.
Le plus dure à encaisser c'est que l'anéantissement de mes rêves, de mon avenir n'est pas lié à mes erreurs. Ce n'est pas ma faute. Oumy avait raison en disant que dans cette histoire je suis celle qui en donnera la plus en l'occurrence mettra au monde cet enfant mais c'est également moi qui en pâtira le plus.
Après m'avoir aidé à préparer mes affaires dans des valises et sacs, Oumy et moi descendons avec jusqu'à dehors, devant le bâtiment de la maison. Elle y avait garé sa voiture et nous avons commencé a chargé mes affaires à l'intérieur.
Oumy - J'appelle ma soeur pour lui expliquer la situation.
Elle s'éloigne un peu plus loin avec téléphone sur les oreilles. Je l'attends juste à côté de sa voiture adossée à celle-ci. J'étais angoissé, je ne sais pas ce que je vais devenir. Je savais que cette mise à la porte par ma tante allait arrivé tôt ou tard, pour vous dire je m'y étais préparer car je savais qu'elle saisirait la moindre occasion pour le faire. Je ne suis pas surprise, mais j'ai peur.
En levant les yeux devant moi j'aperçois ma mère sortir de chez tata Mariam.
Mama - Où tu étais passé ? Tu veux vraiment partir de chez elle ?!
- J'ai le choix peut être ?
Mama - Viens alors avec moi à la maison pour en parler toutes les deux.
- Laisse moi tranquille, repart faire la fête avec tes copines elles doivent d'ailleurs sûrement d'attendre il est 21 heures !
Mama - Je ne vais pas te laisser seule dehors enceinte !
Elle pose sa main sur mon bras sûrement pour me tirer jusqu'à sa voiture mais je la retire.
- Je t'ai dit non, je refuse de venir avec toi.
Maman - Tu dois être énervée, je reviendrai vers toi. Mais au moins dis-moi qui est le responsable ? Il est au courant au moins ?
- Je te le dirai le temps voulu.
J'étais très fatiguée, ne voulant donc ne pas aller plus loin avec elle dans la discussion je lui dit au revoir avant de monter dans la voiture d'Oumy côté passager.
| Malick Gana |
Après avoir rencontré Yélira un peu plus tôt ce matin je me suis de nouveau rendu chez le gynécologue responsable de cette cacophonie mais cette fois-ci. Non pas pour lui crier dessus mais pour lui demander davantage d'information sur la jeune femmes qui porte désormais mon enfant. Ce que je demande est évidement illégal, je brise le secret professionnel mais tant qu'on y est tout cette histoire est hors la loi également !
Le gyneco m'a filé toutes ses informations personnelles dont son adresse et je n'ai pas pu m'empêcher après avoir quitté son cabinet de me rendre devant chez Yélira. Non pas pour faire du voyeurisme mais pour savoir ce qu'elle faisait, si elle était chez, si elle allait bien.
Ce n'est pas ma femme qui attend mon enfant mais une inconnue, je ne peux donc pas savoir comment il va et ça me rend anxieux ! Cet enfant n'est même pas encore né mais je me comporte déjà comme un papa poule, je veux l'entendre donner des coups, lui parler, lui chanter des chansons...mais, je ne pense pas que ce soit possible du moins pour l'instant. Pour l'instant, je ne peux garder un œil sur lui qu'à travers sa mère, celle qui le porte. Je devrais alors, au lieu de l'espionner me rapprocher davantage d'elle, chose que j'ai essayé ce matin mais ce fut impossible. Elle est partie aussi vite qu'elle est venue on invoquant une urgence.
Je vois actuellement de quoi elle parlait. En effet, j'étais garé devant le bâtiment de son appartement depuis une vingtaine de minutes. Je n'ai pas tardé à la voir descendre d'abord accompagné et avec des valises et des sacs puis discuter avec une femme un peu plus âgée qu'elle. Elles se ressemblaient beaucoup , j'ai donc supposé que la deuxième était sa mère et ce même si j'étais garé un peu plus loin. J'ai tout de même une très bonne vue puis mes vitres de voiture sont teintées donc impossible de me voir de l'extérieur.
Dès le début, je me suis inquiété. Yélira était d'abord descendu avec une tonne de valises qu'elle portait elle même alors qu'enceinte puis elle semblait se disputer avec sa supposée mère. J'entendais le ton monter entre elles et j'ai pu distinguer quelques phrases qu'elles s'échangeaient. J'ai fini par comprendre en étant attentif que la dispute tournait autour de la grossesse de Yélira. J'ai pu déduire ce qu'il passait en me souvenant de la discussion qu'on avait eu ce matin au restaurant. Celle-ci m'avait confié qu'elle vivait chez sa tante et était inquiète à l'idée que sa famille apprenne sa grossesse.
Je déduis donc que sa famille est au courant, si elle a toutes ses valises sous le bras c'est donc parce qu'elle s'est fait mettre à la porte !
Ce n'est pas du tout bon tout ça ! Enceinte et pas de toit ? Il y'a de quoi m'angoisser encore davantage ! Eh merde alors, je lui trouverai une solution s'il le faut, je ne peux pas la laisser comme ça.
Pour cela, je lui envoyé un message.
- « Bonsoir, j'espère que tu vas bien ? Tu ne semblais pas en forme ce matin ».
Puis j'ai démarré ma voiture pour me rendre chez moi. Je possède une grande demeure familiale en région parisienne, c'est ici donc que je loge le temps de ce séjour en France qui risque de s'allonger.
Aleysha - Mon bébé !
Je venais de franchir la porte de la maison, Aleysha passait par là et vient me faire un bisous sur les lèvres.
Aleysha - Tu sembles encore tendu.
- Comment tu veux que je ne le sois pas ?
Aleysha - Ça va te rendre malade comme cette fille, arrête de te faire du soucis !
- Impossible, elle a dans son ventre tout mon avenir...
Aleysha - Tu lui accorde alors tant d'importance.
- Pourquoi je ne devrais pas ?
J'enlève mes chaussures, ma veste puis me rend dans le salon m'assoir sur le canapé.
Aleysha - Tu veux manger ?
- Non, j'ai grignoté quelque chose dans la voiture.
Aleysha - Bon, moi j'ai une soirée je vais donc te laisser seule.
Je ne voulais pas la reprendre, mais comment peut elle allait faire la fête dans cette situation ? Ça me désole de savoir que ma femme semble en avoir rien à faire de cette histoire ! Elle ne semble vouloir pas s'y impliquer.
Aleysha - D'ailleurs tu as pris nos billets pour Dakar ?
- Aleysha ta question est sérieuse ? Où veux-tu qu'on s'en aille ?
Tant que Yélira, enceinte de moi est en France je ne bougerai pas !
Aleysha - Tu veux rester à cause d'elle ?! Je te retourne la question !
- Elle attend mon enfant, je ne peux pas aller sur un autre continent sachant cela.
Aleysha - Tu t'impliques un peu trop.
- Et toi pas assez. Je suis fatigué, je vais aller dormir. *dis-je avant de monter dans ma chambre*
Je ne sais pas si c'est de la jalousie qu'Aleysha éprouve envers Yélira, si c'est le cas je comprends. Ce qu'elle n'a pas pu faire en 5 ans de mariage, une « petite » comme elle la nomme a réussi à le faire en même pas un mois. Aleysha n'a jamais réussi à tomber enceinte de moi et une femme débarquant de nulle part y arrive. Aimant d'ailleurs être au centre de mon attention, Aleysha voit celle-ci se diviser en deux, elle souhaite que je lâche cette fille mais il en est hors de question. J'accorderais autant d'importance à elle qu'à Aleysha. Elle est peut-être ma femme mais Yélira est celle qui porte mon unique héritier.