Chapitre 6 Dix millions d'indemnités, pour rupture de contrat

De toute sa vie, Valerie ne s'était jamais sentie aussi humiliée.

Le médecin l'a regardée, croyant qu'elle avait peur. « Pourquoi restez-vous là-bas ? L'examen est très simple », a-t-elle froidement dit. « Enlevez votre pantalon et couchez-vous là. Il faut que je fasse le prélèvement. »

Valerie a dégluti en tentant de garder son calme.

Fermant les yeux, elle a inspiré profondément. Peut-être que l'examen serait plus facile à vivre, si elle le considérait comme étant gratuit.

À cette pensée, Valerie a marché vers le lit. Elle s'est ensuite allongée et a laissé le médecin faire ce qu'elle avait à faire, sachant bien ce qu'Edwin voulait.

Un moment plus tard, l'examen était terminé, mais une rage folle brûlait en Valerie.

« Vous pouvez y aller, je donnerai le résultat à monsieur Torres. »

Valerie n'a rien dit et après avoir remis ses vêtements, elle est sortie le plus dignement possible.

Dans le couloir, elle s'est assise sur un siège.

Edwin pensait que Brent et elle avaient couché ensemble, et il l'avait forcée à faire cet examen pour vérifier si elle n'avait pas attrapé d'MST.

Valerie respirait lentement, pour ne pas perdre son calme. Alors qu'elle commençait à se sentir mieux, elle a reçu un appel d'Edwin.

Elle a rapidement fermé les yeux, puis a décroché. « Monsieur Layfield. »

« Tu as fini à l'hôpital ? », a froidement demandé l'homme.

Le regard fixé sur le mur, Valerie a répliqué : « Je ne travaille plus pour vous, ça ne vous incombait pas de me faire passer cet examen. »

Edwin n'a pas relevé, et a plutôt dit : « Il vaudrait mieux que tu vérifies tes mails. »

Valerie a froncé les sourcils, trouvant cela étrange.

« Sois-là à huit heures ! », a ordonné Edwin avant de raccrocher sans attendre de réponse.

L'appel terminé, Valerie est immédiatement allée consulter ses mails.

En réponse à sa lettre de démission, le département des ressources humaines lui avait envoyé une capture d'écran d'une clause de son contrat.

Selon la clause, son contrat s'étendait à cinq ans et si elle démissionnait avant que les cinq ans ne se soient écoulées, elle devrait payer des indemnités de rupture de contrat d'une valeur de dix millions.

Valerie s'est mise à trembler et a failli lâcher son téléphone.

Bien qu'elle n'était qu'une novice, quand elle avait rejoint l'entreprise, cette clause ne figurait pas dans le contrat qu'elle avait signé.

Toutefois, elle n'en était pas certaine. Elle avait signé beaucoup de contrats, au fil des années.

Il était probable qu'Edwin ait glissé la clause dans l'un des contrats, et qu'elle l'avait signé sans y prêter attention.

S'adossant à son siège, Valerie a fermé les yeux. Il ne restait plus que trois mois, pour que son contrat fasse cinq ans.

Soupirant, elle s'est mise debout avec détermination.

Elle devait tenir le coup, jusqu'à la fin de ces trois mois. Elle ne pouvait pas se permettre de payer une indemnité de dix millions. Si elle le faisait, elle se retrouverait ruinée.

Depuis son arrivée à l'hôpital, elle avait tout fait pour se débarrasser de l'humiliation qu'elle ressentait, mais à cause de cette histoire, son état mental avait plutôt empiré.

Après être rentrée chez elle, elle s'est lavée méticuleusement, espérant par là effacer toute trace de ce qu'elle avait subie.

Ensuite, elle s'est mise à jouer sur son téléphone. Quand le ciel a noirci, elle s'est préparée et a pris un taxi, qui l'a conduite jusque chez Edwin.

Devant la porte, elle a posé son doigt sur la vérification digitale, mais l'appareil a rejeté son empreinte.

Valerie a levé les yeux au ciel, puis enroulant ses bras autour d'elle, elle s'est assise sur les marches.

Elle avait envie de s'en aller, ou alors au moins d'aller attendre dans un café pas loin, mais elle ne pouvait pas se permettre d'énerver Edwin. Il valait mieux qu'elle reste là.

À mesure que le temps passait, il faisait de plus en plus sombre. Ce n'est qu'à neuf heures, qu'Edwin est arrivé à bord de sa voiture, la réveillant en braquant ses phares sur son visage.

En sortant de la voiture, il l'a vue assise sur les marches.

Cela lui a fait se rappeler de comment elle était, il y avait quelques années.

Haussant les sourcils, il s'est placé devant elle. « Depuis quelle heure es-tu là ? »

« Sept heures quarante », a calmement répondu Valerie.

À ces mots, Edwin a levé les yeux au ciel, avant de la traverser et de pénétrer dans la maison.

Se levant, Valerie l'a suivi.

Une fois à l'intérieur de la maison, Edwin a retiré son manteau et l'a négligemment jeté sur le canapé.

Il a ensuite grimpé les escaliers tout en déboutonnant sa chemise.

Il avait eu des réunions toute la journée, et était épuisé. Il lui fallait prendre une bonne douche.

Valerie l'a suivi, jusqu'à la porte.

Ignorant cela, Edwin a enlevé ses vêtements un à un et a pénétré dans la douche, aussi nu que le jour de sa naissance.